Dans un entretien du 8 septembre dernier pour Les Echos au sujet de la discrimination à l'embauche remise en avant par le rapport Fauroux, ainsi des employeurs parlait Jean-Louis Borloo : "De toutes façons, avec la crise du recrutement que la France va vivre dans trois ans, ils n'auront plus le choix".
Passé de trois à quatre pour le délai, il répète que ce renouvellement sera "le problème majeur de notre société, de nos entreprises, et tous les secteurs seront touchés." Il souligne que "dans certaines branches, on observe déjà ce phénomène" sans préciser lesquelles : les 500.000 offres non pourvues de l'hôtellerie/restauration, du bâtiment, des emplois de service, aux débouchés et aux salaires mirobolants ?
Le ministre ajoute que "(son) travail est donc d'anticiper, de favoriser l'insertion professionnelle des jeunes car on ne passe pas si facilement d'une période d'étude à une période d'activité. Il faut privilégier, selon lui, les ressources humaines de notre pays dont les jeunes sont bien sûr un élément essentiel"... On ne se fait pas de souci pour le recrutement des stagiaires gratuits. Mais les autres ?
Cela dit, amis chômeurs, restons positifs : si vous pouvez tenir encore à peu près 1.200 jours avec ou sans Villepin, avec ou sans allocs, le calvaire est donc bientôt terminé !
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Commentaires
Notre cher ministre de la Cohésion sociale sait trouver les mots justes.
Moi, j'ai le sentiment que la "crise du recrutement" a commencé depuis belle lurette.
Mais Borloo et moi ne parlons sans doute pas de la même chose.
Enfin, si on retrouve tous un job intéressant, valorisant et épanouissant d'ici 4 ans… Y'a plus qu'à patienter ! Répondre | Répondre avec citation |
2005-09-20 09:09:59
PARIS (AFP)
Confrontées au problème du vieillissement de leur personnel et à une croissance interne génératrice d'emplois, les grandes banques françaises multiplient les campagnes de recrutement en direction des jeunes diplômés.
A quelques jours d'intervalle, la Société Générale, BNP Paribas, le CCF et, dernier en date lundi, le Crédit du Nord, ont annoncé qu'elles embauchaient.
"Compte tenu de la pyramide des âges, les banques seront le premier recruteur du secteur privé dans les prochaines années avec 30.000 à 40.000 embauches par an", relevait récemment Daniel Bouton, PDG de la Société Générale, alors qu'il présidait également la Fédération bancaire française (FBF).
Troisième employeur privé de France avec 400.000 salariés, le secteur bancaire est particulièremen t affecté par le vieillissement de la population. Près de 35% de ses effectifs est aujourd'hui âgé de 50 ans et plus.
La progression fulgurante du taux de bancarisation conjuguée à l'arrivée sur le marché du travail de la génération du baby-boom avait permis à la profession de recruter massivement entre 1965 et 1975. Mais la relève des générations n'explique pas seule l'actuel besoin de main-d'oeuvre. Pour preuve, la part des créations nettes d'emploi - solde des départs et des arrivées - représente en moyenne un bon tiers du recrutement global dans le sillage de l'essor des services financiers.
"A l'heure où l'on parle beaucoup de délocalisations , il est important de savoir qu'un grand groupe français de services financiers tel que le nôtre crée des emplois en France et dans le monde", selon Baudoin Prot, directeur général de BNP Paribas. Et de détailler : "En 2004, nous avons recruté 7.500 personnes dans le monde dont 3.200 en France, et nous avons créé, en net, 1.500 emplois dont 800 dans notre pays".
De même, la banque CCF-HSBC prévoit de recruter 1.300 commerciaux d'ici 2008 davantage pour répondre à son plan de croissance que pour corriger la pyramide des âges.
Pour 2006, les banques sont dans le peloton de tête des entreprises qui recrutent en France derrière la grande distribution et le luxe, selon un classement publié par Le Figaro début septembre. La Société Générale, qui table sur 4.800 embauches, occupe la 8e place, BNP Paribas et la Banque populaire, la 13e ex-aequo avec 3.200 recrutements prévus.
Ce sont les réseaux d'agence, en pleine croissance (581 nouvelles agences en 2004 à 25.370) et dont les effectifs (deux-tiers des salariés du secteur) sont vieillissants, qui se taillent la part du lion dans les recrutements. La banque de financement et d'investissement, où les recrues sont plus diplômées (bac +5) et/ou plus expérimentées, se montre également gourmande.
Pour attirer les candidats, deux banques ont lancé des campagnes de recrutement originales et médiatisées. Depuis lundi, quinze agences BNP Paribas à Paris et en Ile-de-France, accueillent des candidats pour "un premier entretien immédiat". Pas d'envoi de CV ni prise de rendez-vous, n'importe qui peut pousser la porte pourvu qu'il ait de la "personnalité" et un "niveau bac+2 à 5". A la clé : 400 postes de commerciaux en CDI dans le réseau francilien. Pour ses deux jours de recrutement fin septembre, la Société Générale a loué rien moins que le Stade de France avec comme cible les jeunes diplômés (bac +2/3).
Les caisses régionales du Crédit agricole prévoient d'embaucher 3.200 personnes en 2006, dont 2.560 jeunes de niveau bac +2 au minimum.
A terme, l'âge moyen de la profession bancaire - actuellement 42,5 ans - devrait rajeunir puisque plus de deux-tiers des embauches en 2004 ont concerné des jeunes de moins de 30 ans, et 40% des moins de 25 ans, selon la FBF. Répondre | Répondre avec citation |