
"Pendant très longtemps, nous nous sommes contentés, en matière d'emploi, non pas d'inciter au travail, mais d'accompagner le chômage", selon le chef de l'Etat. "On est arrivés à des sommets quand on a fait les 35 heures qui nous ont coûté extrêmement cher". "Moi je ne suis pas contre la diminution du temps de travail. Dans son principe, c'est dans la nature, je crois, historique, de l'homme", a jugé M. Chirac. "Mais de cette façon-là, ça a été très, très, très préjudiciable".
"La France s'est installée depuis 20 ans dans un système qui accepte le chômage, qui le rend, en quelque sorte, acceptable", a relevé M. Chirac. Estimant que le "système ne marche pas", "Il faut vraiment changer", a-t-il dit.
Le chef de l'Etat a cité "trois ou quatre directions dans lesquelles il faut s'engager avec détermination" pour lutter contre le chômage. "Il faut chercher l'emploi là où il se trouve, notamment dans les petites et très petites entreprises, 2,5 millions d'entreprises", a-t-il fait valoir, citant par ailleurs "le problème des jeunes dont 20 à 25% sont au chômage", et "les seniors".
Selon M. Chirac, les petites entreprises "pourraient créer des emplois mais ne le font pas parce que les contraintes, les dangers, ainsi que les procédures, les charges ne leur permettent pas de le faire" : "C'est dans ce secteur qu'il faut d'abord créer les conditions permettant l'emploi", a-t-il estimé. Le chef de l'Etat a également cité "le secteur des services à la personne" et la création du chèque emploi services universel (CESU), une des mesures-phares du plan de cohésion sociale de Jean-Louis Borloo, censée créer 500.000 emplois en trois ans.
M. Chirac a en outre jugé que la dispersion des institutions comme l'ANPE et l'Unedic forme "un système incohérent". Il pense qu'il y a "trop de Français qui ne sont pas incités ou encouragés par des procédures adaptées à prendre des emplois qui existent ou qui peuvent se créer".
Enfin, selon lui, les conditions "psychologiques" sont réunies pour "agir" !
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Commentaires
PARIS (Reuters) - Le Parti socialiste a trouvé Jacques Chirac "affaibli" et "totalement déconnecté de la réalité" dans laquelle vivent les Français lors de son intervention du 14 Juillet.
"Cet entretien a paru bien long car le président de la République n'a plus grand chose à dire aux Français. Avant, il arrivait par des mots, des formules, par sa propre ambition à faire des promesses. Il y avait un côté flamboyant qui n'est plus du tout là", a déclaré à Reuters Annick Lepetit, porte-parole du PS.
A ses yeux "Jacques Chirac est apparu sur la défensive que ce soit sur l'Europe, sur son avenir, sur sa majorité et sur ses échecs". "Il est totalement déconnecté de la réalité dans laquelle vivent les Français".
La députée de Paris a notamment été "frappée" que le chef de l'Etat "mette dans le même sac" les jeunes, les RMIstes et les seniors quand il était interrogé sur l'emploi. "Pour lui, tout ça c'est pareil, ce sont des chômeurs donc des emmerdeurs", a-t-elle ironisé. "Cela m'a rappelé son débat avec les jeunes au début de la campagne sur la Constitution. Il y a une totale incompréhension ".
Sur la recherche, "il en a fait beaucoup" mais "toutes les mesures, les plans, les projets promis ne sont toujours pas concrétisés" et sur la fiscalité "il affirme vouloir poursuivre la baisse de l'impôt sur le revenu alors qu'il l'a stoppée", a-t-elle ajouté.
"Il est affaibli et toute la question est aujourd'hui de savoir comment il va pouvoir tenir encore deux ans", a-t-elle conclu.
…/…
Nous-mêmes ici, à Actuchomage, nous demandons ce que le PS aura bien à proposer en 2007 !!!
Ne sont-ils pas "affaiblis" eux aussi ? N'ont-ils pas EUX AUSSI participé au scandaleux déni de démocratie affiché après le résultat du 29 juin ? C'est l'hôpital qui se fout de la charité… Répondre | Répondre avec citation |
Jacques Chirac a estimé jeudi que le "non" à la Constitution européenne au référendum du 29 mai n'était "pas le message d'une France morose" et qu'il ne s'était "pas senti humilié" par ce résultat, jeudi lors de son interview du 14 juillet.
"Il faut s'interroger sur le message" adressé par les Français lors de ce référendum, a estimé le chef de l'Etat avant d'ajouter : "Ce n'est pas le message d'une France morose, d'une France qui aurait baissé les bras". "C'est un message fort", a-t-il jugé, estimant que "c'est à partir des interrogations que l'on peut trouver l'impulsion qui s'impose".
"Je ne me suis pas senti humilié" par ce résultat, a-t-il ajouté.
Il a souhaité "que cette pratique du référendum soit dorénavant plus fréquemment utilisée" même s'il y a "toujours un côté plébiscite d'une façon ou d'une autre dans un référendum".
Selon lui, les Français ont exprimé "des attentes, des inquiétudes face à un monde qui change très vite" et "face à une mondialisation dont ils ne sentent pas vraiment protégés". Répondre | Répondre avec citation |