Chirac et le chômage

Jeudi, 14 Juillet 2005 17:09
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Dans sa traditionnelle interview du 14 juillet, le président Jacques Chirac a déploré que la France se soit installée "depuis 20 ans dans un système qui accepte le chômage" et estimé qu'il fallait "faire autre chose"...

"Il faut prendre à bras le corps ce problème du chômage qui est une plaie" et vis-à-vis duquel "nous n'avons pas su réagir", a-t-il martelé, ajoutant que le "modèle social français n'est ni inefficace ni périmé". "Je ne crois pas que le modèle britannique soit un modèle que nous devions envier et copier : certes le chômage (en Grande-Bretagne) est moins important que le nôtre, sensiblement, mais si on prend les grands éléments d'une société, qu'il s'agisse de la politique de santé, de la lutte contre la pauvreté, nous sommes tout de même beaucoup mieux placés que les Britanniques".

"Pendant très longtemps, nous nous sommes contentés, en matière d'emploi, non pas d'inciter au travail, mais d'accompagner le chômage", selon le chef de l'Etat. "On est arrivés à des sommets quand on a fait les 35 heures qui nous ont coûté extrêmement cher". "Moi je ne suis pas contre la diminution du temps de travail. Dans son principe, c'est dans la nature, je crois, historique, de l'homme", a jugé M. Chirac. "Mais de cette façon-là, ça a été très, très, très préjudiciable".
"La France s'est installée depuis 20 ans dans un système qui accepte le chômage, qui le rend, en quelque sorte, acceptable", a relevé M. Chirac. Estimant que le "système ne marche pas", "Il faut vraiment changer", a-t-il dit.

Le chef de l'Etat a cité "trois ou quatre directions dans lesquelles il faut s'engager avec détermination" pour lutter contre le chômage. "Il faut chercher l'emploi là où il se trouve, notamment dans les petites et très petites entreprises, 2,5 millions d'entreprises", a-t-il fait valoir, citant par ailleurs "le problème des jeunes dont 20 à 25% sont au chômage", et "les seniors".
Selon M. Chirac, les petites entreprises "pourraient créer des emplois mais ne le font pas parce que les contraintes, les dangers, ainsi que les procédures, les charges ne leur permettent pas de le faire" : "C'est dans ce secteur qu'il faut d'abord créer les conditions permettant l'emploi", a-t-il estimé. Le chef de l'Etat a également cité "le secteur des services à la personne" et la création du chèque emploi services universel (CESU), une des mesures-phares du plan de cohésion sociale de Jean-Louis Borloo, censée créer 500.000 emplois en trois ans.

M. Chirac a en outre jugé que la dispersion des institutions comme l'ANPE et l'Unedic forme "un système incohérent". Il pense qu'il y a "trop de Français qui ne sont pas incités ou encouragés par des procédures adaptées à prendre des emplois qui existent ou qui peuvent se créer".

Enfin, selon lui, les conditions "psychologiques" sont réunies pour "agir" !

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Mis à jour ( Jeudi, 14 Juillet 2005 17:09 )