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Sarkozy et ce «massacre humain» qu’est le chômage

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En déplacement à Valenciennes, le chef de l'Etat s'est apitoyé sur le sort des futurs chômeurs que la crise financière est en train de vomir sur le marché du travail, alors qu'il passe habituellement son temps à les traiter de «fainéants», d’«assistés», de «profiteurs» et de «fraudeurs».

Justifiant la nécessité de développer rapidement le contrat de transition professionnelle, il a déclaré dans un français toujours aussi pur : «A ceux qui me disent que ça coûte cher, moi je veux dire que ce qui coûte cher, c'est le massacre humain de laisser des gens totalement démunis devant le chômage» !

Or, qui soutient avec ferveur un système économique qui a besoin du chômage et de la précarité pour prospérer et s'enrichir ?
Qui, verbalement, a «massacré» les chômeurs pour se faire élire ?
Qui, depuis qu'il s'est hissé à la fonction présidentielle, a continué à les massacrer non seulement par ses mots, mais par ses actes politiques ?
Qui les suspecte de fraude et accentue leur contrôle social au nom d'une certaine justice, tandis que les délits financiers sont de moins en moins réprimés et que le nombre de contribuables très aisés qui échappent à l'impôt ne cesse d'augmenter ?
Qui a décrété une réforme expéditive du service public de l'emploi qui, faute de postes en quantité suffisante pour permettre à chacun de vivre correctement dans ce pays, va au contraire dégrader les conditions d'accueil et accentuer la pression exercée sur les victimes du chômage ?
Qui a décrété une loi sur leurs «droits» et leurs «devoirs», où les «devoirs» sont nettement plus nombreux que les «droits» ?
Qui a décrété qu'une «offre raisonnable» doit désormais les contraindre à renoncer non seulement à leurs choix personnels, mais surtout à la moitié de leur salaire antérieur avec, pour finalité, la menace suprême de leur couper les vivres et de les faire disparaître des chiffres officiels ?

Ainsi, en culpabilisant les chômeurs, en les insultant, en les contrôlant, en bafouant leurs droits (en les «OBLIGEANT à prendre un emploi», de son aveu même le 15 juillet dernier), Nicolas Sarkozy n'a-t-il pas «laissé des gens totalement démunis devant le chômage» et contribué à ce «massacre humain» qu'il fait mine de dénoncer ?

Qui a poussé le cynisme jusqu'à convaincre les uns et les autres que, s'ils restent un peu trop longtemps sur le carreau ou rament dans la galère des emplois précaires, ils ne le doivent qu'à eux-mêmes ?

Justifiant la nécessité d'améliorer les conditions du chômage partiel, il a ajouté : «L'activité partielle, c'est préférable au chômage total». Mais depuis longtemps, le temps partiel au Smic et la précarité sont devenus le lot de ceux qui ont perdu leur travail, mais qui ont encore la chance de se situer dans une tranche d'âge où les entreprises les acceptent. Aujourd'hui, 75% des embauches sont des contrats précaires et 12% des actifs occupés subissent le sous-emploi qui épuise, angoisse et sape toute dignité humaine, tandis que l'on recense 7 millions de «travailleurs pauvres».
Or, quelles propositions fait Nicolas Sarkozy ? Assouplir les CDD pour que les employeurs en abusent, et injecter des contrats aidés qui s'assimilent à du travail quasi-gratuit !

Qui a édicté la religion du travail qui pousse les plus modestes à croire qu’«il suffit de vouloir pour pouvoir» et qu'un emploi, même indigne, «c’est toujours mieux que rien» ? La majorité des chômeurs est prête à aller se faire exploiter sans broncher plutôt que de continuer à subir le sceau infamant que les vrais responsables du chômage (les financiers, les spéculateurs, et tous les politiques qui les soutiennent) ont marqué sur leur front.
Qui, surfant cette doxa et au nom d'une fausse solidarité, a instauré un RSA qui va favoriser les petits boulot tout en maintenant bon nombre de personnes entre le Smic et le seuil de pauvreté ?

Enfin, a proféré notre président : «Je ne veux pas qu'on recommence les erreurs du passé où, face à un problème économique, la réponse est uniquement sociale»... Voilà, tout est dit ! Du plan de relance «assez massif» — 19 milliards d’€ pour l'automobile et le bâtiment — qu'il a promis de présenter «d'ici moins de dix jours», nous n'avons visiblement pas grand chose à attendre. Aux entreprises de nouvelles aides publiques qui ne relanceront rien du tout (chaque année, elles bénéficient déjà de 65 milliards sans qu'on ait noté un impact positif sur l'emploi et les salaires). Aux travailleurs et aux chômeurs quelques miettes pour étouffer leur colère.

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Mis à jour ( Mercredi, 26 Novembre 2008 01:29 )  

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