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Accueil Mobilisations, luttes et solidarités Axa contre Jeudi Noir : «Réinventons l’expulsion !»

Axa contre Jeudi Noir : «Réinventons l’expulsion !»

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Vendredi matin, les trente occupants du 22 avenue Matignon, assignés en justice par l'assureur propriétaire des lieux, sont convoqués au tribunal d'instance. A la clé, l'expulsion immédiate.

Le 7 janvier, AXA, le propriétaire de l’immeuble de 2.500 m² avenue Matignon, ancien siège de Saint-Honoré Assurance, déclarait aux mal-logés qui l’occupent depuis le 27 décembre : «Nous n’engagerons pas de poursuites judiciaires contre vous, nous sommes prêts à négocier». Ceux qui ont cru les promesses de la première compagnie d’assurance d’Europe en sont pour leurs frais...

En fait de négociation, les 30 habitants de l’immeuble — travailleurs précaires, étudiants et familles mal-logées — ont reçu convocation au tribunal d’instance du 8e arrondissement. Les huit étages du 22 avenue Matignon sont laissés vides depuis 4 ans par le groupe mais l’assureur a pris soin, au cœur de l’hiver, de demander au juge la suppression du délai légal de deux mois avant expulsion.

Pourtant, depuis quatre ans, rien n’empêche Axa de louer les huit étages du bâtiment. Il peut aussi très bien les transformer en logements s’il ne trouve pas de locataires pour des bureaux, ce qui pourrait grandement contribuer à réduire la pénurie. Mais, en gestionnaire sans égal, l’assureur préfère les maintenir vides...

Selon un document commandé par Axa et remis au juge, la valeur de l’immeuble ne s’élèverait qu’à 13,5 millions d’euros. A 5.400 € le m² habitable dans un arrondissement qui ne compte que 2,1% de HLM, aucun bailleur social ne peut refuser de l’acheter pour loger quelques-uns des 130.000 demandeurs de la capitale. Location ou vente, les solutions gagnantes pour le propriétaire ne manquent pas.

Jeudi Noir demande simplement qu’Axa utilise son immeuble. Et le collectif s’engage, comme à son habitude, à quitter les lieux dès que ceux-ci auront retrouvé une vocation.

Mais l’assureur n’a qu’une idée en tête : expulser les occupants. Le procès de vendredi consacrera-t-il une nouvelle fois le droit de ne rien faire de sa propriété ? Reconnaîtra-t-il aux mal-logés le droit de passer quelques mois dans des bâtiments que les trop riches laissent vides pendant des années ?

Si encore les citoyens pouvaient compter sur l’Etat pour faire appliquer le droit au logement… Mais les voisins locataires de la place Beauvau et de l’Elysée sont trop occupés à faire voter des lois qui facilitent les expulsions (LOPPSI2) et n’ont pas le temps de lire le rapport de la Fondation Abbé Pierre dénombrant plus de 3,6 millions de mal-logés en France.

N’en déplaise à Benoit Apparu, la crise du logement est bien réelle et ce ne sont pas ses mesurettes qui changeront la donne. Pas plus que les CRS qui bloquent l’entrée du 22 avenue Matignon.

Le collectif Jeudi Noir - www.jeudi-noir.org




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