
Le second dispositif concerne les propriétaires de leur logement qui déménagent pour cause d'emploi : "On va mettre sur pied un dispositif permettant d'alléger les impôts dus sur les revenus locatifs".
La loi instituant ces mesures prévoit une distance minimale de 150 à 200 km entre l'ancienne et la nouvelle habitation. Il faudra en outre débuter la nouvelle activité entre le 1er juillet 2005 et le 31 décembre 2007, et l'occuper obligatoirement pendant six mois au moins.
Selon Thierry Breton, "ces deux dispositifs vont permettre de renforcer la mobilité dans notre pays". Elles pourront en outre, a-t- il ajouté, "être combinées avec les mesures déjà annoncées par le Premier ministre, dont la prime de 1.000 euros pour les titulaires de minima sociaux".
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« Faurecia propose des reclassements internes dans des sites à l’autre bout de la France. "Il faut être mobile", nous disent-ils. Je vais vendre ma maison et m’acheter une caravane ? Et bientôt, sur les routes, on verra plus de caravanes que de voitures de salariés qui rentrent chez eux après le boulot. » (Chantal, seize ans d’ancienneté sur le site de Beaugency)
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Selon un communiqué d'Eric Besson, secrétaire national du PS à l'économie, à l'emploi et aux entreprises, cette annonce "confirme l'incapacité de ce gouvernement à s'attaquer aux causes réelles du chômage". "La droite essaye de faire croire que le chômage de masse serait dû à un manque de motivation des Français" et fait un "mauvais procès aux chômeurs en sous-entendant qu'ils seraient les premiers responsables de leur situation", ajoute le député de la Drôme.
"La mobilité professionnelle ne se décrète pas par l'octroi d'avantages fiscaux, mais relève d'une amélioration du marché du travail et des offres d'emploi des entreprises", résume le communiqué.
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Primes à l'emploi ou à la mobilité, crédit d'impôt, meilleur suivi mais aussi contrôle accru, le gouvernement tente d'inciter les chômeurs à reprendre une activité et rendre le service public de l'emploi plus efficace.
Deux nouvelles mesures ont été annoncées lundi par le ministre de l'Economie Thierry Breton : les chômeurs qui acceptent la mobilité auront un crédit d'impôts de 1.500 euros et un allègement de l'impôt sur le revenu locatif, s'ils sont propriétaires de leur logement et le louent.
La CGT-Chômeurs et FO ont réagi froidement à cette annonce, la première demandant le respect du "volontariat", la seconde dénonçant le "manque de cohérence de toutes ces mesures annoncées par le gouvernement".
La CFTC en revanche "est d'accord sur le principe de ce crédit d'impôt" mais rappelle qu'une prime pour la mobilité existe déjà.
La prime pour la mobilité s'ajoute à une panoplie de mesures : prime de 1.000 euros pour les bénéficiaires de minima sociaux et chômeurs de longue durée qui reprennent un emploi, crédit d'impôt pour les jeunes qui acceptent un métier en crise de recrutement, revalorisation de la prime pour l'emploi. Il s'agit de convaincre les chômeurs qu'il est "plus intéressant de travailler que de vivre d'un revenu d'assistance", selon Dominique de Villepin, qui a fait de la lutte contre le chômage - près de 10% - sa "priorité".
D'autres changements attendent le demandeur d'emploi, aujourd'hui trop souvent laissé à lui-même. Début octobre, l'ANPE et l'Unedic devraient finaliser leur rapprochement en signant une convention tripartite avec l'Etat, par laquelle ils s'engagent à mettre en commun leurs informations et partager leurs locaux. C'est une petite révolution pour les 14.000 salariés des Assedic - chargés de l'indemnisation - et 23.000 agents de l'ANPE - en charge de la recherche d'emploi -, peu habitués à travailler ensemble.
Suivi plus régulier
L'objectif est de parvenir, d'ici 2006, à la constitution d'un dossier unique du demandeur d'emploi, et d'un suivi plus régulier.
Actuellement, il peut se passer plusieurs semaines entre l'inscription aux Assedic et le premier rendez-vous à l'ANPE. Ce délai devrait passer à huit jours ouvrés à partir du 1er janvier 2006 et cinq en 2007. Ensuite, le demandeur d'emploi bénéficiera d'un entretien tous les mois, au lieu de tous les semestres, un objectif fixé par Dominique de Villepin, le ministre de l'Emploi Jean-Louis Borloo ayant même évoqué un entretien "une fois par semaine fin 2006".
Dès l'inscription aux ASSEDIC, sera établi un "profilage" du demandeur, avec des critères objectifs, pour anticiper et libérer du temps à l'ANPE, qui pourra alors établir le "projet et le plan d'action" du demandeur d'emploi, et concentrera les moyens sur ceux qui en ont le plus besoin.
Autre nouveauté, le suivi du reclassement des demandeurs d'emploi rencontrant des difficultés particulières pourra être confié à des organismes privés, sélectionnés par l'Unedic. A titre expérimental, l'Unedic a confié à la société australienne Ingeus l'accompagnement de 6.000 demandeurs d'emploi à Lille et Rouen.
Le chômeur en revanche, devra justifier sa recherche d'emploi, sous peine de sanctions. Depuis le 6 août, une échelle de sanctions a été instaurée et les Assedic ont le pouvoir, "à titre conservatoire", et jusqu'à ce que le préfet ait statué, de suspendre ou réduire le versement des allocations.
Si les syndicats ne se sont pas formellement opposés à ces mesures, ils mettent en avant, à l'instar de FO, que "la véritable question est : "Y-a-t-il des postes de travail en nombre suffisant ouverts aux chômeurs?" Répondre | Répondre avec citation |
Les différentes mesures du gouvernement pour favoriser le retour à l'emploi, et notamment celles annoncées lundi par le ministre de l'Economie, Thierry Breton, "manquent de cohérence et de concertation", a affirmé lundi Jean-Claude Quentin (FO) à l'AFP.
M. Breton a annoncé des mesures pour favoriser la mobilité des chômeurs, notamment un crédit d'impôts de 1.500 euros et des allègements de l'impôt immobilier, qui s'ajoutent à une série de mesures prises depuis le début de l'année.
"Une fois, c'est le Premier ministre qui annonce la création du CNE (contrat nouvelles embauches), une fois, c'est le ministre de l'Emploi qui nous annonce des mesures, une autre fois c'est le ministre délégué, aujourd'hui, c'est le ministre de l'économie, tout cela manque de cohérence", dit-il. Il condamne un "manque de concertation", ajoutant qu'aucune des organisations syndicales n'a été contactée sur les mesures en faveur de la mobilité.
"Sur le fond, les propositions de ces différents ministres sont en contradiction", ajoute M. Quentin, qui explique que le CNE, par son caractère "précaire", est un frein à la mobilité. "L'énorme majorité des emplois proposés, et notamment le CNE, sont des emplois précaires, demander d'allier précarité et mobilité nous semble difficile", dit-il.
Par ailleurs, FO rappelle que "ce dont a besoin un chômeur lorsqu'il déménage, c'est un appui financier immédiat, pas l'année suivante". Répondre | Répondre avec citation |
Michel Legros vient de retrouver du travail en Alsace, à 400 km de chez lui à Taissy où il ne rentre plus qu'une fois par mois.
Depuis le 21 juin dernier, Michel Legros, cadre administratif, comptable et financier, n'est plus au chômage. Pour cela, le Marnais de 54 ans domicilié à Taissy, n'a pas hésité à faire près de 400 kilomètres pour trouver du travail en Alsace. Son épouse ne le rejoindra que si son emploi se pérennise.
Est-il facile de partir à plusieurs centaines de kilomètres de chez soi ?
MICHEL LEGROS : Non, c'est dur mais je n'avais pas le choix. C'était la seule façon pour moi de retrouver du travail. Avant d'arriver en Alsace, j'avais aussi passé des tests à Monaco, Brest ou Montpellier. Dans mon esprit, je me suis toujours dit qu'il fallait bouger pour m'en sortir.
Quels sacrifices avez-vous dû faire ?
M. L. : Je travaille six jours sur sept. Cela me donne le droit de rentrer une fois par mois chez moi à Taissy pendant cinq jours pour voir un peu mon épouse et mes enfants. J'ai des frais de déplacement, de double loyer. J'ai accepté de travailler dans ces conditions pour 100 euros de plus que mon indemnité de chômage avec tous les frais et la non qualité de vie que tout ceci implique. Alors, quand j'entends certains de nos politiques dire que les chômeurs sont des fainéants, croyez bien que cela me met en colère.
Que pensez-vous des nouvelles mesures annoncées par le ministre de l'Economie ?
M. L. : Tout est bon à prendre même s'il faut relativiser. Il existe déjà une aide à la mobilité géographique de 1.900 euros versée par les Assedic. Cela n'a pas pour autant incité les gens à bouger. 1.500 euros en plus, c'est évidemment toujours intéressant. Mais est-ce que cela sera suffisant quand on sait que le moindre déménagement d'une maison coûte 3.000 euros ?
Recueilli par Grégoire Amir-Tahmasseb pour L'Union
Interview qui complète un dossier sur la discrimination => Embauche : la discrimination liée à l'âge peut coûter cher par Louis Schweitzer, président de la HALDE himself. Répondre | Répondre avec citation |
Chômeurs, déménagez, voyagez. Soyez nomades. Sous le couvert d’une mesure d’aide au retour à l’emploi c’est bien le message du ministre de l’Économie et des Finances, Thierry Breton. Lequel annonçait hier dans les colonnes du Parisien sa volonté de mettre en place un crédit d’impôts de 1.500 euros à l’intention de celles et ceux qui accepteraient de changer de lieu de résidence pour retrouver un emploi. Mais attention. Seulement à la condition que le déplacement soit au moins de 150 à 200 kilomètres. Et le ministre d’expliquer que «c’est important d’avoir des racines mais ça l’est aussi d’inciter les gens à chercher du travail en dehors du lieu de résidence.»
Au moment même où le groupe américain Hewlett-Packard annonce la suppression de 1.300 postes en France et précisément dans l’Isère ou il emploie 2.500 salariés, à Grenoble et Crolles, cet appel à la «mobilité» a quelque chose de proprement révoltant. Non que chacun soit tenu de rester toute sa vie au même endroit et les pieds dans la glaise, mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit. C’est en premier lieu un nouveau chantage sur les plus pauvres, les plus précaires, les plus démunis. En second lieu une pression sur l’ensemble des salariés, pour les contraindre à accepter n’importe quel emploi, n’importe quel « reclassement », fût-ce au prix d’une déqualification , d’un salaire moindre, d’une vie de famille brisée. Un crédit d’impôt de 1.500 euros. Et c’est avec cela que l’on pourrait déménager, retrouver un logement, contraindre le conjoint à quitter son travail, s’il en a un, ou se séparer, vendre, quand c’est le cas, la maison durement acquise ou alors payer les voyages en voiture ou en train pour retrouver sa famille le soir, si c’est possible, ou de temps en temps. Ce n’est pas un changement de lieu ou de résidence, un travail toujours plus éloigné que l’on propose aux chômeurs, c’est une caravane, et encore ! À ce prix-là, c’est une toile de tente.
Et où devraient aller par exemple les salariés d’HP de Crolles et Grenoble. À Romans peut-être, dans le département voisin de la Drôme. Mais on vient d’y annoncer la suppression de plus de 1.000 emplois dans l’industrie de la chaussure et ce n’est pas assez loin. 80 kilomètres. À Marseille chez Nestlé ? À Caen chez Moulinex ? La mobilité dans ces conditions est une mascarade. Chômeurs et salariés devraient sillonner la France en tous sens avec l’illusion chaque fois que le travail est ailleurs. Les Grenoblois à Rennes, les Brestois à Lille, les Lillois à Brest. Pour quel résultat ? Car cette pression s’exerce aussi sur le contenu même du travail. Les salariés de Hewlett-Packard sont qualifiés, dans un secteur, l’informatique et l’électronique, pour lequel la région grenobloise dispose de multiples atouts.
Et cela ne serait rien ? Il faudrait y renoncer parce qu’un grand groupe dont les bénéfices ont progressé de 38 % sur l’exercice 2003-2004, entend les accroître encore en réglant sa politique industrielle sur la courbe des dividendes versés à ses actionnaires ? Le ministre de l’Économie n’a rien à dire là-dessus ?
Le gouvernement dessine une France de la précarité généralisée dont les jeunes seront les victimes en masse. «Même si c’est difficile de quitter son logement, sa famille, ses amis, nous constatons que de nombreux jeunes n’hésitent plus à se déplacer là où il y a des emplois», a déclaré encore le ministre. Mobilité à tout va et contrats de nouvelles embauches. C’est une bombe sociale qui se met en place. Oui, déjà de nombreux jeunes, de nombreux salariés se déplacent, assument aussi des trajets domicile-travail longs et coûteux. Et en l’occurrence toujours plus coûteux ces jours-ci. Et c’est à eux que l’on demande d’en faire plus. Et pourquoi pas se mettre en croix sur le fronton de la Bourse ? Au fait, à propos de coût des transports, que pense Thierry Breton qui participait à Manchester ce week-end à la réunion des ministres européens des Finances, de leur décision collective : pas question de baisser les taxes sur l’essence. Mobiles, et à pied.
Par Maurice Ulrich pour www.humanite.fr Répondre | Répondre avec citation |