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Accueil Social, économie et politique Logements indignes : 24 morts en 2 jours

Logements indignes : 24 morts en 2 jours

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Encore un incendie meurtrier hier soir dans un immeuble vétuste du quartier du Marais à Paris (IIIe) squatté par des familles ivoiriennes : 7 personnes ont été tuées et 14 blessées, tout juste quatre jours après celui du boulevard Vincent-Auriol (XIIIe) qui a coûté la vie à 17 Africains, dont une majorité d'enfants.

Il y a quatre mois, 24 Africains - également en attente de logements - sont morts dans l'incendie de l'hôtel meublé Paris-Opéra (IXe). Ces drames successifs reposent la même question lancinante des logements insalubres dans la capitale, et surtout celle du manque criant de logement sociaux.

"Il y a un problème gravissime d'immeubles insalubres à Paris", a déclaré Bertrand Delanoë, rappelant que ses services en avaient recensé un millier au début de son mandat et qu'il en reste aujourd'hui environ 500, selon la municipalité. Les partis de gauche, le président de l'UDF et des associations de défense des immigrés ont dénoncé l'absence de volonté politique du gouvernement face à la pénurie de logements sociaux.

Murs lézardés, absence d'eau, de gaz, d'extincteurs, rats, cafards, intoxication au plomb : une douzaine de familles ivoiriennes s'entassaient dans des conditions misérables dans ce squat situé au coeur du quartier parisien huppé du Marais, à deux pas de la place des Vosges !
La municipalité avait engagé des démarches auprès de la préfecture en vue de sa réhabilitation, a justifié Pierre Aidenbaum (PS), maire du IIIe : "On signalait depuis plusieurs années que les conditions de vie y étaient inadmissibles", a-t-il expliqué en précisant que ces familles, soit une quarantaine de personnes, devaient être relogées en septembre pour permettre d'effectuer des travaux.
Plus virulent, Yves Contassot (Verts), adjoint de Bertrand Delanoë, a dénoncé le fait que certains locataires de l'immeuble, sans-papiers, n'avaient obtenu aucun relogement pour permettre d'effectuer les travaux : "Il faut sortir de ça, arrêter de traiter les gens comme au XVIIIe siècle", a-t-il dit, fustigeant "les sociétés dont le seul critère est le fric", notamment la Compagnie des Eaux qui avait refusé d'installer l'eau courante dans l'immeuble.

René Dutrey, président de la société d'économie mixte SIEMP - ayant pour mission d'éradiquer l'ensemble du logement insalubre à Paris et qui avait racheté l'immeuble à son propriétaire il y a six mois après des années de tractations - a estimé que celui-ci faisait partie des "423 pires immeubles insalubres" de Paris. "La question n'est pas l'argent, mais l'offre de logements. Tant qu'on ne créera pas d'offre de logements, on sera obligé de ramasser des gens qui brûlent dans des immeubles", a-t-il ajouté. Selon lui, quelque 2.000 familles vivent actuellement à Paris dans des immeubles aussi insalubres que celui de la rue du Roi doré et "jouent chaque jour leur vie".
Une professionnelle de l'immobilier située dans la rue de Turenne a indiqué que des appartements dans l'ancien dans ce quartier se négociaient actuellement entre 6.800 et 7.600 euros le mètre carré.

Le gouvernement a pour sa part lancé un appel à "l'union sacrée", estimant qu'il n'y avait pas matière à polémiquer. Le Premier ministre Dominique de Villepin doit annoncer jeudi un programme d'aide au logement social en Ile-de-France. Quant au député UMP Damien Meslot, qui estime que la création de logements sociaux ne répond pas à l'urgence du problème, il entend relancer sa proposition de loi visant à imposer la présence de détecteurs de fumée dans les immeubles parisiens.

=> Et dans notre beau pays, tout se finit par des expulsions : à lire dans les commentaires ci-dessous…

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Mis à jour ( Mardi, 30 Août 2005 17:09 )  

Commentaires 

 
0 # superuser 2005-08-30 20:06 Après les deux incendies meurtriers d'immeubles insalubres à Paris, une cinquantaine d'associations d'aide aux plus démunis, de travailleurs sociaux et de défense des mal-logés se prononcent pour un droit au logement garanti et défendable par la loi.
NOUVELOBS.COM | 30.08.05 | 17:08

Après les deux incendies meurtriers de ces derniers jours dans des immeubles vétustes à Paris, une cinquantaine d'associations d'aide aux plus démunis, de travailleurs sociaux et de défense des mal-logés ont lancé mardi 30 août un appel pour un "droit au logement opposable", c'est-à-dire garanti et défendable par la loi.
"On ne peut plus se contenter de dire 'Plus jamais ça !'. Cela fait trop peu de temps qu'on l'a clamé haut et fort et voilà le résultat !", écrivent les signataires, parmi lesquels ATD-Quart Monde, Emmaus, l'association Droit au logement, la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS), la Fondation abbé Pierre, les Restaurants du Cœur ou encore Médecins du monde.

Insuffisances

"Les politiques de logement successives, menées jusqu'à présent, ont montré leurs insuffisances : le nombre de personnes subissant une situation de mal-logement ne cesse de s'accroître. Les conséquences, tant sur le plan de la santé, que de l'éducation, du travail, ou du vivre ensemble, constituent un véritable gâchis économique et social par les coûts financiers et surtout humains qu'elles impliquent pour la Nation", poursuit cet appel.

"En union avec toutes les personnes et familles qui vivent au quotidien des situations de mal-logement, par respect pour toutes celles dont la vie a été enlevée", les signataires "demandent solennellement au gouvernement de déclarer, sans plus attendre, l'opposabilité du droit au logement".
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0 # superuser 2005-08-30 20:18 REIMS (AP) - Après le nouvel incendie qui a tué sept personnes dans un immeuble délabré à Paris, le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy s'est prononcé mardi pour la fermeture des squats.

"Il faut fermer tous ces squats et tous ces immeubles pour arrêter ces drames, et c'est ce que j'ai demandé au préfet de police parce que ce sont des êtres humains qui sont logés dans des conditions inacceptables", a-t-il déclaré en marge d'un déplacement de Jacques Chirac à Reims (Marne).

"A force d'accepter des gens malheureusement à qui on ne peut proposer ni travail ni logement, on se retrouve dans une situation où on a des drames comme ça", a-t-il déploré, sans préciser toutefois comment seraient relogées les personnes expulsées des squats.

Les propos de M. Sarkozy ont été jugés "préoccupants et lourds de menaces pour toutes celles et ceux qui se trouvent aujourdhui dans la précarité", a réagi Pierre Henry, directeur général de l'association Terre d'asile qui juge que "cela ressemble à s'y méprendre à une provocation".
Pour lui, "la seule manière de sortir des difficultés actuelles serait d'élaborer un plan alliant sorties des logements insalubres et régularisations . Cela suppose de ne pas faire de surenchère idéologique dans ce dossier délicat mais de travailler avec l'ensemble des partenaires associatifs et institutionnels dans la durée, la discrétion et la modération. Trois vertus que Nicolas Sarkozy semble ignorer".
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