
Depuis 2001, et plus encore depuis 2003, les grands groupes, largement tournés vers l'international, ont bénéficié de la croissance mondiale et de celle de la Chine en particulier. De leurs côtés, les champions nationaux dont Sanofi-Aventis et Total ont annoncé des chiffres d'affaires et des bénéfices parfois supérieurs aux attentes des analystes, à l'instar du sidérurgiste Arcelor dont le bénéfice net semestriel a plus que doublé sur un an (1,937 milliard d'euros contre 865 millions au premier semestre 2004). Si l'on considère les sociétés non financières du CAC 40, 70% de leur chiffre d'affaires sont réalisés à l'étranger, relève M. Touati : "La principale différence, qui explique cet écart durable entre une bonne santé des entreprises du CAC 40 et une fragilité des PME, c'est donc bien ce positionnement international", dit-il.
"Les PME-PMI françaises, dont l'essentiel du chiffre d'affaires est réalisé en France, pâtissent d'une situation française et européenne difficile", poursuit M. Touati. En outre, elles ont souffert ces deux dernières années de la forte appréciation de l'euro, alors que les champions nationaux ont pu contourner le problème en produisant directement là où ils vendent.
"Si aujourd'hui la situation des PME-PMI est un peu meilleure, c'est précisément parce que l'euro a baissé. Mais c'est aussi pour cela que ce n'est pas l'euphorie, parce que l'euro a tendance à remonter", ajoute l'économiste. Le léger rebond des PME-PMI, résume-t-il, pourrait très bien s'interrompre si l'euro repartait à la hausse. Par ailleurs, la reprise est jugée insuffisante pour permettre de recréer une vraie dynamique de l'emploi et de baisse du chômage.
"Le risque, poursuit M. Touati, c'est que les PME fassent comme les grandes entreprises en cherchant de nouvelles terres de croissance à l'étranger". "Nous sommes vraiment à la croisée des chemins. Il faut que l'Etat prenne des mesures et continue d'aller vers une flexibilisation de l'économie, vers une moindre pression fiscale sinon c'est inévitable, les PME partiront à l'étranger", conclut-il.
Pour les trois prochains mois, seuls 22% des patrons de PME entrevoient l'évolution de la rentabilité avec une confiance accrue.
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