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Victoire en demi-teinte pour Tony Blair

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Tony Blair gagne, sans surprise, les législatives britanniques, mais paie l'engagement de son pays dans la guerre en Irak. Son parti travailliste remporte moins de 37% des voix, et perdrait donc 47 sièges au Parlement. Investi par la reine Elizabeth II dans la matinée, Blair forme désormais son gouvernement alors que Michael Howard a annoncé qu'il allait quitter la tête du parti conservateur.

Victoire historique...
Le Premier ministre britannique Tony Blair a deux records historiques à son actif : il est le premier travailliste à remporter trois scrutins de suite, mais il est aussi, ce vendredi (6 mai), le chef de gouvernement le moins bien élu de l'histoire politique britannique, avec tout juste 37% des suffrages exprimés. A l'instar des autres chefs d'Etat, le président Jacques Chirac a fait part de ses "plus chaleureuses félicitations" à Tony Blair. La nouvelle de sa victoire à peine connue, Tony Blair s'est déjà remis au travail : il a rencontré ce vendredi matin la reine Elizabeth II au palais de Buckingham à Londres. Conformément à la tradition, la monarque lui a demandé de former un nouveau gouvernement.
La composition devrait en être connue dans la journée de vendredi, mais l'on s'attend à peu de modifications. Le ministre de l'Echiquier - c'est-à-dire des Finances -, Gordon Brown à la fois un fidèle et un ami de longue date de Tony Blair, devrait être reconduit. De même, les autres ministres déjà aux postes-clés garderaient leur portefeuille. De jeunes alliés de Gordon Brown pourraient faire leur entrée dans le gouvernement. En attendant, du perron du 10, Downing Street, la résidence officielle du chef du gouvernement, Tony Blair s'est dit conscient de "l'honneur et du privilège énormes" d'être élu pour un troisième mandat. Les résultats de ce scrutin sont pour lui le signe de la volonté des électeurs "d'aller de l'avant et de se focaliser sur l'avenir de l'Irak et l'avenir de la Grande-Bretagne".
La valse des sièges commence aussi du côté de l'opposition : Michael Howard, le chef du parti conservateur, a l'intention de démissionner parce qu'il n'a " pas accompli ce que [il] devait accomplir". Pour partir, il attendra toutefois que les Tories, ses partisans, aient eu le temps de lui trouver un successeur.

... Mais victoire courte
Le Parti travailliste a remporté, selon des résultats encore partiels, les élections du 5 mai, mais le recul de la majorité est net. Le Labour, qui disposait en 2001 d'une solide avance de 161 voix à la chambre des Communes, aurait perdu 47 sièges au Parlement et ne disposant plus que d'une avance de 29 voix dans la nouvelle assemblée. Tony Blair, candidat à sa succession comme en 2001, est réélu dans sa circonscription de Sedge-Field dans le nord-est du pays, décrochant ainsi un troisième mandat à la tête du gouvernement britannique. Sans surprise, mais aussi sans triomphe.
Les conservateurs de Michael Howard regagnent 1% des voix, ils remportent 33% des voix, et 22% aux libéraux-démocrates de Charles Kennedy. Ce sont eux les grands vainqueurs, qui ont récupéré les grands mécontents de l'Irak. Les conservateurs passeraient de 166 à 196 sièges et les libéraux-démocrates de 52 à 61. Les travaillistes disposeraient de 353 sièges (la majorité étant à 324 sièges). Les résultats définitifs devraient être connus en fin de journée, après le dépouillement des votes en Irlande du Nord. Tony Blair, qui fête ses 52 ans ce 6 mai, sera bientôt à la présidence de l'Union européenne et l'hôte du G8 qui doit rassembler cet été en Ecosse les pays les plus industrialisés.
Les 44 millions d'électeurs britanniques pouvaient voter jusqu'à 23h heure française jeudi (5 mai). Ils élisaient les 646 députés de leur chambre des Communes - parlement britannique - dont la majorité détermine le Premier ministre.

Vote sanction des Britanniques
Vote sanction donc du peuple britannique qui fait payer au Premier ministre l'engagement du pays dans la guerre en Irak aux côtés des USA, tout en le remettant en scelle, ses adversaires n'offrant pas de véritable alternative. Commentaire d'ailleurs du Premier ministre qui reste au 10, Downing Street dont la déception était visible jeudi soir : "Je sais que l'Irak a divisé le pays. Mais j'espère que nous pourrons à nouveau nous unir et regarder vers l'avenir (...) Les gens ont souhaité le retour d'un gouvernement travailliste, mais avec une majorité réduite. Nous devrons répondre à cela de manière sensée, avec sagesse et de manière responsable". Les travaillistes britanniques promettent donc de tirer les leçons du résultat des législatives, d'une victoire donc !

Départ anticipé prévisible
Trois mandats pour un Premier ministre travailliste, après 18 ans de conservatistes, le succès est donc historique, mais il est sans gloire. Et Tony Blair, qui doit aller voir la Reine ce vendredi qui lui demandera de former un nouveau gouvernement, ne devrait pas rester au pouvoir pendant cinq ans encore... Un mandat écourté est en effet possible en faveur de Gordon Brown. Tony Blair a une cinquantaine d'irréductibles opposants dans son propre parti et a de grands chantiers difficiles à lancer. Il a pour le moment décidé de garder son ministre des Finances, Gordon Brown, principal architecte du redressement économique du pays.
L'effritement de son parti, Tony Blair l'avait prévu. La guerre en Irak était d'ailleurs un argument sur lequel Michael Howard a longuement insisté pendant la campagne pour élargir son électorat. Les Britaniques ont perdu confiance en leur dirigeant. Ce ressentiment contre la personne même de Tony Blair s'est traduit dans la stratégie électorale du Labour qui invitait à voter pour un parti, non pour un homme. Les affiches et les tracts du parti se contentaient d'ailleurs de montrer l'ombre du Premier ministre, pas sa photographie.

Huit ans de "blairisme"
Le programme de Tony Blair n'a pas changé : depuis sa première élection en 1997, il prône la "troisième voie", celle de la conciliation du libéralisme et du socialisme. Grâce à leur règle d'or de "n'emprunter que pour investir", les Travaillistes ont su remonter l'économie britannique. Même si les dernières publications de l'Office des statistiques nationales étaient moins bonnes que les précédentes, chacun s'accorde sur la réussite des politiques monétaire et fiscale et salue la baisse du chômage, de l'inflation et des taux d'intérêts ces dernières années.
Le bilan des réformes sociales est plus controversé : même si le revenu des plus pauvres a augmenté plus vite que celui des plus riches, 20.5% de personnes vivent sous le seuil de la pauvreté selon l'Institut pour les études fiscales, et les inégalités sociales ne se sont pas réduites.
Au nombre des défis que devra relever le prochain gouvernement, quel que soit sa couleur politique, il y a l'Union Européenne et la ratification du Traité de constitution européenne, la hausse des impôts prévue par plusieurs spécialistes et surtout la rénovation et la réforme des services publics.

(Source : www.rtl.fr)

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Mis à jour ( Vendredi, 06 Mai 2005 20:51 )  

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