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Accueil Social, économie et politique Un licenciement à 38 millions d'euros chez Carrefour

Un licenciement à 38 millions d'euros chez Carrefour

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C'est le scandale du jour : Daniel Bernard, 56 ans, ancien PDG de Carrefour, empoche pour son départ du groupe d'un montant de 38 millions d'euros. Il a bien de la chance !

Dans le détail, on distingue une indemnité de 9 millions équivalant à 3 ans de salaires en échange d'une clause de non-concurrence, c'est-à-dire l'engagement de ne pas travailler "dans un métier proche du nôtre pendant 4 ans", dixit le conseil de surveillance + 29 millions d'euros au titre d'un golden parachute ("retraite-chapeau" en français : ne succombons pas à la mode américaine...).
Faites le calcul : 38 millions d'euros = 7.539 années d'ASS ou de RMI = 3.166 années de Smic !!!

M. Bernard a été évincé début février pour n'avoir pas réussi à redresser les performances du groupe et son cours de Bourse (voir commentaire)... Selon Luc Vandevelde, le président du conseil de surveillance de Carrefour, il ne s'agit pas d'une indemnité de départ mais d'un "capital" versé dans le cadre d'un accord mis en place plusieurs années plus tôt pour "compléter la retraite des dirigeants". Ce système, qui a déjà bénéficié à une dizaine d'entre eux, prend fin avec cette double attribution, a-t-il précisé. Il était temps : ajoutons qu'en 2004, M. Bernard avait touché une rémunération de 3,13 millions d'euros pour 13 ans d'ancienneté.

Il paraît même que cette annonce a provoqué quelques réactions hostiles parmi les actionnaires individuels présents à l'assemblée générale ! Nous attendons les réactions des salariés de Carrefour.
Mis à jour ( Mercredi, 20 Avril 2005 22:37 )  

Commentaires 

 
0 # superuser 2005-04-20 22:17 On ne va pas les plaindre, mais c'est (très) intéressant : les limites du système ultra-libéral, une démonstration dans cet article du Nouvel Obs de février 2005 :

Gouvernance : les patrons de Carrefour et de PPR ont été remerciés par leurs conseils d’administratio n

Au revoir et merci. Le 3 février, les administrateurs de Carrefour n’ont eu aucun état d’âme lorsqu’il a fallu se séparer du PDG Daniel Bernard. Deux jours plus tôt, c’était Serge Weinberg, le président du directoire de PPR, qui acceptait de céder son fauteuil à François-Henri Pinault, le fils de l’actionnaire principal. Bernard a tenu un peu plus de treize ans, Weinberg juste dix ans. Presque deux septennats pour le premier, deux quinquennats pour le second. Une éternité dans un monde dominé par le capitalisme anglo-saxon où les actionnaires ont pris l’habitude de faire tomber les boss, la dernière victime étant Carly Fiorina, «exécutée» le 9 février par le conseil d’administratio n de Hewlett-Packard après un peu moins de six ans de service.

Le cap du double quinquennat. Après les départs de Daniel Bernard, de Serge Weinberg, et celui de Louis Schweitzer dans quelques semaines, seuls dix patrons du Cac 40 auront passé le cap de la décennie aux manettes de leurs groupes. Ecartelés entre la gestion planétaire de leurs troupes et les demandes pressantes de leurs actionnaires, entre la nécessité d’inscrire leur stratégie sur le long terme et la pression «court termiste» des marchés, nos patrons semblent s’user de façon accélérée. «La longévité d’un PDG ? C’est dix ans au maximum», estime ainsi un grand connaisseur des conseils d’administratio n des entreprises du Cac 40.

Le point commun entre Fiorina, Weinberg ou Bernard ? Tous partent après une grosse opération de croissance externe, Compaq pour la première, Gucci pour le deuxième, Promodès pour le troisième. «L’orgueil des managers ne va pas toujours de pair avec l’intérêt de l’actionnaire», commentait récemment le patron d’un groupe familial à propos de Carrefour.

Victimes de fusion. Pour bâtir le numéro deux mondial de la distribution, Daniel Bernard s’est offert à l’été 1999 son concurrent Promodès en payant les actionnaires avec des titres Carrefour surévalués. Résultat : selon les données de l’Observatoire des riches de Challenges, la fortune des Halley (anciens propriétaires de Promodès et actionnaires à 13% de Carrefour) est passée de 4,9 à 3,2 milliards d’euros de 2000 à 2004, victime de la chute du cours de Bourse. Soit une perte de près de 35%. De quoi les rendre nerveux depuis quelques mois. Outre-Atlantique, Carly Fiorina avait, elle aussi, mené tambour battant une fusion géante avec Compaq, avant que certains actionnaires familiaux, conduits par Walter Hewlett, le fils du fondateur de HP, ne commencent à s’énerver. Mais fusion n’est pas toujours synonyme de contre-performance et d’éviction. Thierry Desmarest a avalé Elf et enrichi de 277% les actionnaires de Total en dix ans. Quant à Louis Schweitzer, nombreux s’accordent à dire que l’une des plus grandes décisions de stratégie d’entreprise de la dernière décennie est sans doute le mariage avec le japonais Nissan. Coïncidence ? Il n’existe pas de famille aux manettes de ces groupes.

La solution de l’exécutif bicéphale. Comment durer face à la pression ? Peut-être grâce à la réforme intervenue en mai 2001 avec la loi sur les nouvelles régulations économiques (NRE). Un texte qui crée un statut de président du conseil d’administratio n distinct de celui de directeur général, fondant ainsi un exécutif bicéphale comparable à celui de la Ve République. Après dix ans, le PDG de BNP Paribas, Michel Pébereau, a laissé les rênes de la direction générale à Baudouin Prot pour ne plus être que président. Devant l’assemblée générale des actionnaires, Pébereau, le 14 mai 2003, vantait les mérites de ce système «qui permet d’organiser la relève dans la continuité». L’assemblée générale de Renault, fin avril, organisera de la même façon la présidence de Louis Schweitzer, PDG depuis treize ans, et la mise sur orbite de Carlos Ghosn au poste de directeur général. Même à Carrefour la rumeur d’une cohabitation entre Luc Vandevelde, représentant de la famille Halley, et Daniel Bernard a circulé plusieurs semaines avant qu’une solution plus radicale ne soit choisie. Les administrateurs de Carrefour ont tout de même tenu à ce que le nouveau patron opérationnel, José-Luis Duran, soit aussi chapeauté par un conseil de surveillance présidé par Luc Vandevelde.
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0 # superuser 2005-04-22 14:40 Décidément, ces pdg (tout comme les hommes politiques) vivent dans une autre bulle où l'argent se définit par des chiffres à six zéros minimum en guise de centimes. Ils en ont perdu le sens des réalités…


NOUVELOBS.COM | 22.04.05 | 13:50

L 'ancien Pdg de Carrefour Daniel Bernard, dont les conditions financières de départ suscitent une polémique, a déclaré vendredi 22 avril à Shanghai avoir bénéficié d'une clause de non concurrence mais ne pas avoir "touché" la somme de 38 millions d'euros évoquée dans la presse.

"Quand on dit que la somme a été versée et que je suis parti avec cette enveloppe, c'est totalement faux. C'est une erreur d'interprétation", a-t-il dit à la presse en marge d'une visite du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin en Chine. "Il n'y a pas eu d'indemnité de départ, il y a eu simplement l'application d'un contrat ancien qui est une clause de non concurrence, c'est-à-dire que je ne peux pas faire concurrence à Carrefour pendant quatre ans", a-t-il expliqué.

Amalgame

"Une clause de non concurrence, c'est comme si vous demandez à un footballeur de ne pas aller jouer dans un autre club", a-t-il lancé. "A ce titre, cette année je toucherai 4 millions d'euros taxables. Il en restera la moitié après charges et impôts, et d'autre part je toucherai le moment venu une retraite, qui (correspondra) à 40% de mon salaire", a-t-il ajouté.
"Je n'ai pas touché 38 millions d'euros", a-t-il insisté. Ce chiffre "doit être la somme de toutes les cotisations pour toute ma vie ou de ce que je toucherai. C'est comme si vous cumuliez tous vos salaires jusqu'à la fin de vos jours", a-t-il ajouté. "On ne peut pas faire l'amalgame", a-t-il insisté.
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+1 # Michel 2005-04-23 16:38 Racket !!! Vol à la tire !!! Carrefour vole l'argent des consommateurs pour payer ses PDG… BOYCOTTEZ Carrefour !!! En France, nous n'avons pas vraiment de problèmes de niveaux de salaires, sauf certainement pour les plus bas salaires. Nous avons en fait un problème de prix trop élevés dans la Grande Distribution(Ma is pas seulement dans la Distribution(sa chant que le budget alimentation est le premier poste de dépenses d'une famille…). J'ai personnellement vécu à la frontière Allemande et cela m'a vraiment frappé. Je finissais par faire toutes mes courses en Allemagne. Si je voulais boire un pot, j'allais en Allemagne. En fait, en France, les prix sont trop élevés de environ 30 %. Les prix sont trop élevés pour les consommateurs et les prix d'achats sont trop faibles pour les agriculteurs, éleveurs et pêcheurs qui fournissent ces grandes surfaces. Vous voyez comment, tout en faisant "des prix" ils vous volent ainsi que leurs fournisseurs. Tout le monde va faire ses courses chez CARREFOUR, plus ou moins. (Y compris les chômeurs et les RMIstes.) Cela signifie que CARREFOUR prend dans la poche des Smicards, des RMIstes et des chômeurs le "pognon" 38 millions d'€uros (soit 2514 années de SMIC) pour la petite retraite de son povre PDG !!! BOYCOTTER CARREFOUR !!! et Faîtes circuler ce message largement !!! Répondre | Répondre avec citation |
 
 
0 # superuser 2005-04-24 20:44 Les grandes déclaration d'un ex-pdg qui a licencié 27.000 personnes en privatisant France Télécom…


23-04 (AFP) 20:47:53
Le ministre des Finances Thierry Breton a annoncé samedi sur TF1 qu'il comptait déposer un amendement prévoyant que les indemnités de départ accordées aux chefs d'entreprises soient soumises au vote de l'assemblée générale des groupes, suite à l'affaire de l'ex-PDG de Carrefour.

"La décision que j'ai prise au nom du gouvernement, c'est que dorénavant, à partir du moment où un conseil d'administration pense que ceci est utile ou serait utile à l'entreprise, il faudra obtenir le vote de l'assemblée générale de façon à ce que tous les actionnaires, les petits et les grands, puissent s'exprimer sur ce sujet", a-t-il déclaré.

Dans le cadre du projet de loi sur la modernisation de l'économie, "nous déposerons dès le mois de juin un amendement pour aller dans ce sens. Plus de démocratie, plus de transparence, c'est le maître mot", a-t-il ajouté.

Les indemnités de départ de l'ancien PDG de Carrefour Daniel Bernard, d'un montant pouvant atteindre 38 millions d'euros, suscitent un tollé en France depuis leur divulgation mercredi.
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0 # alafon 2005-04-25 23:27 bonjour

pas de track back ?

pour info note succincte sur le sujet sur
http://yakasolutions.typepad.com/mon_weblog/2005/04/carrefour_fin_d.html

cordialement
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