Ces auditions, qui auront lieu du 15 mars au 15 avril, seront complétées par des déplacements de la commission en Inde où nombre d'entreprises se sont délocalisées, ainsi qu'à Grenoble, une "référence en tant que pôle de compétitivité" en matière de recherche et développement.
"Nous proposerons en juin des pistes pour porter remède à ces phénomènes de délocalisations au coeur du grand débat de société aujourd'hui", a déclaré le président de la Commission Jean Arthuis (UDF) lors d'une conférence de presse.
Deux études ont également été commandées : l'une au cabinet Katalyse relative aux délocalisations des emplois de service, et l'autre à Ernst and Young consacrée aux effets des modes de consommation des ménages sur les entreprises. Toutes deux dressent un état des lieux plutôt pessimiste :
Pour Katalyse, Jean-François Decole prévoit la délocalisation de 202.000 emplois de services pour la période 2006-2010, ce qui équivaut à 22% de la création nette d'emploi salarié aux cours des 5 dernières années. "79% de ces 202.000 emplois viennent des grandes entreprises", dit-il, en précisant que les secteurs les plus concernés sont ceux "des services aux entreprises (-90.000 emplois), l'informatique (-37.000 emplois) et la recherche et le développement (-20.000 emplois)".
Pour Ernts and Young, Didier Desert souligne la disparition des "freins" aux délocalisations par l'accentuation des contraintes sur les entreprises (désintérêt du consommateur pour l'origine d'un produit, absence de différenciation de qualité, recherche par le consommateur du produit le moins cher...). "La dernière variable reste souvent alors la délocalisation", fait-il valoir, en soulignant que les chefs d'entreprise sont souvent confrontés à un dilemme : "délocaliser et perdre des emplois, ou ne pas délocaliser et fermer la porte".
Articles les plus récents :
- 18/10/2005 22:39 - Inflation en zone euro : + 2,6% sur un an
- 17/10/2005 16:21 - Insécurité sociale : 7 millions de pauvres
- 16/10/2005 21:25 - Les deux tiers des CES et CEC s'insèrent dans l'emploi
- 14/10/2005 05:06 - Système U va créer 300 emplois en Indre-et-Loire
- 29/06/2005 16:21 - 15,6% des salariés sont des Smicards
Articles les plus anciens :
- 05/01/2005 19:53 - Exclusif : Des enfants de chômeurs privés de cantine
Commentaires
La CFDT d'IBM-France a affirmé mercredi que la direction du groupe informatique avait annoncé lors d'un comité central d'entreprise le 8 mars un "plan de suppressions d'emplois" qui pourrait concerner, selon le syndicat, "2.000 à 2.500 salariés".
"Le 8 mars, IBM a convoqué un CCE pour annoncer un plan de suppressions d'emplois. Jusqu'à présent, aucune information sérieuse n'a été donnée aux représentants du personnel, mais il apparaît déjà que ce plan concernerait plusieurs centaines de salariés", a précisé la CFDT d'IBM-France, premier syndicat du groupe, dans un communiqué.
IBM, interrogé par l'AFP, n'a pas voulu "faire de commentaire sur les déclarations de la CFDT", précisant simplement qu'il n'y avait "pas eu d'annonce" au CCE et que la direction avait "ouvert un dialogue" afin de réfléchir aux "moyens" de s'adapter aux évolutions du marché. Répondre | Répondre avec citation |
Toulouse : Boyé trop cher pour l’armée française ?
L’entreprise Boyé possède trois usines en France, employant 300 personnes dont 140 sur le site toulousain du Mirail. Elle est spécialisée dans les vêtements techniques et les uniformes : vêtements de protection (nucléaire, biologique, chimique), gilets pare-balles, tenues d’intempérie. Elle travaille pour l’armée de terre et l’armée de l’air.
Depuis le 23 juin, le personnel est sous le coup d’un " plan social ". Boyé est à la fois un champion et un pionnier de la délocalisation. Il fait travailler quelque 550 personnes à Madagascar. On ne sait trop pour quel salaire : sûrement pas de quoi faire fortune.
Le 1er janvier 2000, le chômage technique a fait son apparition dans l’usine de Toulouse. Si Boyé porte une grande responsabilité dans la situation, l’État (client de l’entreprise pour les uniformes de l’armée) n’en est pas moins impliqué. Ne serait-ce que par le biais de la Commission d’attribution des marchés, qui traite avec le moins-disant. À ce train-là, la France va réussir à ne plus confectionner elle-même ses propres vêtements militaires.
(Source : L'Humanité) Répondre | Répondre avec citation |