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Une lettre du premier syndicat de dentistes incite ses adhérents à placer les bénéficiaires de la CMU sur une liste d'attente et à ne traiter que les "urgences". Soigner ces patients leur ferait perdre de l'argent.

Les caries ne connaissent pas les classes sociales. Les dentistes, si. Dans sa lettre de janvier 2005, la CNSD, Confédération nationale des syndicats dentaires, premier syndicat de la profession, "livre deux consignes à ses 15.600 adhérents", dévoile Le Parisien lundi. La première, d'inscrire les patients bénéficiant de la Couverture maladie Universel (CMU) sur des listes d'attente pour les faire passer après les autres. Second conseil, ne soigner que les "urgences". "Les 5,7 millions de bénéficiaires de la CMU apprécieront", écrit Le Parisien.

En guise d'explication, le président du CNSD, Jean-Claude Michel, argue que, "depuis 2000, les tarifs n'ont pas été réévalués. Du coup, sur certains actes, nous perdons de l'argent". Le journal cite également une étude de Médecins du monde réalisée auprès de 230 professionnels en 2003 qui affirmait que 35,3% des praticiens avaient refusé de soigner les bénéficiaires de la CMU. Un refus pas très conforme au serment d'Hippocrate auquel chaque médecin est tenu.

Le syndicat concurrent, l'UJCD, confirme toutefois que les dentistes travaillent à perte lorsqu'ils posent une prothèse à ce type de patient. Le Parisien n'hésite pas à mettre en perspective l'évolution des revenus des dentistes qui ont augmenté de 5,3% en 2003 avec une moyenne de 80.000 euros par an.

(Source : TF1.fr)