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Accueil Social, économie et politique Projet Fillon sur l'école : une "vision marchande de l'Education" ?

Projet Fillon sur l'école : une "vision marchande de l'Education" ?

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Avec sa tronche de premier de la classe, on l'a connu aux retraites et au "recalcul" : ce discret artisan des mesures les plus anti-sociales du gouvernement Raffarin est maintenant à l'Education nationale... François Fillon a donc présenté hier en Conseil des ministres son projet de loi d'orientation sur l'école, qui semble susciter un tollé général.

"M. Fillon ne propose aucune piste sérieuse pour remédier à une situation insupportable d'inégalités des chances, de ségrégation entre établissements, de dévalorisation du métier d'enseignant, de classes toujours trop chargées pour lutter efficacement contre l'échec scolaire", estime le député du Nord. Jugeant que "ce n'est pas en se contentant de conjuguer la performance sur tous les tons que le gouvernement résorbera la fracture scolaire et les discriminations croissantes qui minent le système éducatif", M. Bocquet déclare que le projet de loi "consacre une vision marchande de l'éducation" : les députés communistes "exigent un véritable plan de développement du service public de l'éducation nationale reposant sur des ambitions et des moyens à la hauteur de l'enjeu".

La loi d'orientation sur l'Ecole, qui sera débattue au Parlement en février, "entrera pour partie en vigueur dès l'année scolaire 2005-2006", a annoncé François Fillon : les "contrats individuels de réussite" pour les élèves en difficulté, le Haut conseil de l'Education qui donnera son avis sur le contenu du "socle de connaissances fondamentales", et la généralisation de l'apprentissage d'une langue étrangère en CE2 seraient mis en oeuvre dès la rentrée prochaine.
Rédigé en s'inspirant en partie des travaux de la commission Thélot et du grand débat national sur l'école, ce projet de loi est destiné à "compléter, modifier, corriger la loi de 1989 et l'adapter aux réalités de maintenant". Les objectifs annoncés reprennent d'ailleurs en partie ceux de la loi Jospin : 80% d'une classe d'âge au niveau du bac et 100% d'élèves sortant du système scolaire avec une qualification, y ajoutant 50% d'une classe d'âge diplômée du supérieur.

Au coeur de la réforme, l'instauration d'un socle commun de connaissance - français, maths, langue vivante, connaissance des sciences et des sciences humaines, techniques informatiques - que chaque élève devra maîtriser en fin de troisième. De même que l'individualisation de l'aide aux élèves en difficulté et la plus que probable introduction du contrôle continu au baccalauréat, ce "socle" est au centre des protestations des personnels et usagers de l'Education nationale. Ceux-ci ont voté très majoritairement contre le projet au Conseil supérieur de l'éducation (CSE) le 16 décembre, et ont prévu un mouvement de grève le 20 janvier prochain à l'appel de la FSU, l'Unsa, la CGT, la CFDT et la Faen.
"...Il y a un avis largement partagé, c'est l'idée que le projet de loi de M. Fillon ne permettra pas d'atteindre les objectifs qu'il affiche sur la réduction de l'échec scolaire et l'élévation des qualifications", a affirmé mercredi Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, principale fédération du monde éducatif. "Le ministre a choisi son calendrier de façon à prendre les gens de court, on veut peser sur le débat parlementaire", a-t-il ajouté.

La Fédération des conseils de parents d'élèves des écoles publiques (FCPE) a aussi décidé de mettre les parents en garde contre le projet de loi d'orientation sur l'école : "Parents, vous êtes concernés. Rien dans cette loi ne permettra d'améliorer le système scolaire. Rien ne permettra de lutter contre les inégalités sociales et scolaires", dit le tract prévu à cet effet. "La loi ne s'attaque pas à ce qui fonctionne mal, ne touche pas à l'essentiel, ignore les zones où se concentrent les difficultés", ajoute-t-il. S'élevant contre les contrats individuels de réussite donnés à signer aux élèves en difficulté, il dénonce la situation faite aux parents : "La loi reporte sournoisement sur les élèves et leurs parents l'entière responsabilité de l'échec et dédouane le système éducatif", "De plus, elle confie la décision finale d'orientation aux enseignants, les parents n'ayant plus leur mot à dire. On risque fort de voir ainsi augmenter le nombre d'orientations précoces et non choisies", conclut-il.

Quant au MRC - Mouvement républicain et citoyen (chevènementiste), il estime que cette "loi d'orientation scolaire essaye avec peine de prendre l'apparence d'un redressement républicain de l'Ecole", selon un communiqué de son porte-parole Georges Sarre. "En réalité, elle en conforte la dérive anglo-saxonne". Le MRC "affirme son hostilité à cette loi qui accélère la transformation de l'école de la République en McDonald's éducatif"...

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Mis à jour ( Jeudi, 13 Janvier 2005 19:25 )  

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