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Accueil Mobilisations, luttes et solidarités Grèves : l'intimidation par la «justice»

Grèves : l'intimidation par la «justice»

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Chez Ford à Blanquefort, en Gironde, les salariés grévistes ont reçu la visite d'un huissier leur signifiant un jugement du Tribunal de grande instance de Bordeaux qui leur ordonne l'arrêt du blocus sous astreinte de 1.000 € par heure.

Empêchant toute entrée ou sortie de camions sur le site depuis samedi, ils ont donc levé leur action. L'usine de boîtes de vitesse automatiques Ford Aquitaine Industries de Blanquefort, où ils sont plus de 1.600 à travailler, doit cesser sa production en avril 2010. Ils réclament des assurances concrètes sur leur avenir face à un employeur qui, bien évidemment, distille les informations et fait des offres au compte-goutte.

La direction du Carrefour Grand Littoral avait aussi, la semaine dernière, assigné en référé pour «entrave au travail et à la liberté de circuler» au TGI de Marseille sept de ses grévistes : une manière de faire pression sur des salariés honteusement exploités, peu habitués aux conflits sociaux, et soutenus par l'opinion publique. Leur combat, qui a duré seize jours, a rapporté bien peu (lire en commentaire)

La direction d'Areva n'a pas non plus hésité, le 22 janvier, à assigner en référé pour «entrave à la liberté du travail» au TGI de Nanterre une trentaine de ses 80 salariés de Montrouge (Hauts-de-Seine), en grève contre la fermeture de leur usine à l'été 2008. Car, bien sûr, il faut continuer à être productif même si on vous jette comme un kleenex !

On connaît aussi le traditionnel envoi de CRS sur les occupants d'usines. Mais pour mater leur personnel, d'autres s'y prennent autrement, comme le très inventif PDG de GT Logistics à Tarnos (Landes) qui surfe sur la vénalité tapie en chacun de nous et invente le «contrat de garantie de permanence de prestation», consistant à acheter le droit de grève de ses salariés contre une prime de 1.000 €, remboursable en cas de non respect des engagements… Un petit chef d'œuvre d'innovation anti-sociale car, après tout, rien ne l'empêche - sauf l'avarice - d'offrir une stimulante prime de 1.000 € sans contrepartie à tous ses collaborateurs, car c'est aussi grâce à eux s'il a pu dégager un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros en 2007 !

Des salariés correctement payés, reconnus et respectés n'ont jamais envie de faire grève (ils ne se mettent déjà pas en arrêt maladie !) et font du bon travail. Contrairement au discours dominant, on ne fait pas grève pour rien et avec gaité de cœur. Les employés du Carrefour de Marseille ont des motifs légitimes pour braver leur employeur. Les futurs chômeurs de Ford, Areva, Kléber ou ArcelorMittal ont des motifs légitimes pour exprimer leur colère et défendre au mieux le peu d'intérêts qu'il leur reste.

Mais quand, à la demande du patronat, la justice accepte de contrecarrer le droit de grève et, de ce fait, cautionne l'injustice sociale, on se demande où on va.

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Mis à jour ( Jeudi, 21 Février 2008 20:13 )  

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