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Accueil Nos actions et engagements Manif' du 4 octobre à Paris : CHÔMEURS CENSURÉS, LIBERTÉ D'EXPRESSION BAFOUÉE !

Manif' du 4 octobre à Paris : CHÔMEURS CENSURÉS, LIBERTÉ D'EXPRESSION BAFOUÉE !

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Une mobilisation réussie : 30.000 personnes selon la préfecture de police, 150.000 selon les syndicats pour la grande fiesta semestrielle du salariat opprimé... Le long du parcours, quelques organisations de chômeurs ont été vues et bien vues (AC ! et l'APEIS - photos consultables en fin d'article). Pour notre part, nous n'avons pas eu cette chance… très longtemps. Récit.

Certes, notre slogan était un rien provocateur : mais par essence notre situation de chômeurs, précaires et intermittents du travail nous contraint à faire du rentre-dedans pour être vus, à défaut d'être compris et soutenus. "Chômeurs, salariés, tous des fainéants !", un slogan à double-tranchant : OUI, mais un slogan tranchant qui pouvait - devait - faire la différence devant l'indifférence, appuyé par un tract explicite et fédérateur.

Au départ à République, nous avons déployé sans problème notre banderole à l'entrée du boulevard du Temple (notre première photo - enfin, là précisément, on la remballait). Elle fut beaucoup photographiée, et plutôt bien perçue par les manifestants qui nous adressaient des sourires complices ou s'arrêtaient pour lire le contenu de notre tract tout en l'approuvant. Visiblement, malgré nos craintes, le côté second degré de notre message faisait mouche.

Puis, une heure et demi après, nous avons plié bagage pour prendre le métro direction l'après-Bastille afin de devancer le défilé. En l'attendant, nous avons déployé notre banderole sur une passerelle au dessus du boulevard Diderot, à l'angle de l'avenue Daumesnil. Un endroit stratégique nous offrant 100% de visibilité.
Trop, sans doute, aux yeux de certains...
A peine le début du cortège en provenance de République a-t-il fait une pause sous notre banderole vue par mille yeux étonnés, le nez en l'air, tandis que notre équipe de militants commençait à distribuer le tract sur le boulevard, qu'ont débarqué sur la passerelle une petite dizaine de "gros bras" menaçants : sans discussion, à l'aide d'un couteau, ils l'ont décrochée et subtilisée manu militari. Sylvie, notre vice-présidente, ainsi que deux autres camarades postés là ont assisté à la scène, tétanisés et impuissants. Ces individus ont même menacé un caméraman qui était présent et commençait à filmer la scène, ainsi qu'un photographe (probablement de l'AFP) qui a toutefois pu prendre quelques clichés.

La rapidité et la violence de cette intervention ne laissait aucune place au dialogue. De quels rangs étaient issus ces individus ? De ceux de la police ? Du service d'ordre de la manifestation ? Ils arboraient tous un ruban bleu à la poitrine. Yves et Sylvie les ont suivis pour tenter de récupérer notre bien, et les ont rattrapés en tête du cortège : ces hommes, à première vue, semblaient faire partie de l'encadrement des grands pontes syndicaux (dont François Chérèque, aperçu au passage…) : nous n'en saurons pas plus ! Quand Yves leur a montré notre tract afin de leur expliquer notre démarche, il a eu droit à un retour au visage de papier déchiré et chiffonné assorti de quelques insultes. Confisquée ! Circulez !
Bien sûr, notre banderole était perdue.

Yves et Sylvie sont revenus sur la passerelle pour recueillir le sentiment du photographe, qui leur a assuré que l'ordre de cette censure avait été donné par un commissaire de police qu'il a l'habitude de voir à toutes les manifestations...

Était-il interdit d'accrocher quoi que ce soit à cet endroit ? Ou bien les syndicats, qui n'en ont cure des chômeurs, n'ont-ils pas apprécié qu'on fasse un peu d'humour en s'affichant au-dessus d'eux ?
Quel que soit le motif de cette intervention musclée (et quelle que soit notre erreur… de jeunesse), cet incident est une entrave INACCEPTABLE à notre engagement associatif et une atteinte INTOLÉRABLE à la liberté d'expression, car il était au moins envisageable de nous demander d'accrocher notre banderole ailleurs… sans sortir les couteaux.

Outre le temps et l'argent que nous avons perdus dans la préparation de cette action, cet incident confirme que toute expression parallèle et indépendante, notamment celle des chômeurs et des plus démunis, n'a pas sa place dans les manifestations "officielles", "encadrées" (et grassement financées) par les grands syndicats.
Cachez-moi ces gueux que je ne saurais voir !!! Le caractère dictatorial de cette agression en dit long sur le climat qui règne aujourd'hui, et sur la vaste opération de communication qu'était, finalement, cette gentille journée de mobilisation dont l'incidence sur les actions du gouvernement sera quasi nulle.

…/…

Mais AC ! - Agir ensemble contre le chômage - et l'APEIS étaient présents - et bien visibles, chapeau ! - sur le parcours.

Voir AC ! : cliquez ICI

Voir APEIS : cliquez ICI

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Mis à jour ( Mercredi, 05 Octobre 2005 01:54 )  

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