
L'Unedic évalue entre 10% et 20%, selon les bassins d'emploi, la part des chômeurs employables dans les trois mois qui suivent leur entrée au chômage.
Pour mener à bien "l'indemnisation intelligente" qu'elle défend, l'Unedic souhaite aussi un débat sur la définition de "l'emploi convenable" qu'un chômeur indemnisé ne peut refuser : le gouvernement, dans son décret du 21 juillet sur les nouvelles règles de contrôle des chômeurs, n'a pas osé modifier la définition, assez vague, inscrite au Code du travail. A l'Unedic, on estime que cette définition devra fatalement tenir compte de la durée du chômage car "un chômeur perd obligatoirement de l'employabilité au fil des mois et est obligé d'abaisser ses exigences".
Le suivi renforcé des chômeurs devra en outre s'inscrire dans le cadre de la future convention Etat-Unedic-ANPE, dont l'objectif est la mise en oeuvre du guichet unique promis aux chômeurs par la loi Borloo de cohésion sociale mais qui tarde à se mettre en place car elle suscite la controverse. A l'Unedic, on insiste pour préciser qu'il s'agira d'un "rapprochement opérationnel" avec l'ANPE et non pas d'une "fusion", "car nous n'avons pas les mêmes métiers".
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Commentaires
Pour un tel profilage encore faudrait-il que l'ANPE/ASSEDIC en aient les compétences.
Lorsque les nouvelles personnes embauchées par ces organismes sont de moins en moins compétentes en raison de leur précarité…Et ont de vagues notions concernant l'entreprise et l'économie.
C'est l'ajustement par le court terme et nous ne sommes pas prêts de nous en sortir !
J'illustre mon propos :
Ayant postulé en ligne aujourd'hui pour l'annonce suivante :
Numéro : 374928L (Code métier ROME : 33226) - Offre actualisée le: 14/09/2005
ACTUAIRE EN ASSURANCE/RETRAITE BILINGUE ANGLAIS ET RUSSE - CONTRAT A DUREE INDETERMINEE VOUS PARTICIPEZ AU DEVELOPPEMENT DE L'ACTIVITE EN DIRECTION DES NOUVEAUX PAYS DE LA CEE POUR EN ETUDIER LES MECANISMES DE RETRAITE,ASSURA NCE ET FONDS DE PENSION.VOUS PARTICIPEZ A L'ANALYSE TECHNIQUE DES DONNEES ET A L'ETABLISSEMENT DU COMPTE DE RESULTAT EN RUSSE ET ANGLAIS.
Diplômes souhaités par l'entreprise : DIPL. NIV. BAC+5 MATHEMATIQUES EXIGE(E) OU MASTERE/MAGIS. ASSURANCE QUALITE EXIGE(E) OUTILS/FORMULES DE L'ASSURANCE
Expérience EXIGEE DE 1 A 10 ANS DEBUTANT ACCEPTE
Pour une fois, mon profil colle à l'annonce de façon étonnante :
diplômée bac + 5 en ingénierie mathématique
Expérience d'une dizaine d'année en informatique/statistiques/décisionnel/gestion/assurance
Bilingue russe et anglais courant + tech
Je pensais que cela pouvait correspondre parce que : pas très courant.
QUELLE ERREUR !!!!!!
L'ANPE me répond en ligne et en moins d'1 quart d'heure que je n'ai pas la formation souhaitée par l'entreprise ??????????,
Ce n'est pas la première fois : une autre fois ma candidature avait été refoulée parce qu'ils cherchaient des connaissances sur powerplay
et j'ai inscrit Cognos dans mon CV pensant qu'ils n'auraient pas de mal à faire le lien.
ERREUR !!!!!!!!!
C'était juste un petit témoignage sur la folie ordinaire d'un monde de plus en plus loufoque.
Sérieusement, avec de telles pratiques la France ne restera pas longtemps encore un pays industralisé.
Pourquoi continuer à former des personnes de façon pointue quand les profils ne sont même pas décryptés de manière pertinente pas l'agence dévolue à cet effet.
Je suggère de profiler les agents ASSEDICS/ANPE avant de tenter quoique ce soit d'autre.
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Nous savons tous que la recherche scientifique lutte contre ces fléaux sans pouvoir les éliminer : elle se contente d'en limiter les effets sans pouvoir agir sur leur véritable origine (on a tous un potentiel cancéreux qu'on développe, le sida vient d'Afrique, dans les deux cas il n'y a pas de critères précis et la grande faucheuse fait son travail). Si on en connaît les facteurs de développement ou de propagation, on n'en connaît pas la cause profonde. Ces maladies mortelles n'ont pas de vaccin, on ne peut pas les éradiquer => on se contente donc de les "atténuer".
Pour le chômage, c'est une autre paire de manches.
On en connaît les causes, on pourrait les éradiquer (agir radicalement sur un système économique qui le génère) ou les "admettre" en limitant les dégâts (inclure les exclus par un partage de richesses => une véritable "indemnisation intelligente"), et dans la bouche du directeur général de l'Unedic, c'est d'autant plus ahurissant que ce "dépistage systématique et précoce" admet d'emblée que le chômage est une maladie essentiellement incurable et que ce sont les chômeurs qui en portent les germes, mais surtout pas les entreprises (ces "forces vives de la Nation").
Que va-t-on faire des chômeurs dépistés d'office comme "de potentielle longue durée" ? On se croirait à Auschwitz : tu descends du train et tu vas à droite ou tu vas à gauche : gazé illico, ou dirigé vers des baraquements pour un travail forcé ? Pardonnez le parallèle un peu fort, mais il s'agit de sélectionner une population qui, du fait des aléas de la finance, se retrouve EN TROP dans un système économique aussi inhumain & sélectif que le nôtre aujourd'hui dans un contexte de "guerre économique".
Qu'est-ce que "l'employabilité" ? Visiblement un rare privilège, puisque seulement 10 à 20% des chômeurs en seraint naturellement pourvus pour les trois mois qui suivent la perte de leur emploi. Que va-t-on faire des 80% qui auront - inévitablement - un "problème" ?
Car ils sont un problème pour la société. Ni responsables ni coupables, ils peuvent crever : c'est de leur faute ! Ils ne sont pas assez ou plus EMPLOYABLES et au fil des mois ils seront obligés d'abaisser leurs exigences !!! (Parce qu'en plus ils sont "exigeants"…). Demandeurs d'emploi indemnisés, minima sociaux, chômeurs non indemnisés, ils sont devenus indignes de la "charité publique" (parce que maintenant, percevoir des cotisations est un acte de parasitisme) !
Tout cela est effectivement EXPÉRIMENTAL, limite apprenti-sorcier. Les victimes sont les coupables, des malades de la société, mais n'est-ce pas cette société qui est malade et les a contaminés ?
Face à cette grande imposture médicalisée, la révolte s'impose. Répondre | Répondre avec citation |
Sophie : ton texte est très bon, il est fort. Il mérite d'être beaucoup plus en vue sur le site! Répondre | Répondre avec citation |
Je le garde sous le coude et le ressortirai => crois-moi, les occasions ne vont pas manquer d'ici octobre !
Bien@toi,
Sophie Répondre | Répondre avec citation |
Plus le niveau de qualification initial d’un individu est élevé, plus ce dernier aura de chance de suivre les programmes de formation continue. Telle une piqûre de rappel, le rapport annuel de l’OCDE « Regards sur l’éducation 2005 », rendu public hier, souligne ce qui vaut pour une lapalissade autant que pour un paradoxe : plus on sait, plus on apprend.
Le constat n’est pas seulement intellectuel. De la même manière que l’on ne prête qu’aux riches, les pays de l’OCDE adressent principalement leurs offres de formation postscolaire aux personnes les plus qualifiées. Et contribuent, de fait, à creuser un peu plus l’écart entre les travailleurs.
«Alors que la mobilité professionnelle s’accentue et que le monde du travail devient plus complexe, relèvent les rédacteurs de l’étude, il est de plus en plus nécessaire de développer ses connaissances tout au long de sa vie.» L’éducation a certes partout progressé, parfois de façon spectaculaire, comme en Corée ou au Portugal. Mais la formation scolaire initiale ne suffit plus à répondre à l’évolution des besoins en termes de compétences, insiste le rapport.
Ainsi, au Danemark, aux États-Unis, en Finlande, en Suède ou encore en Suisse, «plus de 40% des actifs participent désormais à des programmes de formation». Lesquels, s’ils se multiplient, demeurent peu fréquents pour ceux qui en ont le plus besoin : les chômeurs ou les personnes ayant des emplois peu qualifiés.
«Les programmes de formation pour adultes sont plus répandus dans les grandes entreprises, dans le secteur public et des secteurs tels que les services aux entreprises, les banques ou la finance. Ils bénéficient en premier lieu aux employés à temps plein et sont plus fréquents pour les postes d’encadrement et de responsabilité que pour les emplois non cadres ou peu qualifiés.»
Plus préoccupant encore : l’étude révèle qu’un nombre important de jeunes ayant un faible niveau de formation ne sont ni actifs ni scolarisés. «En France, en Italie, au Mexique, en République slovaque et en Turquie, plus de 10% des 15-19 ans sont dans cette situation.» En moyenne, 15 % des 20-24 ans non diplômés de l’enseignement secondaire sont au chômage.
Aussi, l’OCDE en appelle-t-elle à un accès plus large à la formation postscolaire. Un souhait qui va de pair avec celui de réduire intensément les sorties du système scolaire sans qualification, quand la formation initiale demeure la meilleure garantie d’accéder à la formation continue. Et à une vie épanouie.
Marie-Noëlle Bertrand pour L'Humanité. Répondre | Répondre avec citation |