L'Unedic pour un "dépistage" et un "profilage" des chômeurs

Jeudi, 15 Septembre 2005 15:13
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Les partenaires sociaux gestionnaires de l'Unedic doivent entamer vers la fin octobre la renégociation des modalités de l'indemnisation du chômage, la nouvelle convention devant entrer en vigueur dès le 1er janvier 2006. A cette occasion, afin "d'identifier le plus tôt possible les besoins d'accompagnement des chômeurs et accélérer leur retour sur le marché du travail", le directeur général de l'Unedic souhaite généraliser le "profilage" des demandeurs d'emploi.

"Nous allons proposer aux partenaires sociaux, en cette fin d'année, de valider cette démarche très pragmatique que nous avons lancée à un stade tout à fait expérimental", a déclaré aujourd'hui Jean-Pierre Revoil, directeur général de l'Unedic. L'idée, a-t-il ajouté, est de "généraliser le diagnostic à l'entrée (dans le chômage) pour repérer très en amont ceux qui risquent de devenir des chômeurs de longue durée". Ce dépistage systématique et précoce serait basé sur des critères objectifs (âge, situation familiale, formation, qualification, bassin d'emploi).
L'Unedic évalue entre 10% et 20%, selon les bassins d'emploi, la part des chômeurs employables dans les trois mois qui suivent leur entrée au chômage.

Pour mener à bien "l'indemnisation intelligente" qu'elle défend, l'Unedic souhaite aussi un débat sur la définition de "l'emploi convenable" qu'un chômeur indemnisé ne peut refuser : le gouvernement, dans son décret du 21 juillet sur les nouvelles règles de contrôle des chômeurs, n'a pas osé modifier la définition, assez vague, inscrite au Code du travail. A l'Unedic, on estime que cette définition devra fatalement tenir compte de la durée du chômage car "un chômeur perd obligatoirement de l'employabilité au fil des mois et est obligé d'abaisser ses exigences".

Le suivi renforcé des chômeurs devra en outre s'inscrire dans le cadre de la future convention Etat-Unedic-ANPE, dont l'objectif est la mise en oeuvre du guichet unique promis aux chômeurs par la loi Borloo de cohésion sociale mais qui tarde à se mettre en place car elle suscite la controverse. A l'Unedic, on insiste pour préciser qu'il s'agira d'un "rapprochement opérationnel" avec l'ANPE et non pas d'une "fusion", "car nous n'avons pas les mêmes métiers".

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