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Une lettre recommandée suffit !
Durant 2 ans, le contrat peut être rompu sans justification, par simple lettre recommandée. Les règles de rupture sont simplifiées :
=> Une période de préavis limitée de 2 semaines au cours des 6 premiers mois (1 mois maximum au-delà de 6 mois d'embauche).
=> Une indemnité de rupture de contrat égale à 8% du montant total de la rémunération brute versée au salarié depuis le début du contrat.
=> Une simple contribution de l’employeur à l’UNEDIC d’un montant de 2% de la rémunération brute versée au salarié depuis le début du contrat.
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Commentaires
par René BALME (dimanche 28 août 2005) sur Le Citoyen.
(…) Monsieur de Villepin savait, lors de son discours de politique générale le 8 juin 2005, que le chômage est avant tout une donnée économique nécessaire au bon fonctionnement du libéralisme et de son corollaire, le marché financier. Tant que la loi du marché dictera la politique menée à l’Assemblée Nationale, le chômage ne diminuera pas car il fait partie intégrante de la stratégie capitaliste.
La preuve en est que les exécutants de l’UMP et Borloo en tête, ont ouvert le marché de l’emploi au privé. Le 18 janvier 2005, avec la loi de cohésion sociale est tombé un monopole : celui de l’ANPE. Et l’on nous parle du «chiffre d’affaires dans le placement (des travailleurs)», de «nouveau marché» qui intéresse au plus haut point les entreprises de travail temporaire. Et l’on nous dit que si le «marché du placement» semble être solvable pour les cadres, la chose semble être beaucoup moins évidente pour les «non cadres». Ce qui pourrait vouloir dire que les entreprises privées se partageront le «marché» juteux des cadres laissant à l’ANPE le soin de se débrouiller avec la frange la plus défavorisée des demandeurs d’emploi. Nous verrons plus loin que l’UMP a trouvé la parade !
Il apparaît clairement en approfondissant l’analyse que Dominique de Galouzeau de Villepin a bien consacré ses 100 jours à la fabrication d’un marché des demandeurs d’emplois à grand renfort d’ordonnances. Chaque chômeur, il faut le savoir, représente, pour les entreprises de travail temporaire une manne non négligeable.
Dans un contexte ultralibéral, on ne tarit pas la source de revenus, d’où qu’elle vienne, on a même plutôt tendance à tout faire pour la faire croître.
Libération nous apprend, du reste, qu’en ce début d’année 2005, alors que la loi Borloo prévoyant la fin du monopole de l’ANPE n’a pas été mise en oeuvre, INGEUS, société australienne, a été chargée par l’UNEDIC de reclasser 6.000 demandeurs d’emplois dans la région de Lille et Rouen. Pour ce faire, la société australienne privée bénéficie gratuitement des fichiers de l’ANPE et perçoit de l’UNEDIC 2.800 euros minimum par personne, soit 16 millions 800 mille euros. Si cette pratique se généralise, et la loi BORLOO y encourage vivement on peut affirmer que le marché des chômeurs représente une manne comprise entre 8,5 milliards et 13 milliards d’euros à se répartir entre toutes les entreprises de travail temporaire et autre officines de reclassement. A partir de ce constat édifiant, il est évident que le contrat de nouvelle embauche (période d’essai de 2 ans) représente une source de revenus inépuisable pour les nouveaux négriers que sont les agences de placement.
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Dans quel monde vivons nous ? Répondre | Répondre avec citation |
Globalement, à pas grand-chose. Il y a trente ans, on recrutait en France sans problème et sans faire appel aux "prestations" de ces professionnels du business du recrutement qui n'hésitent pas à user de procédés pour le moins contestables (et maintes fois dénoncés sur Actuchomage).
Mais avec le CNE, à quoi servent vraiment les cabinets de recrutement ? L'employeur ne prenant plus aucun "risque" à l'embauche puisqu'il peut licencier son nouveau collaborateur pendant deux ans, à l'aide d'une simple lettre recommandée…
En fait, le CNE, c’est le super BON PLAN des cabinets de recrutement.
Ils facturent leurs prestations (entre 4.000 et 7.000 euros pour Michael Page) pour l'embauche d'un candidat en CNE.
Au bout de 6 mois, l'employeur le licencie et… et… quelques mois plus tard, fait de nouveau appel à Michael Page pour recruter un nouveau CNE…
Et ainsi de suite.
Je comprends pourquoi les cabinets de recrutement se frottent les mains.
Le CNE, c'est le jackpot !!!
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Une offre si alléchante ne vient ni de Matignon ni du ministère du travail, concepteurs et promoteurs de ce contrat de travail "allégé", clé des mesures gouvernementale s en faveur de l'emploi annoncées cet été, mais de la société Companeo, spécialisée dans la mise en relations de petites entreprises avec des fournisseurs d'équipements et de services, des meubles de bureau à la paie des salariés.
Le fournisseur de cette "offre packagée", selon les termes de l'annonce, n'est autre que le cabinet Michael Page International, numéro un en France sur le marché du recrutement des cadres, dont l'objectif est justement d'étendre ses activités aux PME, selon son directeur commercial, Paul Mercier. Avant de se lancer, Michael Page a effectué une étude de marché auprès de son vivier de candidats à la recherche d'un emploi : "A notre grande surprise, nous avons constaté que près de 80% se déclaraient ouverts à l'idée d'accepter un CNE, même après avoir été informés de la précarité qui y est attachée. Les plus réticents étaient les cadres, surtout au sein de la fonction ressources humaines, peut-être plus au fait des aspects juridiques du contrat."
M. Mercier affirme ne pas avoir le sentiment de promouvoir "une proposition de capitaliste esclavagiste". "Notre rôle est d'éclairer les candidats et les employeurs sur les avantages et les risques de la formule. S'il y a un effet d'aubaine pour l'employeur, il peut aussi l'encourager à proposer un emploi malgré l'incertitude sur son activité. Et pour les chômeurs, le risque de la précarité peut être compensé par la prime de 8% non imposable attachée au CNE, et par la possibilité, pour ceux qui ne sont plus indemnisés, de reconstituer leurs droits."
M. Mercier "espère" que le ton adopté pour vanter les mérites du CNE "ne donne pas une image trop mercantile" du "package" proposé. "On ne peut pas s'adresser aux patrons de PME dans un style trop ampoulé", ajoute-t-il.
(Source : Le Monde)
… Pour le style "pas trop mercantile", c'est loupé ! Répondre | Répondre avec citation |
"C'est un succès, c'est aussi la preuve que ce nouveau contrat à durée indéterminée, qui comporte des protections supplémentaires , est attractif pour les employeurs comme pour les salariés", a déclaré le Premier ministre lors de sa conférence de presse de rentrée.
Pour le chef du gouvernement, la baisse du chômage et l'entrée en vigueur de la mesure-phare de son plan d'urgence sont la preuve que "nous pouvons gagner la bataille de l'emploi".
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A lire également Le reclassement des chômeurs, un marché juteux, un article de l'Huma paru en novembre 2004 sur les pratiques d'Ingeus ou de Maatwerk, toujours d'actualité ! Répondre | Répondre avec citation |