
Alors que le groupe français Danone a été ces dernières semaines l'objet de rumeurs d'une OPA hostile de l'Américain PepsiCo, le Premier ministre a annoncé que son gouvernement transposerait "dès la rentrée la directive européenne sur les OPA" visant à harmoniser les règles d'offres publiques d'achat. "Le droit français doit être aussi protecteur que celui du pays d'origine des entreprises qui décideraient de lancer des OPA sur notre territoire", a-t-il affirmé. "Je souhaite que les investissements étrangers lorsqu'ils concernent des technologies sensibles touchant notamment à la sécurité et à la Défense soient mieux contrôlés", a-t-il annoncé, promettant un décret "au début du mois de septembre".
M. de Villepin a aussi annoncé le plafonnement de la taxe professionnelle "à 3,5% de la valeur ajoutée pour toutes les entreprises".
"Je souhaite rassembler toutes nos énergies autour d'un véritable patriotisme économique", a-t-il lancé. Il a assuré qu'il existe "un climat de confiance" autour de l'euro et que "le contexte économique est aujourd'hui plus favorable", et s'est fait fort de "recréer (en France) une dynamique de résultats dans tous les domaines".
"Il y a deux façons de faire de la politique. La première est la stratégie de l'épileur de chenille : chaque fois qu'on enlève un poil, c'est compliqué, on débat et tout s'envenime (...). Moi, je ne me bats pas pour un poil, mais pour l'intérêt général de la France."
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Commentaires
L'ANPE, avec ses 23.000 agents pour 2,5 millions de chômeurs de catégorie 1, doit maintenant assurer "des entretiens mensuels, voire bimensuels" : comment vont-ils faire ??? Et pourquoi faire, s'ils n'ont pas plus d'emplois à proposer ???
Et on se demande dans quelle mesure la convocation plus fréquente des chômeurs, conjuguée au décret sur le contrôle de la recherche d'emploi, n'aura pas pour conséquence la mise à jour les fichiers en radiant tous ceux qui ne répondent pas. Car quelques dizaines de milliers de chômeurs en moins sur un total de 2.484.000 (fin mai) peuvent suffire pour passer sous la barre des 10%… Répondre | Répondre avec citation |
Maryse Dumas, secrétaire de la CGT, a estimé jeudi sur RTL que "le patriotisme économique" était une "formule intéressante" mais déploré que dans l'esprit du Premier ministre Dominique de Villepin, il s'agisse "surtout" de "défendre les grands actionnaires".
Après que M. de Villepin a prôné mercredi le rassemblement des "énergies autour d'un véritable patriotisme économique", Mme Dumas a eu ce commentaire : "On a envie d'y adhérer, le problème c'est qu'on est très vite déçu, parce que derrière cette formule du patriotisme économique qui est très intéressante" on note l'absence, selon la responsable CGT, de "propositions en matière indutrielle, de développement de l'emploi en France, de reconnaissance des qualifications, d'investissement".
Selon Mme Dumas, il s'agit "surtout" de "défendre les intérêts des grands actionnaires, des grands groupes", au travers d'un discours qui "accompagne un libéralisme effréné qui sacrifie l'emploi et le précarise".
La secrétaire de la CGT a notamment évoqué la volonté du Premier ministre d'imposer "à l'arraché" par voie d'ordonnances et contre l'avis de "la totalité des syndicats" le contrat nouvelles embauches qui permettra aux employeurs de licencier pendant deux ans sans avoir à motiver leur décision.
Interrogée sur la volonté de M. de Villepin de protéger les entreprises contre les OPA hostiles, elle a répondu : "s'il s'agit de protéger l'emploi, nous serons partie prenante". Mais pour la CGT, cela n'est "pas forcément" compatible avec une simple défense de l'actionnariat. Qui plus est, selon Mme Dumas, "le discours du Premier ministre est tout à fait contradictoire avec la politique de privatisation généralisée qu'il mène" et qui le fait "scier la branche sur laquelle il est assis", en se privant d'une "possibilité d'intervention économique". Répondre | Répondre avec citation |
Question: quand cessera donc le foutage de gueule sauce MEDEF-UMP? Répondre | Répondre avec citation |
Ca me fait bien marrer, l'aide à la mobilité! Pour aller où? En Roumanie? Parce qu'à ma connaissance, y a pas un coin de France qui ne déborde pas de chômeurs. Ou alors, c'est pour jouer au jeu des chaises musicales? Surtout que la meilleure manière de trouver du boulot, c'est encore par son réseau personnel (famille, ami, anciens collègues) : si tu bouges tout le temps, tu n'as plus de réseau… Tu es seul… c'est peut-être ça le vrai but : des gens seuls et sans défense.
Quant à l'accompagnement personnalisé, quelle masacarade! Avec quels moyens? On va passer de 10 minutes tous les 6 mois à 1 minute tous les 15 jours?
A ce sujet : Le chômeur et la sanction
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Hervé Novelli, député UMP d'Indre-et-Loire et chef de file des «réformateurs» à l'Assemblée nationale, réagit au souhait de Dominique de Villepin de se poser en défenseur des entreprises tricolores. Mercredi, le Premier ministre a souhaité mobiliser les investisseurs institutionnels hexagonaux pour stabiliser le capital des groupes français. Ce libéral dénonce «un risque de dérive protectionniste et nationaliste».
L'exhortation de Villepin à un «véritable patriotisme économique» ne heurte-t-elle pas les orientations libérales que vous prônez ?
J'adhère à la rhétorique mobilisatrice du Premier ministre. Il vaut mieux que les champions économiques installés sur notre territoire soient français plutôt qu'étrangers. C'est une logique imparable. Ceci dit, il faut se méfier des mesures censées concrétiser ce «patriotisme économique». Je mets en garde contre un glissement vers un nationalisme économique, notamment en favorisant un retour au protectionnisme . Ma crainte c'est qu'au nom du patriotisme on décrète stratégiques des pans entiers de notre économie et qu'on élève des barrières.
Les mesures annoncées par Villepin seraient donc nationalistes ?
Il faut faire la part des choses. Par exemple, la transposition de la directive européenne sur les OPA, permettant de s'inspirer du droit du pays agresseur, est une bonne chose. Mais là n'est pas l'essentiel. Je souhaite avant tout que nos entreprises soient dans un cadre qui leur permette de se développer. Pour cela, il faut que la fiscalité soit favorable et que les normes sociales ne soient pas outrancièrement discriminantes par rapport aux autres pays développés. Ce n'est pas le cas en France, où la réglementation qui régit la sphère des entreprises est très importante.
Selon vous, la meilleure solution pour protéger les entreprises françaises consisterait donc à renforcer le libéralisme. N'est-ce pas paradoxal ?
Non, ce qui est paradoxal c'est cette levée de boucliers pour défendre Danone alors qu'on applaudit quand c'est Pernod-Ricard, un groupe français, qui joue les prédateurs en Grande-Bretagne. Il y avait d'autres choses à faire. Comme, par exemple, favoriser un actionnariat stable capable de soutenir une ligne stratégique claire des directions d'entreprise. Pour cela, il faut permettre à nos entreprises de faire des profits pour maintenir un niveau de cours en Bourse élevé, mais aussi favoriser la mobilisation d'investisseurs alliés et créer des fonds de pension. La faiblesse du capitalisme français c'est d'avoir différé la constitution de fonds de pension à la française. Résultat, on est aujourd'hui confronté aux stratégies agressives des fonds de pension étrangers.
En revanche, Villepin doit vous combler lorsqu'il déclare envisager de réformer l'ISF ?
L'exonération d'impôt sur l'outil de travail est une réforme que j'ai déjà défendue. Il y a un mois, j'ai déposé un amendement pour augmenter l'abattement de l'ISF pour les actionnaires minoritaires qui s'engageaient à conserver leurs titres. Je n'ai pas eu le soutien du gouvernement à cette époque et, subitement, avant-hier, on remet cette proposition sur le tapis. Il va falloir être cohérent. C'est la raison pour laquelle j'attends des actes centrés sur ces fondamentaux que sont la baisse de la fiscalité et l'allégement de la réglementation. Il faut permettre à nos entreprises d'être à armes égales avec nos concurrents européens. Répondre | Répondre avec citation |