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Accueil Social, économie et politique De Villepin : des rafistolages qui ne changent rien au fond du problème !

De Villepin : des rafistolages qui ne changent rien au fond du problème !

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Sans entrer dans le détail du discours de politique générale de Monsieur de Villepin, et notamment les mesures annoncées pour lutter contre le chômage, notre position – APNÉE/Actuchomage – reste invariable.

Il ne peut y avoir de nouvelle impulsion économique et sociale dans ce pays tant qu’une refondation ne sera pas envisagée par les partis de gouvernement de droite comme de gauche.

On ne construit pas une politique de développement durable de l’emploi en quelques jours, par le saupoudrage «d’aides incitatives» et la mise en œuvre de mesures qui n’ont pas fait l’objet de concertations préalables avec les partenaires sociaux. Et on n’entrouvre pas les portes du dialogue sans y inviter les premiers concernés : les chômeuses, chômeurs, précaires et intermittents du travail qui se comptent aujourd’hui par millions.

Nous dénonçons l’omerta dont nous sommes victimes. Si le chômage est au cœur de la question sociale, nous restons exclus du débat et des arbitrages qui nous concernent.

Nous exigeons notre implication dans :

La gestion de l’Unedic. Cet organisme paritaire qui pourrait bien accuser 13 milliards d’euros de déficit cumulé fin 2005, est géré par les partenaires sociaux (organisations patronales et syndicales) exceptés les associations qui défendent les droits des chômeurs : les premiers concernés par la gestion (calamiteuse) de l’assurance-chômage.

Nous exigeons notre implication dans :

L’élaboration des politiques d’accompagnement des chômeurs, notamment de longue durée. Chaque gouvernement y va de son plan de contrats aidés, sans que les premiers concernés par ces mesures soient invités à y réfléchir. Ces politiques mises en œuvre par les gouvernements successifs de gauche et de droite sont régulièrement (et sévèrement) épinglées par la Cour des comptes qui en dénonce l’absence d’évaluation, les incohérences… et le manque d’efficacité.

Nous exigeons notre implication dans :

La représentation des classes populaires à l’Assemblée nationale. Les représentants du Peuple semblent aujourd’hui déconnectés des réalités du chômage et de la précarité. Nous persistons à croire qu’il faut avoir été un jour confronté à ces réalités pour prendre la juste mesure des drames qu’elles entraînent.
Si le fait d’avoir à un moment donné connu la précarité professionnelle n’est pas un gage de probité et d’excellence sur les questions qui nous intéressent, notons quand même qu’une très large majorité de députés est aujourd’hui issue de milieux socio professionnels préservés, voire très favorisés. Il revient d’insuffler à la Représentation nationale plus de diversité donc plus de démocratie.

Nous exigeons notre implication dans :

Le traitement médiatique du contexte social français. Les grands médias – chaînes de télévision, radios, magazines et quotidiens – accordent la portion congrue à l’expression populaire. Quand les médias parlent du chômage, ils s’appuient sur les commentaires et analyses d’experts qui n’en connaissent pas les réalités pour ne pas les avoir vécues. Pas une organisation de chômeurs, les premières concernées, n’a été conviée aux débats organisés depuis 10 jours.

Nous exigeons notre implication dans :

Les syndicats qui, à de trop rares exceptions, se désintéressent des actions, mobilisations et revendications des chômeurs ; ces mêmes syndicats qui représentent moins de 9% des salariés de ce pays. Il semblerait qu’ils n’aient pas pris la mesure de l’accroissement de la précarité professionnelle et s’attèlent à défendre les intérêts et statuts des salariés les «mieux protégés», notamment ceux de la fonction publique, des entreprises publiques ou apparentées. Peu d’organisations syndicales ont suivi l’évolution du marché du travail : la très grande majorité des précaires et intermittents se retrouve livrée à elle-même, sans recours, sans aide.

En conséquence, APNÉE/Actuchomage appelle à une refondation du dialogue social et de la représentation populaire.

Donner une nouvelle impulsion passe par ce préalable. La France ne peut exclure ces millions de chômeurs, précaires, intermittents du travail, dont le nombre ne fait que grossir.

…/…

DE VILLEPIN FACE AU CHÔMAGE : RAFISTOLAGES OU IMPULSION ?

Lors de son très attendu discours de politique générale à l'Assemblée nationale qui a duré 52 minutes, le nouveau Premier ministre a multiplié les annonces pour "gagner la bataille de l'emploi".

Dominique de Villepin a d'abord déclaré que la France allait consacrer à l'emploi un "effort supplémentaire de 4,5 milliards d'euros en 2006" (justifiant une "pause" dans la baisse de l'impôt sur le revenu) et qu'il allait demander ce mois-ci au Parlement l'autorisation d'agir par ordonnances "avant le 1er septembre" sur des mesures d'ordre législatif concernant l'emploi.
Puis il a annoncé la création "à compter du 1er septembre" d'un "nouveau type de contrat de travail à durée indéterminée, le contrat nouvelle embauche", conciliant "plus de souplesse pour l'employeur et de nouvelles sécurités pour le salarié". Ce contrat prévoiera une période d'essai plus longue, de deux ans pour les très petites entreprises (TPE), tandis que le salarié aura la "garantie" d'un "complément d'allocations chômage auquel l'Etat apportera toute sa part". L'acte d'embauche sera simplifié grâce au chèque-emploi pour les TPE. Enfin il a proposé que l'Etat prenne en charge les cotisations supplémentaires dues à partir du 10ème salarié et pour l'embauche des dix salariés suivants.
M. de Villepin a indiqué qu'il allait proposer le versement par l'Etat d'une prime de 1.000 euros aux personnes "au chômage depuis plus d'un an et bénéficiant de minima sociaux" qui reprendront une activité. En outre, les jeunes prenant un emploi dans un secteur "connaissant des difficultés de recrutement" bénéficieront d'un crédit d'impôt de 1.000 euros.
Le Premier ministre a aussi demandé que les "dispositifs" existant pour sanctionner les "abus" de chômeurs en recherche d'emploi soient "appliqués par le service public".
Enfin, "priorité" pour défendre le pouvoir d'achat des salariés, la réunification des Smic sera achevée au 1er juillet grâce à l'augmentation de plus de 5% du SMIC horaire.

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Mis à jour ( Mercredi, 08 Juin 2005 17:55 )  

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