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Recrutement : des offres trop sélectes

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Age, diplômes, expérience... les exigences des employeurs français nuisent à la fluidité du marché par Jacques Trentesaux pour L'Express.

Les annonces d'offres d'emploi françaises souffrent d'un élitisme excessif. Cette conclusion sans équivoque résulte de l'analyse comparative de 1.200 annonces françaises, espagnoles et britanniques réalisée par des chercheurs du Centre d'études de l'emploi (1).

En France, la part des annonces affichant des critères d'âge (20%), un élément pourtant illégal, de formation (73%) ou d'expérience (81%) dépasse largement celle de nos deux voisins européens. S'il semble naturel de demander à un candidat son niveau de formation, une mention systématique «peut se traduire par une surenchère à la hausse des diplômes requis», indiquent Emmanuelle Marchal et Géraldine Rieucau, auteurs de l'enquête. De même, la durée de l'expérience exigée bat tous les records en France, puisqu'elle est supérieure ou égale à trois ans (dans 52% des cas), ce qui écarte d'emblée les débutants ou les juniors.

Cette stricte «sélectivité à distance» exclut précocement du marché du travail une frange non négligeable de demandeurs d'emploi. En 1996 (derniers chiffres connus), 40% d'entre eux n'avaient obtenu aucun entretien avec un employeur au cours de leur période de chômage - 55% pour les ouvriers, 50% pour les femmes de plus de 40 ans. «La communication de recrutement est telle qu'elle entrave la fluidité du marché du travail, confirme Jacky Chatelain, directeur général de l'Association pour l'emploi des cadres. Les jeunes diplômés en font les frais : en cinq ans, les annonces qui leur sont réservées sont passées de 10 à 2%.»
Comble de malchance pour les candidats, les descriptifs de poste figurant dans les annonces sont de plus en plus évasifs. De façon surprenante, le salaire n'apparaît que dans 6% des cas ! Le lieu d'exercice du métier ou les horaires de travail ne sont pas toujours précisés. Autant d'informations pourtant utiles aux candidats pour qu'ils ciblent mieux leurs réponses. Accumulation d'exigences d'un côté, flou artistique de l'autre. On accuse régulièrement les chômeurs de ne pas savoir «se vendre». Et si les recruteurs apprenaient à mieux «acheter» les compétences ?

(1) Connaissance de l'emploi n° 11, janvier 2005.
À lire également toutes les études d'Emmanuelle MARCHAL autour des offres d'emploi, de la sélection professionnelle et des préjugés des recruteurs.

=> L'INTERVIEW d'Emmanuelle Marchal pour Actuchomage !

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Mis à jour ( Mercredi, 18 Mai 2005 12:05 )  

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