La ministre déléguée à l'Intégration et à la Lutte contre l'exclusion, Nelly Ollin, a fait savoir mardi que 9.200 places d'hébergement supplémentaires avaient été mises à la disposition des sans-abri dans le cadre du Plan hiver déclenché dans 70 départements (65 au niveau 2 sur 4, cinq au niveau 3).
Pour mercredi, Météo France annonce une nouvelle journée de froid dans la plupart des régions et des averses de neige près de la Manche. Les températures devraient s'inscrire entre -2°C et -7°C sur l'ensemble du pays. Dans les vallées pyrénéennes, auvergnates et alpines, la température pourrait descendre jusqu'à -10°C. Dans l'après-midi, les températures resteront négatives sur les trois-quarts est du pays.
(Source : Reuters)
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(…) Le Parti communiste français a demandé mercredi la mise en place d'"un plan d'urgence pour le logement des sans abri", avec éventuellement le recours à la réquisition. Soulignant dans un communiqué que "le nombre de victimes du froid augmente chaque nuit", le PCF a appelé le gouvernement à "intervenir pour apporter une aide durable" aux personnes sans abri. Le PCF a proposé qu'"un plan d'urgence pour le logement des sans abri soit mis en place, usant si nécessaire du droit à la réquisition".
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Les SDF privés de pont
Haute-Garonne,
correspondance particulière.
Ils manifestent pour avoir le droit de coucher sous les ponts. À Toulouse, un collectif SDF s’est créé en début de semaine dernière. Pour passer la nuit, de nombreux sans-abri n’avaient souvent pas d’autre possibilité que de trouver refuge dans des renfoncements des piliers, sous le pont de la Garonnette. Mais la mairie ne l’entend pas ainsi. Elle a décidé de sceller un large plot métallique dans chacun des seize renfoncements, rendant impossible la position allongée. Selon le Capitole, il s’agit là d’une mesure de protection envers ces personnes qui, en s’installant en ces lieux, pourraient être victimes d’une brusque crue de la Garonne. « Les SDF se trouveraient pris au piège, coincés entre la montée des eaux et la fermeture automatique de la porte anticrues, explique l’adjoint au maire, Jean Diebold (UMP). Il est de la responsabilité d’un élu d’éviter les drames. »
« Les porches ont été grillagés »
Tant de sollicitude n’a pas suscité la reconnaissance des intéressés. Ces ingrats interprètent tout autrement l’installation de ces plots métalliques : « Les SDF, c’est voyant, ce n’est pas bon pour le tourisme, il faut donc les éloigner vers la périphérie des villes », accuse Jean-Marc, qui, après avoir vécu dans la rue, est venu soutenir ses anciens compagnons d’infortune. Près de lui, Fabrice, Moustache et Franck. Tous trois ont passé des nuits sous ce pont de la Garonnette. Fabrice renchérit : « C’est allé très vite. En quelques mois, les porches, les entrées d’immeuble ont été grillagés et sont devenus inaccessibles. Tous les soirs, la mairie fait arroser les trottoirs de la rue Bayard pour qu’on ne puisse pas poser les sacs de couchage. » Jean-Marc : « Quand on rénove un quartier, on installe un mobilier urbain qui ne permet pas de s’allonger. »
Sous le pont de la Garonnette, les membres du collectif SDF s’efforcent d’être plus malins que la mairie et ont fabriqué des structures en bois au-dessus des plots métalliques, de dérisoires mezzanines sur lesquelles il redevient possible de s’allonger. Pourquoi ne vont-ils pas dormir dans les structures d’accueil ? « À Toulouse, les foyers refusent trente à soixante personnes par nuit, par manque de places », rétorque Moustache. « Cette année, enchaîne Jean-Marc, le dispositif est moins important que l’an dernier. Huit places pour hommes ont été supprimées. »
Imagination débordante
Claudie Fontes, conseillère municipale communiste, et Nadine Stoll, secrétaire départementale PCF, sont venues sur place, ainsi que les Motivé-e-s, pour apporter leur soutien au Collectif SDF de la Garonnette. Ce collectif a vu le jour, ironie cruelle, au moment même où était baptisé en grande pompe l’Airbus A380. L’agglomération toulousaine, qui s’affirme capitale européenne de l’aéronautique et dynamique métropole high-tech, n’a pas, pour autant, mis fin à la misère. En revanche, tout est fait pour la rendre moins voyante. La mairie fait preuve d’une imagination débordante pour inventer les mesures coercitives qui refouleront les personnes sans abri du centre-ville historique. Toulouse paraît plus efficace pour soigner son image que ses plaies sociales.
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Depuis deux mois, l'électricité du logement avait été coupée.
Par Tonino SERAFINI
vendredi 28 janvier 2005 (Liberation - 06:00)
C'est un enfant de 3 ans. L'un des plus jeunes de l'école de la rue d'Orsel dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Mercredi, il n'y avait pas classe, mais centre de loisirs. «Quand je l'ai vu, il y a des signes qui m'ont parlé. Il était tout rouge. Ses yeux pleuraient. Il n'arrivait plus à bouger, comme s'il était transi», raconte un des animateurs du centre. L'enfant était dans un état de quasi-hypothermie. «On voyait bien qu'il avait très froid. Il était presque en état de choc.» Le petit garçon passera une grande partie de la matinée sur les genoux d'une animatrice à proximité d'un radiateur. «On a eu du mal. On l'a enveloppé dans une couverture. On lui a donné du lait chaud. Il a fallu deux bonnes heures pour le réchauffer.» La nuit précédente, il avait fait - 5 °C dans la capitale, selon Météo France. La préfecture de Paris a déclenché depuis le début de la semaine le niveau d'alerte 2 du plan d'urgence hivernal, destiné à venir en aide aux sans-abri. La famille du jeune écolier a un appartement. Mais les enseignants de l'école et les parents d'élèves alertés par l'état de l'enfant vont découvrir que «la maman et ses trois enfants âgés de 8, 7 et 3 ans vivent sans électricité depuis la mi-novembre». Pas d'électricité. Donc pas de chauffage puisque l'appartement est équipé de radiateurs électriques. EDF a coupé le courant et enlevé le compteur en raison de nombreuses factures impayées. La dette accumulée par la famille serait de l'ordre de 1900 euros. «Jusque-là je n'avais pas eu de signes. Il faut dire que jusqu'à dimanche dernier l'hiver a été relativement doux», nous a indiqué le directeur de l'école. «J'ai découvert la situation mercredi soir. La maman m'a expliqué son problème d'électricité. Ce n'est pas une maman défaillante. Simplement elle n'a pas d'argent.» Les services sociaux du secteur se sont
rendus dans le logement. «Ils ont trouvé un appartement très bien tenu», rapportent les enseignants. C'est une famille en situation de précarité à tous points de vue : père absent, mère sans ressources et en attente d'un titre de séjour - la famille est originaire de république démocratique du Congo, mais le benjamin est né en France. La mère et ses trois enfants sont logés dans un hôtel depuis hier soir par les services sociaux.
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