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Les 5 axes de réforme du Baron Seillière

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L'assemblée générale annuelle du Medef était organisée au Zénith sous le slogan "Pour une France d'avance". A l'occasion, son président Ernest-Antoine Seillière, qui passera la main en 2006, a appelé hier le gouvernement à accélérer les réformes, en saluant celle des 35 heures et en dénonçant les grèves dans les services publics... Libérer… Alléger… Libérer… Alléger…

"D'ici quelques semaines, nous pourrons dire : mission accomplie !", a-t-il déclaré devant un parterre de 4.700 patrons à propos de la réforme des 35 heures qui lui permet de "tourner la page", en rappelant que "le Medef est né" en 1998 "de la rébellion contre ce projet absurde, dangereux et nocif".
Car, voyez-vous, le Medef ne compte pas s'arrêter là et en a profité pour énoncer cinq chantiers de réforme résumant les demandes récurrentes martelées par le mouvement patronal ces dernières années pour "libérer les entreprises" (qui, comme on le sait, sont si injustement prisonnières) ainsi que "la croissance et l'emploi".
M. Seillière a donc réclamé un allègement de la fiscalité sur les entreprises pour "libérer la croissance et l'innovation", afin de "cesser de taxer l'emploi et l'investissement", "faciliter la transmission d'entreprises par une fiscalité réduite" et "encourager la recherche et l'exportation par de fortes incitations fiscales". Egalement, il demande une réforme du Code du travail pour "libérer le dialogue social dans les entreprises", ce qui conduirait à "simplifier le Code du travail pour les PME et permettre aux entreprises de négocier librement avec les salariés l'organisation du travail". La revendication suivante, intitulée "Libérer l'emploi en libérant le travail", demande au gouvernement de réformer "une fois pour toutes" les 35 heures, de "laisser les entreprises adapter leurs effectifs à l'évolution de leur activité" et de "réformer l'école pour que chaque jeune ait accès à un emploi". Puis il s'agit aussi "d'alléger l'Etat", en externalisant ses fonctions de gestion, en "mettant en oeuvre un véritable service public minimum", en allégeant les règles comptables et le droit des sociétés et en "retrouvant l'équilibre budgétaire par la réforme de l'Etat et la réduction de la dépense publique". Enfin, le Medef souhaite voir la compétitivité placée "au centre des décisions publiques", ce qui "nécessite pour chaque entreprise, de participer au changement, en s'engageant davantage dans la société".
Ces propositions, a dit le Baron, ont été élaborées en consultant la "base" du Medef qui revendique 700.000 adhérents, en majorité des PME.

Lors de son discours, M. Seillière a jugé "piteux" que le gouvernement n'ait pas "osé reconnaître que la sauvegarde de la compétitivité pouvait être une cause de licenciement économique" à l'automne dernier, lors de l'examen au Parlement du projet de loi sur la Cohésion sociale. "Devant l'immobilisme, l'atermoiement, j'ai eu, il est vrai, des mots durs, sans doute excessifs, mais je ne les regrette pas car c'étaient les vôtres !", a affirmé M. Seillière qui avait, avant la réforme des 35 heures, estimé que le gouvernement Raffarin n'avait "rien fait pour l'entreprise" depuis 2002. "Il est insupportable de constater que la liberté de penser s'arrête là où commence le droit du travail", a ajouté Laurence Parisot, présidente de l'institut privé de sondage Ifop (qui brigue la présidence du mouvement en 2006)... Mais ne dit-on pas que la liberté des uns s'arrête où commence celle des autres ?

Alors que les agents du public se mobilisent cette semaine pour la défense des salaires, de l'emploi et des services aux usagers, les dirigeants du Medef ont martelé qu'il était indispensable de réduire drastiquement la dépense publique et le nombre de fonctionnaires. M. Seillière a également critiqué "les travers, les déficits, les retards, les immobilismes, les blocages" en s'interrogeant : "Où est le service minimum promis par le chef de l'Etat en juillet dernier ?". "La poste, les trains, les écoles et la fonction publique qui s'arrêtent, c'est vraiment inacceptable !", a-t-il jugé à propos des grèves prévues cette semaine.

Confirmant qu'il céderait son fauteuil "fin 2005" à l'issue de son deuxième mandat, M. Seillière, qui préside le Medef depuis 1998, s'est contenté de dresser le "profil type" de son successeur : "Quelqu'un qui ait l'envie" et la "capacité médiatique" d'assumer cette fonction et qui "fasse l'unité autour de sa personnalité". Parmi les bons copains dont les noms circulent pour sa succession figurent certains patrons tels que Louis Schweitzer, qui quittera la direction de Renault en juin, Denis Gautier-Sauvagnac, n°2 de la puissante fédération de la métallurgie (UIMM), le pdg de BNP-Paribas Michel Pébereau, ou encore Guillaume Sarkozy, président de l'Union des industries textiles (UIT) et frère du président de l'UMP...

Durant la réunion, une centaine d'intermittents du spectacle de la Coordination d'Ile-de-France ont manifesté derrière un cordon de CRS à la sortie du Zénith pour demander l'abrogation du protocole de réforme de leur régime d'assurance-chômage, signé le 26 juin 2003 par le patronat et plusieurs syndicats, dont la CFDT.

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Mis à jour ( Mercredi, 19 Janvier 2005 03:05 )  

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