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Précarité en hausse et PPE en gelée

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Que de bonnes nouvelles ! Alors que 8 recrutements sur 10 sont des CDD et que le CDI recule, on apprend que le barème de la prime pour l'emploi, menacée d'extinction, ne sera toujours pas réévalué.

Triste bilan 2009. Selon le ministère de l'Emploi, la part des contrats à durée déterminée dans les embauches était de 79,6% au quatrième trimestre, contre 70,7% fin 2008. En une année de crise, la progression (ou, plutôt, la dégradation…) a été de 9 points. L'une des explications avancées par le ministère pour justifier ce record — le pourcentage des CDD dans l'emploi total, soit 9%, n'a jamais été aussi élevé — est l'explosion des contrats aidés, éternels remède au chômage : tels des médicaments, quelque 480.000 ont ainsi été prescrits.

Parallèlement, fin 2009, si 77,7% des salariés étaient en contrat à durée indéterminée ou titulaires de la fonction publique et que le bon vieux CDI reste la norme, sa part a reculé d'1 point sur un an.

Le CDD n'est pas le seul contrat précaire en augmentation depuis le début de la crise : l'emploi intérimaire connaît, lui aussi, une forte hausse (+25% de juin à juin). L'intérim, dont on dit qu'il est un thermomètre du marché du travail comme le bâtiment est un indicateur de l'activité économique et que, quand l'intérim s'agite, c'est bon signe...

Sauf qu'à une époque, l'intérim était un tremplin vers le CDD, qui lui-même était un tremplin vers le CDI. Bien avant la crise, à l'instar des stages, les CDD sont devenus des armes à répétition bien qu'ils soient, en principe, une dérogation exceptionnelle au CDI. Quant à l'emploi intérimaire, plus que jamais, c'est la variable d'ajustement. La précarité à durée indéterminée ne date pas d'hier. Mais face à cette crise qui est une véritable aubaine pour tout niveler par le bas (salaires, droits…) et où des CDI ont été détruits par centaines de milliers, la question qui se pose est la suivante : ces jobs seront-ils un jour à nouveau des tremplins vers des emplois fixes, ou sont-ils condamnés à rester durablement précaires et sans avenir ? Cette crise aura-t-elle des conséquences irréversibles sur la structure de l'emploi, et dans quelles proportions ?

La PPE au rencard

Elle coûte trop cher (4 milliards) et serait inefficace : «Elle n’incite en effet que faiblement à la reprise d’emploi», peut-on lire dans Les Echos. Un comble quand on sait à quel point les emplois se font rares, se précarisent avec des durées qui raccourcissent et que pour la toucher, il faut réussir à effectuer un minimum d'heures afin de dépasser 3.743 € de revenu d'activité.

Comme toujours, on déforme la réalité en la retournant contre des boucs-émissaires. D'abord le chômeur, qui ne veut pas travailler alors qu'il n'y a pas assez de travail pour tout le monde. Sinon le Smic, qui «n'est pas un moyen efficace pour réduire la pauvreté et les inégalités» alors qu'il ne peut que limiter les dégâts au vu des pitoyables revalorisations qu'on lui accorde. Enfin la PPE, énième subvention publique visant à compenser la faiblesse de salaires qu'il n'est pas question de relever, ainsi gelée depuis 2009. Le Smic ? La PPE ? Même combat : on les rabote et on dit que ça ne marche pas pour mieux nous préparer à leur suppression.

Donc, pas de revalorisation de la prime pour l'emploi en 2011. Cela permettra à l'Etat d'économiser 400 millions d'euros sur les plus modestes, tandis que les baisses d'impôts et exonérations qu'il accorde aux plus riches continuent de le priver de colossales recettes tout en nourrissant un déficit structurel.

A cette occasion, on apprend aussi que le taux d'inflation prévu pour 2010 s'élèvera à 1,5% seulement… et là, on sent la colère monter. Car les tarifs de l'énergie, des transports, les prix des aliments de base ont flambé bien au-delà de ce pourcentage factice pondu par l'Insee, et que doivent augmenter encore les prix du lait et du blé, sans oublier la taxe d'habitation. On nous prend vraiment trop pour des cons.

SH

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Mis à jour ( Mardi, 21 Septembre 2010 20:03 )  

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