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La France de Sarkozy redécouvre son chômage de masse

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Depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, la propagande gouvernementale a occulté la réalité qu’endurent des millions de chômeurs et de travailleurs précaires. En 2009, les Français vont redécouvrir que la VRAIE conséquence de la crise, c’est le CHÔMAGE DE MASSE !

Sarkozy élu, on n’a plus parlé en France que de pouvoir d’achat, de «travailler plus pour gagner plus»… y compris le dimanche, comme si, du jour au lendemain, les millions de chômeurs et précaires avaient disparus, comme si le problème du chômage était résolu (une pensée inique que nous n’avons cessé de dénoncer ici sur Actuchomage).

Et quand le Président nous parlait chômage, c’était pour stigmatiser ces demandeurs d'emploi qui ne veulent pas travailler ; il devenait alors urgent de sanctionner ces «fainéants» qui refusent les offres qu’on leur propose par milliers. Et pour préparer l’opinion à cette politique répressive, la propagande gouvernementale a convaincu les Français que 500.000 emplois ne trouvaient pas preneurs… à cause de ces «putains de chômeurs» qui ne veulent pas se «lever tôt». Et le Président d’enfoncer le clou en annonçant, en septembre 2007, la mise en œuvre d’un «gigantesque plan contre la fraude au chômage», laissant entendre que, non seulement les chômeurs ne veulent pas bosser, mais qu’en plus ils fraudent massivement !

Une fois le chômage «évacué» des préoccupations, il était temps de passer à autre chose, au «travailler plus pour gagner plus», une promesse qui a porté Nicolas Sarkozy au pouvoir, une imposture que nous n’avons cessé de dénoncer ici. Les Français ont été à ce point manipulés que personne, en dehors des collectifs de chômeurs et de la CGT, ne s'est offusqué de l'odieux amalgame inscrit sur la banderole déployée par les supporters du PSG pendant la finale de la Coupe de la Ligue : «Pédophiles, CHÔMEURS, consanguins : bienvenue chez les Ch’tis !» ; les demandeurs d’emploi se retrouvant ainsi relégués au rang de déviants sexuels, de violeurs d’enfants et de tarés congénitaux. Ce jour-là, nous sommes tombés dans la fosse à purin !

Mais il n’aura pas fallu attendre bien longtemps pour qu’une réalité vraie ne ressurgisse, celle du chômage de masse, un temps occultée par les krachs financiers et boursiers. Face à la banqueroute et à l’effondrement du CAC40, la remontée spectaculaire du chômage est passée au second plan, presque inaperçue. Pourtant, sur août, septembre et octobre, 100.000 personnes sont venues grossir les rangs des chômeurs de catégorie 1 (le taux officiel). Cent mille personnes en trois mois, à ce rythme, ce sont 400.000 chômeurs de plus en un an ! Autant de parcours professionnels (et de vies) brisés, autant de familles en difficulté…

En septembre et octobre, toutes les attentions se sont focalisées sur la banqueroute du système financier américain, sur l’effondrement des cours de la Bourse, sur le tassement de la consommation, sur les difficultés de trésorerie des entreprises. En novembre, ont été évoqués les plans de relance aux États-Unis et en Europe, sur fond de récession ; on s’est moins soucié des premières mesures de «chômage partiel» et de «chômage technique» prises dans l’industrie automobile et la sidérurgie. En décembre, tombaient les premiers «plans de restructuration» qu’il convient ici de désigner de leur vrai nom : PLANS DE LICENCIEMENTS MASSIFS, qu’on envisage dans tous les secteurs de l’industrie, et plus particulièrement chez les sous-traitants de l’automobile : 5.000 licenciements chez Valeo sur un effectif total de 54.000 salariés, 1.600 licenciements chez Faurecia… (nous nous abstiendrons de tous les lister). Les premiers effets de ces plans sont attendus en janvier, février et mars 2009.

Dans ses projections, l’Insee estime que plus de 200.000 personnes devraient perdre leur emploi au premier semestre 2009. Nous pensons, nous, que cette prévision déjà préoccupante est largement sous-évaluée. Pour cela, nous nous intéresserons au seul secteur automobile qui a enregistré en octobre une baisse de 15% de ses ventes en France et de 25% en Europe. Si cette situation perdure, ce sont 15% des 2,7 millions de salariés de l’industrie automobile française qui pourraient se retrouver au chômage : 400.000 personnes !

Après avoir affirmé que le problème du chômage était «secondaire», après avoir stigmatisé les chômeurs responsables de leur situation, après nous avoir assuré que 500.000 emplois n’étaient pas pourvus, après s’être focalisé sur l’effondrement des cours de la Bourse et les «petits malheurs» des actionnaires et des banquiers, il va falloir passer à la caisse. Et ce sont des centaines de milliers d’ouvriers, d’employés et de cadres qui vont régler l’addition… avec leurs allocations Assédic, s’ils sont indemnisés. Nous ne nous appesantirons pas ici sur les millions de chômeurs et travailleurs précaires qui la paient depuis des années…

Y.B.

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Mis à jour ( Samedi, 20 Décembre 2008 12:45 )  

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