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Laurent Fabius, ancien ministre socialiste de l'Economie, a dénoncé mercredi 11 janvier "l'opération politique" du gouvernement visant à rendre la gauche "responsable" de la dette publique.

Dimanche, le ministre des Finances Thierry Breton avait estimé que la "boule de neige de la dette" française avait commencé à se former sous les septennats du président François Mitterrand.

La dette pose "un vrai problème, un énorme problème", a indiqué Laurent Fabius sur Europe 1, à quelques heures de la conférence nationale des finances publiques à Bercy au cours de laquelle le Premier ministre Dominique de Villepin devait préciser son plan de réduction sur cinq ans. Selon le député de Seine-Maritime, le gouvernement veut en faire "une opération politique". "On veut dire : la responsable, c'est la gauche, et on veut dire : comme il n'y a plus aucune marge de manoeuvre, on ne peut rien faire. Ce qui est faux", a déclaré M. Fabius.
Reprenant les chiffres, Laurent Fabius, candidat déclaré à l'investiture du PS pour 2007, a affirmé que pendant les quinze années de gouvernements de gauche, "la dette a augmenté chaque année en moyenne de 1,1%". "La droite a gouverné dix ans et chaque année, la droite a fait augmenter la dette de 2,8%", a-t-il dit. "Le recordman absolu de l'augmentation de la dette se trouve être le chef de l'UMP Nicolas Sarkozy", a-t-il ajouté.

"Campagne de désinformation"

Eric Besson, secrétaire national du PS à l'économie et la fiscalité, a quant à lui accusé le gouvernement d'"orchestrer une véritable campagne de désinformation sur la dette publique". "Depuis près de deux mois, le gouvernement orchestre une véritable campagne de désinformation sur la dette publique, afin de masquer sa propre responsabilité, de théoriser son impuissance et de présenter comme inéluctables des réformes qui constituent de véritables choix de société, mais qu'il n'a pas le courage d'assumer", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse. Le député de la Drôme s'en est pris vivement au ministre de l'Economie et des finances Thierry Breton, qui se livre, selon lui, à "une véritable imposture" et manifeste "beaucoup d'indécence". "Il est rare qu'un ministre prenne autant de liberté avec la réalité des chiffres. M. Breton tord la vérité comme peu de politiques ont osé le faire", a-t-il déclaré. (...)

(Source : Le Nouvel Obs)