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L'appel de "huit vieux en colère" : une incitation à repenser le rôle de l'Etat pour une solidarité efficace entre générations. Le sociologue Edgar Morin et l'Abbé Pierre‚ fondateur d'Emmaüs, font partie des signataires.

"Huit vieux en colère"‚ dont l'Abbé Pierre et Albert Jacquard‚ lancent un appel publié par l'Express du 27 octobre 2005. Ils constatent l'obsolescence du concept (latin et napoléonien) du mode d'organisation de la société française (gouvernement‚ personnel politique‚ fonctionnaires‚ syndicats…) pour affronter les défis que son vieillissement lui posent. Leur réflexion concorde avec celle du social–démocrate Pascal Lamy‚ du futurologue Hugues de Jouvenel et du chroniqueur libéral Eric Le Boucher. Ceux–ci incitent à repenser l'Etat et l'organisation économique pour une redistribution plus efficace. Ils logent dans un même sac la gauche et la droite française qui ne présentent pas de vraies différences de culture de gouvernement. ENA oblige.

L'abbé Pierre‚ les professeurs Françoise Héritier‚ Jean Delumeau‚ Edgar Morin‚ Albert Memmi‚ Albert Jacquard‚ Maurice Tubiana ont signé avec Denis Clair (Mouvement des seniors) "un appel de huit vieux en colère" (L'Express‚ 27/10/2005). Cet appel est une invitation à repenser la France pour améliorer l'efficacité de ses institutions afin d'affronter les défis qu'économie‚ démographie et expression politique lui posent.
Ils sont tous septuagénaires‚ octogénaires‚ voire nonagénaires. Ils sont dégagés des obligations de réserve ou d'une ambition qui freineraient leur liberté de parole et de revendication. C'est sur le mode générationnel qu'ils situent leur texte commun : "Les jeunes revendiquent leur âge ou on le revendique pour eux. Pourquoi redouterions–nous de qualifier le nôtre ?" Six professeurs des plus titrés (Collège de France‚ CNRS‚ EHESS‚ Académies…) appartiennent au groupe qui est constitué d' "émérites".
La droite et la gauche‚ à laquelle ils ont respectivement appartenu‚ ne leur semblent plus des clivages pertinents face à l'urgence des défis. Il s'agit plutôt d' entraves‚ lorsqu'il s'agit de présenter un "panorama des préoccupations contemporaines". Au delà de la liste qu'ils établissent‚ c'est l'identité rigidifiée‚ le manque de modernité de la France qu'ils contestent.

Le nucléaire militaire‚ expression d'une nation cocardière. Une justice arrogante et indifférente aux effets de la prison. Des syndicats sans imagination‚ des grèves égoïstes. L'ambition effrénée des hommes politiques. Un système social français équitable mais inefficace...
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