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Chômage et natalité

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A l'occasion de la "Conférence de la famille", l'INED (Institut National des Etudes Démographiques) vient de dévoiler son étude sur les "intentions de fécondité". La probabilité d'avoir un enfant dans les cinq ans augmente avec l'emploi, et recule avec le chômage des parents... CQFD !

La Conférence de la Famille, qui doit adopter une réforme pour rendre plus attractif le congé parental (au troisième enfant…) avec une option pour un congé plus court et mieux rémunéré, a pour objectif de concilier l'activité des femmes et la natalité. Quand on sait que cette grande hypocrisie escamote déjà depuis belle lurette les notions de "parité", d'égalité salariale et de précarité, rions un peu :
"La fécondité croît avec le diplôme. Elle est maximale quand les deux conjoints travaillent, mais elle recule dès que l'un des deux est au chômage", avance l'INED dans cette étude publiée pour sa revue «Population et Société». "Une analyse plus détaillée montre que l'effet dépressif du chômage sur la fécondité est particulièrement marqué pour la venue du premier enfant"... "Cet effet dépressif touche surtout les couples qui déclarent souhaiter un enfant". Pourtant, fécondité et natalité - à mon sens - ne sont pas forcément liées.
"A situation démographique comparable, les personnes les plus diplômées déclarent plus souvent vouloir un enfant dans les cinq ans à venir, tandis que les personnes à revenus moyens sont les plus nombreuses à renoncer", lit-on encore. (C'est bien : les pauvres renoncent à se reproduire)

Dans son étude, l'INED estime que l'intention d'avoir ou non un enfant n'est qu'un facteur parmi d'autres de fécondité, avec "l'âge, la situation du couple la durée de l'union, le nombre d'enfants déjà nés, la situation de l'emploi, les ressources financières, le niveau d'instruction"... Idem pour le chômage ??? Si avoir un emploi et des enfants est un accomplissement de vie : y renoncer quand on est en âge de le faire, c'est quoi ?

L'enquête a été menée en deux temps, en 1998 et 2003, auprès d'un échantillon de départ de 2.624 hommes & femmes de 15 à 45 ans, réduits 5 ans plus tard à 783 (on se demande pourquoi…). "La déperdition importante de l'échantillon interrogé entre les enquêtes de 1998 et 2003 fragilise les résultats mais l'étude n'en donne pas moins des ordres de grandeur suffisamment fidèles", précise l'INED. On lui fait confiance. Mais cette course à la natalité en guise de course à l'armement mérite débat : ressembler à la populeuse Chine qui a ratatiné Guillaume Sarkozy, est-ce - encore & toujours - la bonne solution ? A quoi cela sert-il d'être plus nombreux (et de vivre plus longtemps) si c'est pour vivre mal et polluer la planète ? Frustration, quand tu nous tiens : les Allemandes, «lanternes rouges» de l'Europe en matière de natalité - et pas de fécondité -, ont tant à dire à ce sujet !

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Mis à jour ( Jeudi, 22 Septembre 2005 02:20 )  

Commentaires 

 
0 # superuser 2005-09-22 02:21 Un vieil article de L'Huma, toujours d'actualité :

Pauvreté, précarité, travail des femmes. (…)

"La pauvreté est toujours une figure féminine", explique la sociologue Héléna Hirata, en décrivant les caractéristique s de l’emploi des femmes en Europe : "Plus précaires, plus chômeuses, plus vulnérables, moins payées", travaillant souvent à temps partiel, 33% des femmes en Europe en moyenne, et jusqu’à 72% en Hollande. En France, explique la sociologue, où la norme d’emploi est le temps plein, la proportion de femmes travaillant à temps partiel est passée de 18% en 1980 à 30% en 2002. "Par le biais du temps partiel, le gouvernement a aidé les entreprises à atteindre trois objectifs : une hausse de la flexibilité, une baisse des coûts", et une baisse, paradoxale, du chômage féminin. Car si 100.000 emplois à durée indéterminée ont été créés entre 2001 et 2002 pour les femmes, "le temps indéterminé n’est pas une garantie d’un travail doté de droits, d’un plein salaire".

Les femmes sont également plus touchées par le chômage que les hommes, plus encore que ne le montrent les statistiques. Au travail, elles ont moins de responsabilités , moins d’autonomie, moins de possibilité de travail en équipe que les hommes. "Le concept des droits individuels est utile pour penser l’autonomie des femmes", propose la sociologue comme début de solution.

Dans la salle, une Grecque s’élève contre les discours qui justifient le recours au temps partiel : "Les femmes doivent parler fort. Nous n’avons pas besoin de travail flexible pour concilier travail et famille, comme ils disent. Les femmes ont besoin d’un travail à plein temps, comme les hommes."
Au chômage, les femmes ne sont toujours par traitées à l’égal des hommes : une intervenante, une Belge, membre des Marches européennes contre le chômage, rappelle le caractère sexiste du système belge d’indemnisation du chômage. "D’une part, l’indemnité est calculée sur le salaire, et nous savons tous que la règle ’’à travail égal, salaire égal’’ n’est pas respectée dans les entreprises. Ensuite, les indemnités sont calculées selon le statut familial : chef de famille, souvent des hommes, isolés, ou cohabitant. Le fonctionnement de cette dernière catégorie, la plus nombreuse, a permis d’exclure 200.000 chômeurs de longue durée en dix ans, parmi lesquels 80% de femmes." Sous diverses pressions, le gouvernement a fini par revenir sur cette règle, "mais veut la remplacer par un contrôle renforcé de la disponibilité des chômeurs avec sanctions à la clef, explique la militante. Le souci de la famille va donc reprendre le dessus pour les femmes au chômage".

Lucy Bateman
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0 # superuser 2005-09-22 02:49 "Le dernier Allemand", titre début 2004 l'hebdomadaire Der Spiegel sous un montage représentant un bébé en couche-culotte aux couleurs allemandes soulevant un haltère auquel des vieillards sont agrippés. L'Allemagne est bouleversée : une femme sur trois n'a pas d'enfant, 40% des femmes diplômées en âge de procréer n'en ont pas non plus. Avoir deux enfants devient un exploit. Raisons avancées : il est difficile de concilier carrière et enfants, vie moderne et éducation. Mais aussi, les enfants coûtent cher et obligent à trop de sacrifices.

En moyenne, le taux de fécondité des femmes allemandes est parmi les plus bas d'Europe : 1,35% enfant par femme, un niveau semblable à celui de pays du Sud - Grèce, Italie, Espagne - où le nombre de naissances a également brutalement chuté en deux décennies, ou à celui de quelques-uns des nouveaux adhérents de l'Union européenne. Par comparaison, la France, avec un taux de 1,9%, qui continue de s'accroître, fait figure d'exemple - même s'il n'atteint pas là non plus les 2,1% nécessaires à assurer le renouvellement des populations.

Cette tendance suscite des interrogations, assez récentes en Allemagne, sur le vieux modèle familial qui perdure. Ce système s'appuie sur l'idée qu'un enfant ne peut se passer de sa mère dans les premières années de sa vie, mais aussi lors de son entrée à l'école, à l'âge de 6 ans, et même pendant toute sa scolarité. Dans les écoles, les cours se terminent en fin de matinée et les enfants rentrent à la maison à l'heure du déjeuner.

Autant dire que dès le premier enfant, et en tout cas au deuxième, il n'est pas question pour une femme de poursuivre sa carrière professionnelle . La pression sociale reste encore extrêmement forte sur celles qui refusent ce modèle ou tout simplement ne peuvent s'y couler parce qu'elles élèvent seules leurs enfants ou sont obligées de travailler parce que le revenu familial n'est pas suffisant.

L'Allemagne a inventé des mots terribles pour désigner ces femmes et leurs enfants. On parle des "mères corbeaux" (die Rabenmütter), qui délaissent leur progéniture, des "enfants-clés", qui ont la clé de la maison pour pouvoir rentrer tout seuls après la classe. La plupart des jeunes femmes qui transgressent la règle sont confrontées, tôt ou tard, à des remarques désobligeantes de leurs collègues de travail, des voisins ou des membres de leur famille, même si elles réussissent finalement à s'organiser avec les crèches qui commencent lentement à se mettre en place pour les plus petits, plus tard avec les garderies, plus répandues, ou avec les nounous pour les plus fortunées.

"Quand j'ai été enceinte de mon troisième enfant, le médecin chef de la clinique dans laquelle je travaillais a dit devant tout le monde : "Cela suffit, elle est trop paresseuse"", se souvient Ursula von der Leyen, ministre pour les affaires sociales, les femmes, la famille et la santé du Land de Basse-Saxe, membre du conseil national de la CDU. Appartenant à la bonne bourgeoisie d'Hanovre, élevée à Bruxelles dans un modèle bien différent, cette femme médecin avait pu jusque-là "résister". Pour échapper au sort commun, elle part en famille s'installer aux Etats-Unis. Elle se souvient du contraste de l'accueil. Mère aujourd'hui de sept enfants, cette pétillante blonde de 46 ans, qui fait figure de personnage exotique, moquée à gauche comme fille de riche, a fait de la maternité son combat.

"Le mouvement doit commencer dans les têtes, estime-t-elle. Nous nous accrochons très souvent en Allemagne à des images dépassées de la famille. Au lieu de rendre possible la liberté de choix et de créer le cadre nécessaire, la "famille comme cellule de base de la nation" est pour ainsi dire élevée au rang d'icône, avec un partage des rôles traditionnel : la mère à la maison, l'homme se réservant l'entretien de la famille." "Nous avons échoué à organiser notre monde du travail de sorte qu'enfants et profession puissent être menés de pair et non pas s'exclure. Au lieu de cela, nous avons perdu beaucoup de temps dans des débats stériles sur la question de savoir si la mère à la maison est la gardienne du foyer ou si une mère qui travaille est une femme-corbeau", déplore-t-elle.

Le combat de cette ministre chrétienne-démocrate montre que la prise de conscience n'est pas une affaire droite-gauche. Comme celui que mène à Munich sa collègue bavaroise Christa Stewens, membre pourtant de la très conservatrice Union chrétienne sociale de Bavière, la CSU, qui a élevé bien traditionnellem ent ses six enfants à la maison avant d'entrer en politique. "Chacun doit être libre de choisir sa manière d'élever ses enfants", estime Mme Stewens.

"La mère allemande, la longue vie d'un mythe", écrivait déjà dans un essai publié en 2001 l'universitaire Barbara Vinken, pour tenter de comprendre pourquoi le comportement de l'Allemagne en matière de maternité se distinguait tellement de celui des autres pays occidentaux, surtout scandinaves ou français. Beaucoup d'encre a coulé sur ce thème, depuis de longues années déjà. La conception étroite du noyau familial, qui se répand au XIXe siècle en plein boom démographique allemand, est reprise par les nazis, qui idéalisent la mère allemande, mais endoctrinent plus tard à l'école ses enfants. L'après-guerre, avec son miracle économique, voit se reconstituer l'idylle familiale. Partant, on refuse à l'Etat de se mêler de l'éducation des enfants autrement que pour les cours du matin.

Ce modèle a été longtemps admiré dans d'autres pays, où l'on envie la disponibilité des enfants pour des activités annexes, sportives, culturelles ou autres. Les féministes et les Verts ne remettent pas en cause cette idylle. Le mouvement d'émancipation des femmes se bat pour un salaire d'éducateur à la maison, pour l'égalité des hommes et des femmes dans les tâches ménagères, mais non pas, comme aux Etats-Unis ou en France, pour permettre aux femmes d'assurer un métier en même temps que leur maternité.

Longtemps on s'est moqué du modèle français, accusé outre-Rhin de perpétuer un système patriarcal à la maison, avec l'image d'Epinal de la mère de famille paysanne, debout au pied de la table, et à l'autre extrême celle de la femme frivole. La France, qui a entre-temps mieux géré la relation famille-travail, permettant un nouveau départ de la natalité, est devenue la référence de ceux qui estiment en Allemagne qu'une société moderne ne peut se contenter de confiner les mères au foyer.

(Source : Le Monde)
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0 # superuser 2005-09-23 00:34 750 euros mensuels pour le nouveau congé parental. Le nouveau Congé parental d'un an présenté à la Conférence de la famille sera valable au troisième enfant et rémunéré. Le crédit d'impôt pour les frais de garde des enfants de moins de six ans hors du domicile serait doublé.

Les familles catholiques de la CNAFC, les premières à réagir, sont contentes. Le gouvernement a annoncé, jeudi, à la conférence de la famille, un coup de pouce aux parents qui désirent mettre une pause à leur carrière : 750 euros par mois au troisième enfant. Mieux dotée, cette parenthèse devra en revanche être moins longue : un an, contre trois actuellement avec une indemnité de 521,64 euros nets mensuels maximum. «A côté du congé parental de trois ans, qui continuera à exister, les femmes pourront désormais bénéficier, à partir de leur troisième enfant, d'un congé parental plus court, d'une durée d'un an, a déclaré Dominique de Villepin, selon le texte de son discours remis à la presse. Ce congé sera mieux rémunéré, à hauteur de 750 euros par mois, soit près de 50% de plus que le congé parental actuel d'une durée de trois ans». La mesure entrera en vigueur à partir du 1er juillet 2006 pour un coût estimé à 140 millions d'euros en année pleine.

Se préoccuper du retour à l'emploi

L'ancienne ministre socialiste Ségolène Royal, à l'origine du congé parental d'éducation en 1985, a d'ores et déjà réagi en jugeant «très inquiétante» l'évolution de la politique familiale depuis 2002. Elle trouve «scandaleux» les modalités du nouveau congé parental d'un an au lieu de trois à partir du troisième enfant. «Quand on a trois enfants et qu'on reprend (une activité) après un an, que deviennent les enfants alors qu'aujourd'hui c'est une vraie galère pour les parents de trouver des modes de garde», a-t-elle souligné, en rappelant que la scolarisation dès l'âge de deux ans est en outre remise en cause.

Ségolène Royal a aussi déploré le fait que le congé parental ne puisse être fractionné. «Une politique familiale moderne, c'est de donner un capital temps aux parents, libre à eux de l'utiliser comme ils l'entendent», a-t-elle dit, notamment «pour s'arrêter ou alléger leur charge de travail à l'adolescence des enfants, autre moment critique de l'éducation». Pas un mot en revanche de «l'urgence de se préoccuper du retour à l'emploi pour les mères ayant depuis de nombreuses années interrompu leur activité professionnelle pour élever leurs enfants», comme le rappelle la CNAFC.


Par ailleurs, Dominique de Villepin a annoncé qu'il avait «décidé de doubler le crédit d'impôt pour les frais de garde des enfants de moins de six ans hors du domicile familial». «Cette mesure figurera dans le prochain projet de loi de finances», a-t-il précisé. Pour favoriser la garde des enfants de moins de trois ans, le chef du gouvernement a rappelé son objectif de créer «15.000 places de crèches supplémentaires », déjà annoncé lors de son discours de politique générale. Ces 15.000 places «s'ajouteront aux 26.000 déjà créées depuis 2002 et au 31.000 qui sont programmées d'ici 2008».

(Source : Libération)
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