Cette baisse intervient dans un contexte de morosité, une récente étude de l'IFOP ayant démontré que seuls 30% des Français seraient "optimistes" pour l'avenir et seulement 25% feraient "confiance au gouvernement" pour lutter contre le chômage. Il est clair que les mesures du plan d'urgence pour l'emploi de Dominique de Villepin n'ont pas pu influencer l'évolution du chômage puisque sa principale mesure, le contrat "nouvelles embauches", n'est entrée en vigueur que le 4 août. C'est plutôt Jean-Louis Borloo qui avait subodoré les "premiers effets" de son plan de cohésion sociale lors de la précédente embellie en juin, grâce, notamment, à la progression des contrats d'apprentissage, contrats de professionnalisation et autres contrats aidés. Il est vrai que, selon son ministère, les entrées en apprentissage et les contrats de professionnalisation ont nettement progressé.
La baisse du chômage en juillet a donc suivi 3 mois de baisse consécutive, après un recul de 0,1% en avril, 0,1 % en mai, et surtout 1,4 % en juin. Au cours des premiers mois de 2005 le chômage avait augmenté, mais à un rythme de plus en plus lent.
Il faut remonter à octobre 2003 pour retrouver un taux inférieur à 10% : le chômage en France était resté sous la barre fatidique de février 2000 à octobre 2003.
La baisse est de 1,2% pour les hommes et de 0,9% pour les femmes.
Ce recul a surtout profité aux jeunes (-2,5%), dont le niveau de chômage est revenu à celui du début de l'année. Il profite aussi aux chômeurs de longue durée (demandeurs d'emploi inscrits à l'ANPE depuis au moins un an) dont le chômage a baissé de 1,8%.
Enfin, les sorties de l'ANPE au cours des 3 derniers mois sont en hausse de 6,1% par rapport aux trois mois précédents. Elles seraient dues notamment aux reprises d'emploi déclarées (22,6%), mais aussi aux absences au contrôle (45,4%) et aux radiations administratives (10,5%), ces dernières étant en baisse par rapport au mois de juin, passant de 39.547 à 34.667.
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Commentaires
Il n'en reste pas moins que plus de 50 % des disparus des statistiques chômage sont purement et simplement balayés grace à des manipulations de chiffres. En l'occurrence : controles et radiations. Je ne sais pas s'il faut en rire ou en pleurer. Répondre | Répondre avec citation |
- non réinscription à l'ANPE
- création d'entreprise faute de mieux (les petites entreprises de la crises)
- retour des cadres au travail car fin d'indemnisation dans des conditions salariales pitoyables et inférieures à leur indemnisations
- contrats aidés (on le lit dans l'article)
Bref, avec ce qui se passe à Romans, avec la croissance faible, la baisse du pouvoir d'achat, je pense que cette baisse est avant tout un leurre.
Tant mieux pour les insiders, les outsiders, auront eux moins d'excuse: y'a du boulot: la preuve les chiffres du chômage baissent !
K. Répondre | Répondre avec citation |
Maryse Dumas, secrétaire confédérale de la CGT, a estimé mercredi qu'il "n'y a pas de quoi être satisfait" de la baisse du chômage, passé sous la barre des 10% en juillet, déplorant que "les emplois créés sont souvent temporaires et mal payés".
"On aimerait pouvoir être ravi de cette baisse mais il faut regarder la nature des emplois créés, souvent temporaires et mal payés", a déclaré Mme Dumas sur France Inter. "Quand on voit la nature des emplois créés, il n'y a pas de quoi être satisfait", a-t-elle ajouté.
Selon Mme Dumas, "le nombre de radiations des listes s'est élevé en juillet à environ 34.000 alors que le nombre de chômeurs en moins s'est lui élevé à environ 25.000".
"Seule une sortie de chômage sur cinq résulte d'un retour à l'emploi et trois retours à l'emploi sur quatre concernent des emplois temporaires", a fait valoir Mme Dumas.
"Il faut parvenir à ce que les salariés ne soient plus ballottés d'un emploi précaire à l'autre", a ajouté Mme Dumas. "Ces emplois précaires contribuent à développer la pauvreté dans le salariat sans remédier au chômage", a-t-elle relevé. Répondre | Répondre avec citation |
Le ministre de l'Emploi, Jean-Louis Borloo, a testé sur place mercredi dans une agence parisienne de l'ANPE les effets bénéfiques de son plan de cohésion sociale sur le chômage en baisse en juillet pour le 4e mois consécutif, a constaté l'AFP.
Plus tôt dans la matinée, M. Borloo s'était félicité sur France Info de cette nouvelle baisse, estimant que son plan de cohésion sociale "finit par porter ses fruits".
Deux heures plus tard, le ministre s'est rendu dans l'agence ANPE d'un quartier chic du XVIIe arrondissement de Paris. "Je suis venu de manière aléatoire ce matin et j'ai rencontré trois personnes en quête d'emploi et les trois se retrouvent avec une solution dès la semaine prochaine", a annoncé le ministre aux micros et caméras des journalistes.
Auparavant, M. Borloo s'était entretenu avec "Christelle, Philippe et Sandra", trois demandeurs d'emploi, n'hésitant pas à les assister dans leur "mise en relation directe avec leur (futur) employeur" par internet interposé. "Pour Christelle et Philippe c'est fait, pour Sandra c'est (un rendez-vous) cet après-midi à 15h", s'est-il félicité.
Devant les rares usagers et nombreux journalistes présents, le ministre a indiqué "être sûr", avec 25.600 demandeurs d'emploi en moins en juillet, "d'être sur des tendances lourdes de baisse" dans les 18 mois qui viennent.
Un optimisme non partagé par Mourad, 30 ans, "à la recherche d'un emploi de prothésiste dentaire depuis un an et demi" et qui, penché sur l'ordinateur, ne constate "qu'une seule offre en ligne pour toute la région Ile-de-France". Répondre | Répondre avec citation |
L'accompagnement de certains demandeurs d'emploi (le "reclassement personnalisé" cher à Borloo) permettra d'escamoter des dizaines de milliers de nouveaux chômeurs (récemment, "Le Canard enchaîné" évaluait leur nombre à 35.000, puis 65.000 en 2006).
Néanmoins, il ne faut pas jouer les "oiseaux de mauvais augure".
Si le chômage baisse véritablement, nous, APNÉE/Actuchomage, ne pourrions que nous en réjouir.
Mais en la matière, la communication (donc quelque part l'orientation partiale, voire l'intox) est une VRAIE priorité gouvernementale .
…/…
Et l'arbre de cette "baisse" statistique du chômage ne doit pas cacher la forêt de la précarisation accrue, avec l'adoption du CNE (Contrat de nouvelles embauches et sa période d'essai de 2 ans) et toutes les difficultés qu'il imposera aux salariés embauchés sous ce statut : recherches de logement – obtention de prêts bancaires…
…/…
Gageons que le chômage poursuive sa décrue ces prochains mois. Tout est fait en sorte pour…
Enfin, en apparence… seulement en apparence ! Répondre | Répondre avec citation |
PARIS (AFP)
Le dirigeant socialiste François Rebsamen a estimé mercredi que la baisse du chômage au mois de juillet relevée par les statistiques officielles était "une forme de tromperie par rapport à la réalité économique".
"Tous les socialistes aimeraient croire à cette bonne nouvelle. Mais comment y croire quand la croissance est atone, que le pouvoir d'achat continue de baisser et que la consommation chute, quand les licenciements se succèdent et que l'investissement recule", a déclaré le secrétaire national à l'organisation du PS au cours d'une conférence de presse.
Selon M. Rebsamen, trois facteurs expliquent la diminution du nombre des demandeurs d'emploi : "la hausse du nombre d'apprentis, le retour au rabais du traitement social avec 40.000 emplois précaires créés, l'augmentation des radiations".
"La réalité est tout autre, il s'agit d'une baisse purement optique et statistique", a affirmé le numéro 3 socialiste qui a aussi parlé d'"un tour de passe-passe statistique" et "d'une forme de tromperie par rapport à la réalité économique". Le maire de Dijon a relevé que cette annonce constituait "une curieuse coïncidence, au moment où le Premier miinistre va présenter le bilan de ses cent jours".
Il a souligné que "les créations nettes d'emploi sont aujourd'hui déficitaires et qu'"en 2005, la diminution des emplois industriels n'est pas compensée par les créations de postes dans les services". "On ne crée pas d'emplois quand il n'y a pas de croissance et que les entreprises annoncent une baisse des investissements ", a insisté M. Rebsamen.
Dans les prochains mois, a-t-il estimé, "on peut avoir des retraits statistiques par des créations d'emplois précaires". Répondre | Répondre avec citation |
De son côté le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, a déclaré mercredi 31 août sur France 2 que la poursuite de la baisse du chômage provenait de deux éléments : "D'abord un nombre de radiations qui, comme le mois précédent, a été assez importante ; et un deuxième
élément, le traitement social du chômage, que l'ancien gouvernement avait abandonné et qui est en train de remonter." M. Mailly a aussi indiqué que, "si on veut créer de vrais emplois et non pas des emplois précaires, il faut qu'une croissance économique puisse se produire".
(Source : Le Monde) Répondre | Répondre avec citation |
Une interview pour LE MONDE | 31.08.05 | 13h10
Pour le quatrième mois consécutif, le taux de chômage est à la baisse et repasse, fin juillet, sous la barre symbolique des 10%. Est-ce une tendance durable ?
Ce qui importe, ce n'est pas tant la baisse que l'inversion du flux. Après des années de hausse quasi ininterrompue, depuis 2001, nous enregistrons depuis quatre mois une stagnation puis des microbaisses et, enfin, aujourd'hui, des chiffres lisibles, significatifs. La tendance est structurellemen t à la baisse même si elle n'exclut pas tel ou tel mois ponctuel à la hausse.
Cette baisse est-elle uniquement liée à votre plan de cohésion sociale ?
Chacun tirera ses conclusions. Je remarque que mon "usine à gaz", comme certains la qualifiaient, commence à produire ses effets : les chiffres de l'apprentissage connaissent une forte hausse de 11,6%, le chômage des jeunes recule de 2,5%, et l'entrée en alternance augmente de 16,3%… Ces éléments sont liés. J'avais dit que ce plan commencerait à produire ses effets au deuxième semestre. Je pensais que le chômage pouvait baisser de 3 points en cinq ans.
Votre politique consiste en partie à recréer des emplois aidés…
Non, il ne s'agit pas que d'emplois aidés. On va vers une société de l'alternance entre la formation et l'emploi. La vision d'un parcours professionnel, avec un contrat dans une entreprise unique et, peut-être, le chômage avec son traitement administratif, ne correspond plus à la réalité d'aujourd'hui. Dans notre société, il faut d'abord sécuriser les parcours, avec de la formation, des périodes de réadaptation, de perfectionnemen t, que ce soit dans le secteur public, le parapublic ou le privé.
Une partie de la droite vous reproche cependant de privilégier le "traitement social" du chômage au détriment de l'incitation à un retour à l'emploi.
Et alors ? Le vrai problème aujourd'hui, c'est la crise du recrutement. On le voit bien dans les secteurs moteurs que sont le logement et les services à la personne, où il y a des emplois disponibles. Il faut mieux organiser la gestion des ressources humaines du pays, c'est le coeur de ma politique. Beaucoup de personnes travaillent dans des conditions difficiles, parfois quinze, vingt heures par semaine, faute de pouvoir travailler encore davantage, et parcourent 40 kilomètres pour se rendre à leur travail. Les Français sont des bosseurs, il faut le dire.
Le premier ministre, Dominique de Villepin, boucle ses cent jours à Matignon. A-t-il eu raison de fixer cette première échéance à son action ?
Annoncé poète et littéraire face à un Sarkozy pragmatique et efficace, il devait mettre en avant son volontarisme. A ce titre, les "cent jours" l'ont démontré.
Ce résultat encourageant sur le chômage peut-il permettre à M. de Villepin de nourrir une ambition présidentielle ?
D'abord, la bataille contre le chômage n'est pas gagnée, même si, en plus du plan de cohésion sociale, les nouvelles mesures, notamment le contrat nouvelles embauches, démarrent très vite. L'emploi reste l'obsession du gouvernement.
Ensuite, son action et son image seront jugées par les Français tout au long de sa mission, dans les succès comme dans les difficultés. Certes, sa nomination à Matignon a probablement changé, pour lui, la donne. Mais je peux vous assurer qu'il n'est pas dans un calcul personnel. De plus, il connaît assez bien les vicissitudes de la vie politique pour se tenir à l'écart des jeux tactiques.
La candidature déclarée de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007 perturbe-t-elle la vie gouvernementale ?
En aucune façon. Nicolas ne fait pression ni sur les hommes ni sur l'action. Au risque de vous décevoir, je ne perçois pas "l'omniprésence" ou l'"activisme" de Nicolas Sarkozy. Je trouve qu'il n'excède pas les limites de sa fonction et qu'il est même très ministre de l'intérieur. Cette organisation, annoncée par certains comme improbable, fonctionne bien. Les remarques de Nicolas aident à la prise de décision de Dominique.
Pourtant, ses critiques sur le modèle social français vous visaient aussi…
Première remarque, il s'exprimait en tant que président de l'UMP. Deuxième remarque, on met tout sous cette appellation de "modèle social". Je n'ai jamais pensé qu'il fallait continuer comme avant, sans rien changer, mais s'il faut tout déréguler comme le pensent certains, alors je m'y opposerai.
Il ne sert à rien de critiquer notre modèle social, il faut encore proposer des solutions. Prenons l'exemple du contrôle des chômeurs et la polémique qui l'a accompagné. Ce problème a été réglé dès lors qu'on a transformé le "contrôle" en "suivi" et en "accompagnement" des demandeurs d'emploi. S'il s'agit de substituer à un système basé sur les seules allocations, un nouveau modèle construit sur la gestion des ressources humaines et l'incitation, alors je suis d'accord.
Propos recueillis par Rémi Barroux et Philippe Ridet
Article paru dans l'édition du 01.09.05 Répondre | Répondre avec citation |
La CFTC salue mercredi comme une "bonne nouvelle pour les négociations Unedic" qui doivent s'ouvrir à l'automne la baisse du chômage en juillet (-1% sur un mois), mais s'interroge sur "la pérennité" de cette évolution positive.
Il y a "une amélioration sensible de l'emploi dont la CFTC ne peut que se réjouir : baisse du nombre d'inscriptions, reprise de l'emploi en augmentation, contrats professionnels pour les jeunes", déclare la confédération dans un communiqué. "Il importe, néanmoins, d'analyser quelle réalité recouvrent ces chiffres", ajoute-t-elle, soulignant le "rôle très important" joué par les contrats aidés. Selon la CFTC, cela justifie leur développement, "à condition, qu'ils correspondent à des emplois favorisant une intégration professionnelle durable".
En attendant, la CFTC voit dans ces chiffres "une raison d'aborder avec un peu plus de sérénité la prochaine négociation Unedic", qui doit notamment fixer les conditions d'indemnisation des demandeurs d'emploi. Elle prévient qu'"elle comprendrait mal des exigences d'aggravation des conditions faites aux chômeurs avec de tels résultats". Répondre | Répondre avec citation |
01-09 (AFP) 19:06:30
La Poste a signé jeudi un accord-cadre avec l'ANPE visant à recruter, d'ici à 2007, 800 collaborateurs dans le cadre du Contrat d'Insertion-Revenu Minimum d'Activité (CI-RMA), annoncent La Poste et l'ANPE dans un communiqué commun.
"Le groupe La Poste poursuit ainsi son engagement en faveur de l'insertion et du retour à l'activité des personnes en difficulté, dans le cadre du Plan de Cohésion Sociale", indique le communiqué.
Les 800 emplois proposés par le groupe La Poste, dont 100 au sein de sa filiale Mediapost, auront vocation, "à chaque fois que possible", à être pérennisés au sein de l'entreprise, grâce à la mise en oeuvre d'actions d'insertion par La Poste, au titre de la formation professionnelle continue, ajoute-t-il.
Le CI-RMA, destiné à accompagner les titulaires du RMI vers l'emploi dans le secteur marchand, est conclu pour une durée maximum de 18 mois. La durée du travail est de 20 heures par semaine minimum, rémunérées au Smic horaire par le département à hauteur du RMI, et pour le reste par l'employeur avec une aide de l'Etat. Répondre | Répondre avec citation |