Et autant dire que les moyens pour y parvenir ne sont pas du tout les mêmes, que l'on se place du côté des syndicats ou du patronat. Ce dernier est notamment favorable au retour de la dégressivité des allocations perçues par les demandeurs d'emploi, mesure rejetée de manière unanime par les organisations syndicales.
La dégressivité avait été supprimée par la convention d'assurance-chômage signée en 2000, et qui avait instauré le Plan d'aide au retour à l'emploi (PARE), un suivi personnalisé renforcé pour les chômeurs. Depuis la signature de cette convention, le déficit n'a cessé de se creuser. Pour tenter d'y faire face, le 1er janvier 2004, l'UNEDIC avait brutalement réduit la durée d'indemnisation des chômeurs, passée de 30 à 23 mois en moyenne, conformément à l'application d'une deuxième convention signée par le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC et CGC), et dénoncée par FO et la CGT. Plusieurs centaines de milliers de chômeurs avaient vu leurs allocations brutalement supprimées, et avaient poursuivi l'UNEDIC devant les tribunaux pour rupture de contrat. Nombre avaient obtenu gain de cause, et le 3 mai 2004, le gouvernement avait finalement décidé d'imposer la réintégration dans leurs droits de toutes les personnes concernées.
La plupart des syndicats n'entendent pas non plus voir les intermittents du spectacle faire à nouveau les frais du déficit de l'assurance-chômage, comme il y a deux ans. "Il va y avoir deux approches pour ce dossier. Est-ce qu'on se contente d'une approche strictement économique juste pour combler le déficit, ou est-ce qu'on réfléchit à la manière d'installer ce régime dans un équilibre durable", résume le secrétaire général de la CGC Jean-Louis Walter.
Le président de la CFTC, Jacques Voisin, note de son côté que "ça va être très difficile car les marges sont étroites. Et il n'est pas question de toucher aux droits, parce que ce ne sont pas les demandeurs d'emploi qui ont choisi d'être chômeurs".
Le dossier est d'autant plus délicat que tous les syndicats accusent le gouvernement d'avoir aggravé la précarité en créant le Contrat nouvelles embauches (CNE) pour les entreprises de moins de 20 salariés avec à la clé, une période de deux ans durant laquelle l'employeur pourra licencier sans motif. Pour les syndicats, cette mesure n'aura en effet comme seul résultat que de créer des "salariés jetables", susceptibles à court terme de venir grossir les rangs des chômeurs, aggravant ainsi le déficit de l'UNEDIC.
(Source : Le Nouvel Obs)
Articles les plus récents :
- 21/10/2005 19:01 - Assurance-chômage des intermittents : 1 milliard de déficit
- 20/10/2005 00:29 - Temps de travail : la France dans la moyenne européenne
- 17/10/2005 17:05 - Défaillances d'entreprises, niveau record en France pour 2005
- 16/10/2005 00:26 - Conseil d'Etat : vers une validation du CNE ?
- 29/08/2005 17:24 - Des chômeurs argentins inventent l'entreprise solidaire
Articles les plus anciens :
- 26/11/2004 16:32 - Salariés malades, restez chez vous SVP !