Pour la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques du ministère de l'Emploi, au "premier trimestre 2004" les Français sont "38% à se dire plus pessimistes pour eux-mêmes et leurs enfants" contre "31% en 2002". Une situation "en lien avec le retournement de la conjoncture économique" soulignent les auteurs, Michel Forsé et Maxime Parodi, ajoutant que "cette montée du pessimisme est d'abord due aux personnes d'âge actif, les 18-24 ans et les plus de 65 ans étant au contraire moins inquiets."

Enfin, l'Europe n'apparaît plus à la majorité des Français comme une solution aux problèmes de la protection sociale. Ainsi, on passe entre 2002 et début 2004 "de 57% de Français convaincus que l'Europe est «une bonne» ou une «très bonne» chose pour résoudre ce problème à 47%."
Rappelons que l’enquête TNS-Sofres réalisée pour TF1, RTL et Le Monde à l'issue du référendum du 29 mai dernier, dévoilait que 46% des électeurs ayant voté pour le "non" estimaient que le traité de constitution européenne aurait aggravé le chômage en France.
Ces chiffres complètent ceux d'un sondage BVA pour l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) daté d'avril 2005 où les Français mettaient en avant les risques de la société elle-même, bien avant les risques technologiques et environnementaux : ainsi le chômage était aussi en tête de liste (37%) devant l'insécurité (30%), l'exclusion (28%), la dégradation de l'environnement (21%), le terrorisme (16%) ou les accidents de la route (14%).
Cette enquête a été menée entre le 8 mars et le 18 avril 2004 sur un échantillon représentatif de 4.000 personnes âgées de 18 ans et plus.
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Commentaires
Après avoir progressé de 1,2% au quatrième trimestre 2004 puis de 0,8% de janvier à mars 2005, les dépenses de consommation des ménages ont subi un très net coup d'arrêt au printemps, a annoncé vendredi l'INSEE. Elles ont reculé de 0,3% au cours du deuxième trimestre, la plus forte baisse jamais observée depuis le quatrième trimestre 1996. Avec un impact immédiat sur la croissance du produit intérieur brut, amputée de 0,2 point à seulement 0,1%.
Cette chute jamais vue depuis près de 10 ans n'a pas surpris les économistes, qui s'étonnaient de voir les ménages continuer à consommer vaille que vaille dans un contexte marqué par un faible pouvoir d'achat et un manque de confiance dans l'avenir. "C'était largement prévisible", commente Jan-Eric Fillieule, économiste du CCF. Les ménages "ont puisé jusqu'à maintenant dans leur épargne pour essayer de soutenir leur consommation. Mais aujourd'hui, face à la montée des incertitudes, notamment sur l'emploi, ils sont plus réticents à piocher dans leur épargne pour consommer", estime-t-il.
La baisse du taux d'épargne, encouragée en 2004 par des mesures ponctuelles lancées par le ministre des Finances d'alors Nicolas Sarkozy - notamment le déblocage de l'épargne salariale - a atteint ses limites, alors que le pouvoir d'achat des ménages continue de stagner.
"Cela ne pouvait pas continuer car les Français ont tendance à épargner beaucoup", souligne Pascale Hebel, spécialiste de la consommation au CREDOC (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie). Cette experte rappelle également le ralentissement du pouvoir d'achat intervenu depuis plus de deux ans. En hausse de 3,6% en 2002, celui-ci n'a progressé que de 0,4% en 2003, puis de 1,4% en 2004, selon l'INSEE. Pour 2005, le CREDOC prévoit une hausse à peine supérieure, de 1,5%.
L'envolée des cours du pétrole, immédiatement ressentie par les automobilistes à la pompe à essence, n'a rien arrangé. Au deuxième trimestre "le moral des consommateurs s'est fortement détérioré dans le sillage de prix du pétrole élevés, d'incertitudes politiques et de malaise social", relève Laure Maillard, économiste de Ixis CIB.
Résultat, malgré le recul significatif du chômage enregistré en juin, le moral des ménages n'a jamais été aussi bas. L'indice a stagné à -30 au mois de juillet, son plus faible niveau depuis le lancement par l'INSEE de sa nouvelle enquête à l'automne 2003.
A une semaine de la rentrée scolaire, les dépenses dans la grande distribution paraissent ainsi "moroses", a souligné à l'AFP Michel-Edouard Leclerc, président des Centres Leclerc, qui relève que les consommateurs privilégient de plus en plus les produits les moins chers au détriment des grandes marques.
Et la situation ne devrait pas s'améliorer dans l'immédiat, craignent les économistes.
Les entreprises, qui ont fortement réduit leurs investissements au deuxième trimestre, ne paraissent guère disposées à embaucher, notamment dans le secteur industriel touché de plein fouet par la hausse des prix de l'énergie, souligne Laure Maillard.
Avec les deux principaux moteurs de la croissance économique - consommation et investissement - en panne, "il est à craindre que le chômage restera élevé, le pouvoir d'achat faible et la consommation de moins en mois soutenue", juge Marc Touati, économiste chez Natexis Banques Populaires.
(Source : Yahoo! Actualités) Répondre | Répondre avec citation |
20% de la population active est touchée, qu'elle soit privée d'emploi ou en subisse la précarité.
Tout le monde connaît quelqu'un qui est dans ces situations. De plus en plus de familles sont touchées.
Paradoxalement, plus on a peur et plus on peut devenir hostile envers les victimes de ce qui nous effraie :
=> Lors d'un sondage BVA de juillet au sujet de l'opinion des Français sur la lutte contre le chômage, si 73% des personnes interrogées estiment que "faciliter les licenciements pour les entreprises" ne constitue pas un moyen efficace "pour lutter contre le chômage", la même proportion estime que "renforcer les mesures visant à contrôler les chômeurs" peut être un moyen efficace…
=> De même, une récente étude du CREDOC traitant d'un durcissement de l'opinion à l'égard des chômeurs a révélé que près d'un Français sur deux (49%) jugent que l'indemnisation du chômage ne doit pas bénéficier à tous les demandeurs d'emploi… 70% pensent que "si la plupart des chômeurs le voulaient vraiment, beaucoup pourraient retrouver un emploi" et 72% se disent ainsi plutôt favorables à la suppression des allocations chômage "aux chômeurs qui, au bout d'un certain nombre de mois, refusent un emploi moins qualifié ou moins rémunéré que celui qu'ils cherchent"…
Les Français ont peur pour eux-mêmes, mais pas pour les autres…
Ils pratiquent l'ignorance (c'est de leur faute !), l'égoïsme (marche ou crève…), et le déni de réalité (ça n'arrive qu'aux autres !).
Les 18-24 ans ne savent pas ce qui les attend, surtout quand ils auront passé 35 ans.
Les plus de 65 ans ont connu le plein emploi et, en bons patriarches, manifestent plus souvent de l'incompréhension que de la solidarité.
Mais le temps passant et les choses s'aggravant, peut-être assisterons-nous enfin à un beau revers de situation ??? Répondre | Répondre avec citation |
D'où la légitimité d’Actuchomage, d'où son impérieuse nécessité !!!
Le chômage n'est pas un problème parmi tant d'autres, c'est LE problème : qu'on le craigne pour soi ou les autres, qu'on trouve que les chômeurs sont trop bien indemnisés (puisqu'il y a des "abrutis" qui semblent le penser), qu'on soit POUR ou CONTRE (pour caricaturer à l'extrême !).
Le chômage est au cœur de la QUESTION sociale, au cœur de toutes les préoccupations, car de son traitement dépend toute l'organisation de la société. Le traitement ou non du chômage a des répercussions sur le niveau de protection sociale d’une majorité de Français.
En malmenant les chômeurs, à terme, on malmène les "travailleurs" en poste ! C’est inévitable…
D'où la légitimité de nos actions, d’où la légitimité de notre dénonciation des mesures qui ne vont pas dans le bon sens, car elles ont des répercussions sur l'ensemble d'entre nous.
Certains aficionados du site l'ont bien compris, eux qui bossent et ne sont pas directement confrontés aux questions centrales que nous traitons : chômage et précarité.
Notre positionnement éditorial est stratégique. Ce sera la question majeure de 2007 !
La seule qui mérite des réponses concrètes, des engagements tenables et tenus !
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