On compte chaque année plus de 400.000 postes de saisonniers dans le tourisme, autant dans l'animation et les loisirs, et 800.000 dans l'agriculture, dont des dizaines de milliers de vendangeurs. Pour aider ces salariés à passer une saison sans trop de galère, des équipes de la CFDT ou de la JOC (jeunesse ouvrière chrétienne) parcourent les lieux touristiques pour informer et conseiller en cas de litige, et des "maisons des saisonniers" se sont ouvertes, comme à Arcachon et bientôt sur la Côte d'Opale. Grâce à ces "vitrines", les abus et contournements du droit du travail commencent à être connus des candidats saisonniers et les employeurs sont encouragés à améliorer leur accueil.
Des "chartes des emplois saisonniers" commencent à voir le jour. En Gironde, 82 employeurs et 62 saisonniers, les mairies et la communauté d'agglomération ont signé une charte, s'engageant les uns à respecter le code du travail, les autres à se comporter en professionnels, explique Cécile Benoit, animatrice d'une "maison des saisonniers". En Rhône-Alpes, la CFDT va dresser une "notation sociale des stations de ski" dont les professionnels se sont engagés à respecter des "normes" en matière de conditions de travail et de vie des saisonniers. On réfléchit aussi au moyen de faciliter le logement et le transport, problèmes cruciaux des saisonniers. A Honfleur par exemple, la mairie, un office HLM et la mission locale ouvriront en 2007 une structure destinée à loger les saisonniers.
Entre ces employeurs qui s'inquiètent du sort de leurs salariés et ceux qui détournent les règles, "le fossé se creuse", remarque cependant Jérôme Morin (CFDT). Heures supplémentaires non payées, non respect des temps de repos, absence de contrat de travail, travail non déclaré ou "au gris" (une partie du salaire est payée de main à main) sont les irrégularités les plus courantes, mais les plaintes pour violences verbales, et même physiques, se font plus fréquentes, dit-il. "Les employeurs veulent des gens performants tout de suite, ils manquent de patience et de tolérance vis-à-vis des jeunes", confirme Brigitte Lacarrière, responsable CFDT pour le Poitou-Charente, qui a été saisie du cas d'une jeune fille de 18 ans, frappée par le restaurateur qui l'employait. A Deauville, une jeune Chinoise, après deux semaines de 140 heures dans un restaurant, s'est vu refuser la signature d'un contrat de travail. "Dans l'hôtellerie, la convention est de 39 heures par semaine, les gens travaillent 50 heures et sont payés au SMIC", dit James Bobongo, responsable de la fédération CFDT des services. "On s'étonne parfois de la naïveté des jeunes, la plupart acceptent de ne pas avoir de contrat". Dans les Landes, les "ramasseurs de poulets" travaillent le plus souvent sans contrat de travail, la nuit, dans la poussière et le bruit.
Une opération coup de poing a été menée les 4 et 5 juillet par les URSSAF en Bretagne auprès de 368 hôtels et cafés-restaurants : un sur deux étaient en situation irrégulière.
En Champagne, où l'on attend 120.000 saisonniers pour les vendanges, la CGT condamne "une précarisation outrancière, avec des contrats d'une journée". La gendarmerie prévoit de multiplier les contrôles à l'arrivée des trains, et en moto-cross dans les vignes.
(Source : Voila.fr)
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