Aux Etats-Unis, décourager les étrangers
Le forcing politique américain a eu raison des ambitions chinoises. Mardi, le géant pétrolier chinois Cnooc (contrôlé à 70% par Pékin) a fini par abandonner son projet de rachat de la compagnie californienne Unocal. La semaine dernière, le Congrès avait imposé 120 jours à trois ministères (Défense, Sécurité nationale et Energie) pour «examiner» la proposition chinoise. Ce délai de quatre mois était de nature à décourager la Cnooc. Ce qui a parfaitement fonctionné. Un coup de canon légal contre la Chine qui est le résultat d'un intense lobbying de Chevron, société américaine elle aussi candidate au rachat d'Unocal, et qui a embauché un des principaux collecteurs de fonds de la campagne de Bush, Wayne Berman, dont l'épouse travaille à la Maison Blanche. La loi du marché n'est pas toujours reine au pays du capitalisme roi. Le Président a le pouvoir de suspendre ou interdire toute fusion ou acquisition d'une société américaine par un groupe étranger. Il suffit de réunir assez de raisons permettant de penser que l'acquisition peut présenter une «menace pour la sécurité nationale».
Depuis 1998, le Comité des investissements étrangers a examiné 1.560 contrats. Pour l'acquisition de la division des ordinateurs personnels d'IBM par l'entreprise chinoise Lenovo en décembre, ce comité a imposé des restrictions visant à empêcher Lenovo d'accéder aux technologies de pointe d'IBM. Il arrive même que le comité pousse des compagnies étrangères candidates à renoncer. Ce fut le cas en 2003 pour Global Technologies, alors convoité par Hutchinson-Whampoa, entreprise de Hongkong liée au gouvernement chinois.
Victime du «patriotisme» américain sur le dossier Unocal, Pékin sait également manier l'arme législative contre l'étranger. La semaine dernière, les autorités chinoises ont ainsi glissé, dans une série de mesures sur l'acier, des règles interdisant aux entreprises sidérurgiques étrangères de prendre une participation majoritaire dans leurs concurrents chinois. Cela tombe plutôt bien, puisque Acerlor est en pleine négociation pour prendre le contrôle de Laiwu Steel. (…)
En Allemagne, le sauvetage de la boîte Nivea
Quand Siemens délocalise, Gerhard Schröder n'hésite pas à lancer un vibrant appel au «patriotisme» pour préserver les emplois en Allemagne. En revanche, il ne lui viendrait pas à l'idée d'associer le terme de «patriotisme» au tour de table des sociétés allemandes. Trop nationaliste. Pourtant, dans les faits, l'attitude des Allemands n'est pas très différente de celle de leurs amis français. Fin 2003, Beiersdorf, propriétaire de Nivea, a réussi, après deux ans de guerre de tranchées, à empêcher le lessivier américain Procter & Gamble de croquer la petite boîte bleue. Comment ? En demandant à la ville-Etat de Hambourg de prendre une participation de 10% dans le capital (Libération du 24 octobre 2003).
L'année dernière, le ministre de l'Economie, Wolfgang Clement, s'était, lui, empressé de pondre une loi pour empêcher des groupes étrangers de prendre le contrôle de sociétés allemandes dans le secteur de l'armement. (…)
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