69% des Français ne font pas confiance au gouvernement "pour proposer des solutions crédibles en faveur de l'emploi en France", 28% font au contraire confiance au gouvernement et 3% ne se prononcent pas.
62% des personnes interrogées ne font pas confiance à l'UMP pour "proposer des solutions crédibles en faveur de l'emploi en France" et 30% lui font confiance, 8% ne se prononcent pas.
Toujours en réponse à cette question, 58% ne font pas confiance aux syndicats d'employeurs (contre 37% qui leur font confiance et 5% qui ne se prononcent pas). De même, 58% ne font pas non plus confiance au Parti socialiste (contre 37% qui lui font confiance et 5% qui ne se prononce pas).
Seules institutions recueillant la confiance pour lutter contre le chômage, les syndicats de salariés auxquels 56% font confiance contre 41% qui ne leur font pas confiance et 3% qui ne se prononcent pas.
Parmi les personnes interrogées, 70% se sentent plus proches de la proposition "pour améliorer la situation de l'emploi il faut d'abord protéger les emplois existants et empêcher les entreprises de licencier facilement", contre 27% qui estiment qu'il faut "d'abord permettre aux entreprises d'embaucher et de licencier facilement". 3% ne se prononcent pas.
Dans le même sens, 73% des personnes interrogées estiment que "faciliter les licenciements pour les entreprises" ne constitue pas un moyen efficace "pour lutter contre le chômage", contre 23% qui pensent au contraire que c'est efficace et 4% qui ne se prononcent pas.
A l'inverse 73% estiment que "renforcer les mesures visant à contrôler les chômeurs" peut être un moyen efficace, contre 26% qui ne le pensent pas et 1% qui ne se prononce pas. 76% pensent également qu'"alléger les charges des entreprises" peut constituter un moyen efficace de lutte contre le chômage, contre 23% qui pensent le contraire et 1% qui ne se prononce pas.
85% des personnes interrogées pensent qu'au cours des 20 dernières années, toutes les solutions possibles n'ont pas été tentées "pour régler le problème du chômage". 14% pensent le contraire et 1% ne se prononce pas.
Sondage réalisé par téléphone auprès d'un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas) de 961 personnes, interrogées du 8 au 9 juillet.
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Commentaires
acrimed
En novembre 2003, la veille d'attaquer les chômeurs avec la complicité de la CFDT, le ministre Fillon avait, comme par enchantement, sorti de son chapeau un sondage CSA du même tonneau, pour justifier son action criminelle contre les plus fragiles.
Extraits de "Les moutons de panel", de Francis Szpiner, avocat de l'UMP et Bruno Seznec journaliste au Figaro (Plon, 1999).
Deux co-auteurs qu'on peut difficilement soupçonner de sentiments antigouvernemen taux…
"Le temps des sondages est en réalité le temps de la dictature molle, de la loi de l’argent et de la manipulation".
"La question qui n’est jamais posée : ""Comprenez-vous la question qui vous est posée ?"
"La manière de présenter une question change la nature de la réponse :"
"Etes-vous d’accord avec le fait que la mondialisation est une chance pour l’économie"
"ou Faut-il avoir peur de la mondialisation et de ses conséquences pour l’économie ? "
"Etes-vous personnellement prêt à ne plus utiliser votre voiture les jours de pollution ?"
"ou En cas de pollution, faut-il restreindre la circulation automobile?"
"L’interrogatoir e par le sondeur, c’est l’esprit placé en garde à vue, c’est-à-dire isolé, privé de ses repères et sommé d’avouer sans délai une opinion (dans le meilleur des cas) et (dans le pire des cas) de rallier une des opinions qui lui sont suggérées, avec une marge d’autonomie quasi-nulle."
" La preuve que Dieu existe, c’est que les églises sont pleines "
"Les sondages d’opinion s’adressent surtout aux représentants des classes moyennes. On a rarement vu les sondeurs dans les files d’attente des Restos du coeur, dans les foyers d’Emmaüs ou de la Sonacotra, ou dans les centres d’aphabétisatio n. Pourtant, sur le droit au logement, la fiscalité ou la fracture sociale, ils auraient, nous semble-t-il, peut-être quelque "opinion".
"La République est un dialogue entre le pays et le peuple. Encore faut-il organiser les possibilités de cet échange sous une autre forme que ce dialogue de sourds institué par les sondages."
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Je dirais cependant que ces résultats traduisent tout de même aussi l'ignorance globale des Français sur les problèmes du chômage et de l'emploi (je sais de quoi je parle car avant de rejoindre le bataillon des chômeurs de très longue durée, travaillant dur la semaine et me vidant la tête tous les week-ends, ma conscience politique et mon envie d'information étaient assez faibles. Pareil pour les amis que je côtoyais : quand on n'a pas (trop) à se plaindre, on ne se pose pas de questions et on se plie volontiers à la "doxa")…
Cette profonde méconnaissance explique les paradoxes :
1) Bien sûr, plus grand monde ne fait confiance au gouvernement et à l'UMP, et aux syndicats patronaux. Mais pourquoi accorder davantage de crédibilité aux syndicats de salariés, alors que seulement 8% des travailleurs sont adhérents, et qu'on les trouve essentiellement dans la Fonction publique où la sécurité de l'emploi existe encore …?
D'abord, les syndicats n'ont toujours pas compris que la condition des chômeurs est intimement liée à celle des salariés : ainsi ils méprisent les chômeurs & les précaires, et ils votent des accords qui les dessert. Les syndicats contribuent aussi à la discrimination à l'embauche sur des critères d'âge, car ils protègent aveuglément des salariés au détriment de sans emploi. Ils contribuent au fameux "diviser pour mieux régner".
Et si les syndicats tentent bon an mal an de préserver les emplois existants, dans le privé - où ils sont plus que faibles alors que le chantier est immense ! - leur marge de manoeuvre est archi-réduite.
2) Le bon sens est réel quand les Français estiment que ce n'est pas en facilitant les licenciements qu'on va créer des emplois et qu'au contraire il faudrait empêcher les entreprises de licencier facilement : mais à l'inverse, ils estiment que durcir le contrôle des demandeurs d'emploi (voire, ne pas attribuer d'allocations à tous les chômeurs) peut être un moyen efficace de lutter contre le chômage !!!
D'un côté, ils reconnaissent que ce sont les entreprises qui licencient, mais de l'autre ils persistent à croire que les chômeurs sont des profiteurs et des fainéants. Entre les deux options, il y a un gouffre d'ignorance : on sait qui détruit les emplois mais on oublie allègrement qui les créé, éludant le fait que ce ne sont pas les chômeurs qui sont responsables de ce jeu de chaises musicales !
3) Et voilà encore l'idée reçue qui dit qu'il faut alléger les charges : ce que les Français ne savent pas, c'est qu'il y a longtemps qu'on fait des cadeaux aux entreprises et que malgré cela, rien n'a changé. Même le sénateur UMP Philippe Marini l'a admis récemment !
Ensuite, pour prouver que le poids des charges n'a pas d'incidence significative sur le chômage, comparons le Danemark où taux de chômage reste bas malgré un imposant taux de prélèvements obligatoires, tandis qu'en Espagne, où ce taux est l'un des plus faibles d'Europe, le chômage est du même acabit que chez nous.
Il y a du chemin à faire pour rétablir l'esprit critique et l'envie de savoir chez nos concitoyens, endormis dans leur petit confort (ou craignant pour le peu qu'ils ont), le tout baigné dans une société de "communication" et de marketing qui les a habilement tranformés en consommateurs plutôt qu'en citoyens avertis ! Répondre | Répondre avec citation |