"Il doit y avoir des contrats petites entreprises", a expliqué le ministre de l'Emploi. "Penser que tout notre système doit être exactement le même pour un recrutement dans une entreprise de 10.000 personnes et dans une entreprise d'une personne, cet espèce de modèle absolument égalitaire des procédures, c'est franchement pas raisonnable", a estimé le ministre. Défendant l'initiative de Dominique de Villepin, selon lui "l'objectif du Premier ministre est d'améliorer les conditions des salariés pour qu'elles soient attractives" et "simplifier l'embauche dans les très petites entreprises".

Jean-Louis Borloo a fait valoir que pour "1,7 million d'entrepreneurs qui travaillent seuls et presque autant qui travaillent à 2 ou 3 personnes", la décision de recruter, donc de doubler les charges, est une "marche considérable" à franchir. "C'est compliqué en terme de papiers, d'obligations financières, sociales" et cela nourrit "une véritable incertitude, a-t-il dit. "Jusqu'à présent, ou on ne recrutait pas du tout, ou en CDD de moins de 4 mois et demi qui ne donnait aucun droit aux salariés", d'où cette "situation paradoxale" d'une "appréhension à recruter" de la part des employeurs "et de l'autre côté des salariés qui n'avaient pas les mêmes garanties que quand on rentre à l'Aérospatiale ou chez Renault".
Interrogé par ailleurs sur la question de savoir si on pouvait réduire le chômage sans toucher au modèle social français, M. Borloo a répondu : "Évidemment". Il a récusé les "grands mots et grands débats", estimant qu"'on est capable" de diminuer le taux de chômage avec "notre modèle, en le modernisant". Le modèle français, "c'est l'école gratuite", c'est la prise en charge sanitaire pour tous sans qu'"on vous demande la couleur de votre peau, si vous êtes riche ou pauvre". Il a ajouté : "Il faut le moderniser, mais le moderniser, c'est la loi de services à la personne" et "il n'y a aucune contestation de personne sur les besoins : 500.000 emplois dans les trois-quatre ans, personne ne le conteste, probablement un million". Selon M. Borloo, il n'est nul besoin de "faire une révolution du droit du travail" pour ça. Il a pris encore l'exemple de l'objectif d'un doublement de l'apprentissage, qui contribue "simplement à bien faire fonctionner le modèle".
Interrogé enfin sur l'affirmation par le ministre de l'Economie Thierry Breton selon laquelle la France vivrait au-dessus de ses moyens, il a répondu : "Je ne sais pas ce que ça veut dire".
Jean-Louis Borloo accompagnera demain Dominique de Villepin lors d'une visite dans les Ardennes, axée sur l'emploi : les deux hommes se rendront d'abord sur le site de la fonderie de Peugeot-PSA, aux Ayvelles, où ils s'entretiendront avec des apprentis, des salariés en formation en alternance, des jeunes récemment embauchés et des salariés en formation professionnelle continue. Ils se rendront ensuite à Glaire, dans l'entreprise Arcomat, spécialisée dans le mobilier urbain, pour une table ronde avec des chefs d'entreprise et des salariés récemment recrutés sous les nouveaux contrats d'avenir.
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Le "contrat nouvelle embauche", l'une des mesures décidées par le gouvernement français en faveur des très petites entreprises (TPE) "marchera parce qu'il est adapté aux TPE, assure le ministre des PME, Renaud Dutreil, dans un entretien au journal Les Echos de jeudi.
"Imposer à une toute petite entreprise qui crée un emploi nouveau la même contrainte qu'à une multinationale était absurde. Le contrat nouvelle embauche marchera parce qu'il est adapté aux TPE", assure M. Dutreil.
A la question de savoir à quel type d'entreprises ce contrat va s'adresser, M. Dutreil répond : "c'est le Premier ministre (Dominique de Villepin) qui le dira dans les prochains jours. Des concertations sont en cours avec les partenaires sociaux. Fixer la barre à moins de dix salariés, c'est bien, mais il faut réfléchir à l'extension du dispositif".
Quant à la période d'essai de deux ans, M. Dutreil fait valoir qu'il "s'agit d'une période de consolidation de l'emploi nouvellement créé".
"La petite entreprise vit dans l'incertitude. Quand elle crée un emploi nouveau, il faut lui laisser le temps de le pérenniser, de s'assurer qu'il est économiquement viable", souligne le ministre.
"En compensation de cette participation au risque, le salarié bénéficie de garanties particulières", note-t-il également.
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Décidément, tout cela reste bien flou ! Répondre | Répondre avec citation |