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Daewoo : une reconversion sans lendemain

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Kim Woo-Choong, l'ancien patron et fondateur de Daewoo arrêté mardi à Séoul, a fait miroiter une reconversion industrielle sans lendemain en Lorraine, la région dont le conglomérat sud-coréen voulait faire sa tête de pont européenne au milieu des années 90.

En 1996, lorsqu'il inaugure ses unités de fabrication "ultramodernes" de tubes cathodiques à Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle) et de téléviseurs à Fameck (Moselle), Daewoo Electronics apparaît comme le leader d'une reconversion prometteuse dans l'ancien pays sidérurgique. Les deux usines, auxquelles vient s'ajouter celle de fours à micro-ondes - installée depuis 1989 - à Villers-la-Montagne (Meurthe-et-Moselle), compte jusqu'à 1.300 salariés, dont 400 intérimaires.
Pour financer ses investissements en Lorraine, le groupe coréen bénéficie de quelque 400 millions de Francs d'aides publiques au total, sans compter une exonération de taxes foncières et professionnelles, selon un rapport parlementaire datant de 2000.

Kim Woo-Choong, qui a obtenu la naturalisation française, reçoit du Premier ministre Alain Juppé les insignes de commandeur de la Légion d'Honneur en mai 1996. L'idylle française avec l'industriel connaît un premier revers sérieux six mois plus tard lorsque l'Etat français hésite puis renonce à céder au géant coréen la filiale du fleuron français très endetté Thomson, le groupe d'électronique Multimedia, pour un franc symbolique. L'affaire prend des allures "d'affront" et met à mal les relations économiques entre les deux pays alors que les industriels coréens sont engagés dans une stratégie d'internationalisation dans laquelle la France est un pion important. Les projets d'extension de Daewoo à Thionville et dans la Meuse sont gelés.

En 1998, la crise asiatique sonne le glas des chaebols (groupes industriels) sud-coréens battis sur un endettement colossal. Les rumeurs de fermeture des trois usines lorraines surgissent dès 1999 avec la déroute de Daewoo en Corée et la fuite de son pdg à l'étranger. Maintenues à bout de bras, les unités lorraines dont les difficultés de trésorerie s'accumulent, ne comptent plus que 950 salariés en 2002 qui se battent pour obtenir un plan social. En trois mois de novembre à janvier, Villers, Fameck, puis Mont-Saint-Martin ferment. La dernière usine, occupée par les salariés, brûle le 23 janvier 2003 signant la fin de Daewoo en Lorraine.

En mars dernier, l'union locale CGT de Longwy qui représente les salariés de l'ancienne usine de tubes cathodiques Daewoo Orion de Mont-Saint-Martin a porté plainte devant le parquet de Briey (Meurthe-et-Moselle) contre l'ex-PDG pour "complicité de banqueroute". Le conseil de prud'hommes de Longwy a par ailleurs octroyé, vendredi, 640.000 euros de dommages-intérêts à 104 ex-salariés de l'usine de Mont-Saint-Martin qui estimaient avoir été licenciés abusivement en 2003.
Par ailleurs, un ancien salarié de Daewoo, accusé d'avoir incendié l'entrepôt de l'usine de téléviseurs en faillite de Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle) en janvier 2003, a été condamné à deux ans de prison avec sursis par la cour d'appel de Nancy mardi. En première instance, en octobre 2004, Kamel Belkadi avait été condamné par le tribunal correctionnel de Briey (Meurthe-et-Moselle) à trois ans de prison dont dix-huit mois avec sursis. "Je suis déçu et dégoûté, et continuerai à me battre pour faire reconnaître mon innocence", a déclaré l'ancien salarié de Daewoo bruyamment soutenu par une centaine de militants des syndicats CGT et Sud notamment. Il entend introduire un pourvoi en cassation, a indiqué son avocat Me Alain Behr.

L'avocat a souligné "ce clin d'oeil du destin" dans cet arrêt qui intervient alors que le Pdg et fondateur sud-coréen de Daewoo a été arrêté mardi à Séoul. "On a, d'un côté, le responsable d'une catastrophe financière qui se promenait sans être inquiété dans notre pays avec la Légion d'honneur et de l'autre, un salarié dans une usine de ce Sud-Coréen qui gagnait 1.000 euros par moi et condamné à une peine de prison", a souligné l'avocat.

L'union locale CGT de Longwy qui représente les salariés de l'ancienne usine de tubes cathodiques Daewoo de Mont-Saint-Martin a d'ailleurs porté plainte contre l'ex-Pdg pour "complicité de banqueroute". L'avocat a souhaité que l'ancien patron coréen "puisse répondre de ses actes aussi devant la justice française, puisqu'il est français".

(Source : Voila.fr)

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Mis à jour ( Mercredi, 15 Juin 2005 15:15 )  

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