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Accueil Nos actions et engagements L'après 29 mai : Chômeurs, chômage, l’omerta continue !

L'après 29 mai : Chômeurs, chômage, l’omerta continue !

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Alors que 55% des Français se sont exprimés pour le «NON» au référendum portant sur le Traité de Constitution européenne, alors que la première motivation de cette expression populaire sans appel est l’aggravation du chômage en France*, les chômeurs sont, une fois de plus, exclus des débats, discussions, analyses, commentaires et perspectives d’une situation politique explosive qui s’apparente à une crise de régime.

Tous les commentateurs, notamment ceux qui dans les médias ont affiché ouvertement leur préférence pour le «OUI», sont une fois encore invités à exprimer largement leurs convictions et leurs points de vue.
Dernier exemple en date : France Europe Express, diffusé le 31 mai sur France 3. Nous y avons vu se succéder devant les caméras universitaires, statisticiens, hommes politiques, syndicalistes… En dehors de Monsieur Alain Krivine, pas un représentant de cette «France qui souffre» (comme ils disent), n’était présent sur le plateau.
Les associations de chômeurs et leurs représentants n’ont pas droit de cité sur les ondes alors que leurs combats ont été, une fois de plus, légitimés par l’expression d’un ras-le-bol partagé par une grande majorité de Français.

Pour notre part, APNÉE/Actuchomage, nous dénonçons comme d’autres le silence assourdissant qui entoure nos actions et mobilisations.

Depuis 6 mois, nous cherchons à rencontrer Jean-Louis Borloo, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Cohésion sociale, pour lui faire part de nos préoccupations, sans que ses services n’accusent réception de nos courriers et de nos coups de téléphone répétés. Nous nous heurtons à un mur d’indifférence et de mépris.
Nous avons mené différentes actions de sensibilisation (dont une plainte déposée auprès du Procureur de la République de Paris contre 70 entreprises, cabinets de recrutement, sites internet qui pratiquent la discrimination à l’embauche sur des critères d’âge) sans que les ministres Jean-Louis Borloo et Gérard Larcher (délégué aux Relations du Travail) ne prennent le temps de nous entendre, à défaut de nous comprendre.

Aujourd’hui, ce sont les chômeurs eux-mêmes qui doivent engager sans moyens financiers, sans soutiens politiques, des poursuites pour que soient respectés les articles du Code pénal et du Code du Travail ouvertement bafoués par les recruteurs !

Hier (fin 2003/début 2004), les chômeurs «Recalculés de l’Assédic» furent contraints de saisir le Conseil d’État et les tribunaux pour obtenir une légitime réintégration dans leurs droits.

Demain, face au déficit abyssal de l’Unedic (12 milliards d’euros cumulés) une nouvelle convention va être négociée entre les partenaires sociaux (syndicats de salariés et organisations patronales) sans la participation des chômeurs, précaires et intermittents du travail, qui sont pourtant les premiers concernés par des dispositions qui ne manqueront pas, en nouvelle fois, d’amputer leurs droits à l’assurance-chômage !

Et la liste des injustices qui nous sont faites est longue :

• La première d’entre elles étant la sous représentation des classes populaires à l’Assemblée Nationale. Si l’on tient compte des abstentionnistes (entre 30 et 35% en moyenne) et la non représentation dans l’Hémicycle de plusieurs formations politiques (entre 20 et 25% de votants), plus de 50% des Français n’y sont pas représentés !

Citons aussi :

• Les affirmations mensongères sur la stabilisation du chômage, voire son recul «durable», prononcées à maintes reprises par Monsieur Jean-Pierre Raffarin alors Premier Ministre, au mépris de la réalité des chiffres ; autant d’annonces qui entretiennent de faux espoirs et de vraies désillusions pour des millions d’entre nous.

• La sous-estimation chronique de la réalité du chômage par la seule prise en compte des chômeurs de catégorie 1 estimés à près de 2,5 millions, alors que sont exclues des statistiques des centaines de milliers de personnes dispensées de recherche d’emploi car «trop âgées» ou non inscrites à l’ANPE car trop jeunes pour avoir droit à une allocation de survie, le RMI.

• L’apparition d’une nouvelle catégorie socioprofessionnelle infâmante : celle des «travailleurs pauvres». 30% des SDF parisiens travaillent sans avoir les moyens de se loger décemment.

• L’augmentation de la précarité d’un grand nombre d’intermittents du travail, par l’accroissement des missions de courte durée, des contrats précaires et des mesures «d’accompagnement» au rabais (notamment le RMA) qui, pour un temps, les sortent des statistiques officielles sans pour autant leur assurer un avenir professionnel digne de ce nom.

De qui se moque-t-on ? Combien la France compte-t-elle de chômeurs en vérité ?

2,5 millions comme l’indiquent les données «officielles» de l’Insee ? 4 millions comme l’assure l’introduction du Plan de Cohésion sociale présenté par Jean-louis Borloo fin 2004 ? Ou plus encore ?

Des millions de Français sont aujourd’hui ignorés, voire même méprisés par leurs représentants.

Le 2 février dernier, Monsieur Jacques Auclair député UMP de la Creuse prononçait à l’Assemblée nationale des mots abjects qui reflètent à eux seuls cette fracture qui s’élargit chaque jour un peu plus entre les «élites» et cette France qui souffre : «Ils ne veulent pas travailler les chômeurs. Être payés à ne rien faire voilà ce qui les intéresse !».

Aujourd’hui, rien n’est engagé pour inverser cette tendance à l’exclusion de toutes celles et ceux qui tentent désespérément de se faire entendre : ni dans le remaniement ministériel annoncé le 31 mai par Jacques Chirac, ni dans l’attitude des médias dont certains refusent obstinément de se pencher sur les vrais problèmes de la société française en ouvrant leurs ondes et colonnes aux premiers concernés par ces difficultés.

Que nous reste-t-il pour nous faire entendre face à cette omerta de la classe dirigeante économique, politique et médiatique qui veut conserver et accroître ses privilèges ?

…/…

N’a de valeur ce qui n’a pas de prix : Notre engagement !

* Selon l’enquête TNS-Sofres réalisée pour TF1, RTL et Le Monde, le 29 mai.

Un communiqué officiel d’APNÉE – Alternatives Pour une Nouvelle Économie de l’Emploi – association éditrice du site www.actuchomage.org

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