"Il faut faire en sorte que les moyens de production installés en France ne soient pas pénalisés par la fiscalité", a-t-il expliqué pour justifier ces petits cadeaux supplémentaires qu'il va offrir aux patrons. "J'ai demandé au ministre des Finances de me remettre ses propositions dans un mois", a déclaré le Premier ministre en précisant que la réforme devrait être intégrée dans le projet de loi de finances pour 2006.
Thierry Breton avait encore indiqué le 24 mars que la réforme de la taxe professionnelle (TP), demandée par Jacques Chirac en janvier 2004, n'en était qu'au stade de la "discussion approfondie" avec les acteurs concernés. Il n'avait pas indiqué si la longueur de cette concertation permettrait de réformer la TP l'an prochain comme prévu. Mais, grogne sociale oblige à l'approche du "Raffarindum", il faut bien montrer au peuple que le gouvernement se démène.
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Jean-Pierre Raffarin a été accueilli vendredi à Bonneville (Haute-Savoie) sous les huées de quelque 200 à 250 manifestants, selon des chiffres fournis par une source policière, lors d'un déplacement consacré à l'emploi, a constaté une journaliste de l'AFP.
Les manifestants scandaient notamment "Raffarin t'es foutu, ta politique, on n'en veut plus", "Raffarin libéré !", "Lycéens en colère", "La France d'en bas parle à Raffarin".
Alors que le Premier ministre arrivait à la mairie de Bonneville pour une réunion consacrée à l'emploi, des manifestants CFDT, CGT ainsi que des lycéens, maintenus à une trentaine de mètres derrière des barrières l'ont chahuté, en dénonçant délocalisations , menaces contre l'emploi dans la région et la loi Fillon sur l'école. Les huées étaient perceptibles depuis la salle où M. Raffarin a présidé une réunion d'une demi-heure sur l'emploi avec les acteurs régionaux et le ministre du Travail Jean-Louis Borloo.
Les manifestants, qui pensaient que le chef du gouvernement sortirait par une porte dérobée, ont ensuite crié "Raffarin, n'aie pas peur". M. Raffarin est finalement ressorti par l'entrée principale de la mairie. Il a salué de la main les manifestants, qui ont continué à le huer pendant qu'il remontait dans sa voiture officielle.
Pendant la réunion, le Premier ministre a réaffirmé que le gouvernement était "en situation de penser que l'année 2005 sera l'année d'une baisse du chômage significative". "Quel que soit le niveau de chômage, nous devons aujourd'hui nous battre pour une plus forte diminution du nombre de chômeurs", a-t-il ajouté.
Il a signé avec le président du Conseil général de Haute-Savoie, Ernest Nycollin (UMP), une convention d'objectifs portant sur 1.000 contrats d'avenir dans le département et 460 contrats d'accompagnement. Il a également paraphé deux contrats d'avenir et deux contrats Civis avec des jeunes. Répondre | Répondre avec citation |
Raffarin et Borloo se sont d'abord rendus à Bonneville (Haute-Savoie) où ils ont visité une Maison de l'emploi et deux nouvelles implantations d'entreprises, manifestant ainsi une "entente retrouvée" : Borloo avait en effet été le premier à douter publiquement de l'engagement du Premier ministre de faire baisser le chômage de 10% en 2005 et au même moment, des critiques s'étaient exprimées sur le retard pris par le ministère de la Cohésion sociale dans la mise en oeuvre des contrats d'avenir. Vendredi après-midi, le ton était donc à la décontraction et à la solidarité gouvernementale …
Mais à la mairie de Bonneville, le Premier ministre a été hué par quelque 200 à 250 manifestants aux cris de "Raffarin t'es foutu, ta politique on n'en veut plus" (voir commentaire ci-dessus).
Quelques heures plus tard, il était réconforté par un millier de militants UMP réunis au casino d'Aix-les-Bains (Savoie) par le député-maire de la ville, Dominique Dord, proche du Premier ministre. Jean-Pierre Raffarin, confronté à une impopularité croissante, a pu goûter un moment de bonheur : "J'admire sa capacité de résistance. Pour arriver à garder le cap d'un navire quand vous prenez des embruns dans la figure depuis des mois et des mois, il faut quand même être un bon capitaine", a lancé M. Dord sous les applaudissement s.
"C'est vrai que de temps en temps cela cogne un peu mais je résiste grâce à vous", a répondu le Premier ministre qui n'a pas non plus manqué de rendre hommage à son ex-ministre de l'Agriculture puis des Finances, Hervé Gaymard, conduit à démissionner par l'affaire de son logement de fonction, en février, et revenu dans son fief de Savoie, où il préside la fédération de l'UMP. Bel exemple de solidarité avec la délinquance sociale ! Répondre | Répondre avec citation |