
Pour le taux de croissance, M. Raffarin joue aussi la carte de la prudence en jugeant "raisonnable" de retenir une fourchette "entre 2 et 2,5%" pour 2005. À l'automne dernier, le gouvernement a bâti son budget sur 2,5% tandis que la Commission européenne évoquait plutôt une croissance de 2%. "Pour 2004, les experts évoquaient 1,7% de croissance. Nous avons fait presque un point de mieux" à 2,6%, rappelle le chef du gouvernement en jugeant que "les pessimistes n'ont donc pas toujours raison".
Pour la baisse de l'impôt sur le revenu, "l'orientation est maintenue" mais le gouvernement la conditionne et décidera des nouvelles réductions, notamment dans l'élaboration du budget 2006, "en fonction du rythme de l'activité économique". "Nous avons déjà baissé l'impôt sur le revenu de plus de 10% depuis 2002", souligne le Premier ministre sans ajouter que d'autres impôts, comme la CSG et le RDS, ont eux augmenté. Pendant sa campagne présidentielle de 2002, Jacques Chirac s'était engagé à baisser d'un tiers l'impôt sur le revenu sur le quinquennat. L'IR devrait donc encore être réduit d'environ 2O% d'ici à 2007.
"Notre politique est globale, nous actionnons tous les leviers possibles", explique M. Raffarin, le premier étant "la consommation" : augmentation du Smic, "garantie de maintien du pouvoir d'achat des fonctionnaires", développement de l'intéressement des salariés et "déblocage des revenus tirés de la participation", lutte "contre les marges excessives de la grande distribution" via l'amélioration de la loi Galland. Le gouvernement soutient également l'investissement, "notamment par l'exonération de taxe professionnelle avant qu'un nouveau dispositif, plus favorable à notre industrie, ne soit arrêté pour 2006", a-t-il ajouté.
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Commentaires
La preuve : la France a enregistré +2,5% de croissance de son PIB en 2004, et le chômage dépasse aujourd'hui les 10%.
Non, monsieur Raffarin, une baisse des impôts (mesure qui profite aux plus riches) ne tire pas l'économie, mais accroît les inégalités !
Non, monsieur Raffarin, il n'y a pas 2,5 millions de chômeurs dans ce pays mais 4 millions (relisez l'introduction du Plan de Cohésion sociale de votre ministre du Travail, Jean-Louis Borloo).
Non, monsieur Raffarin, 125.000 créations d'emploi ne fera pas baisser le VRAI chômage de 5%… à peine de 2% !
Oui, monsieur Raffarin, l'économie française se porte bien.
Oui, monsieur Raffarin, les entreprises cotées au Cac 40 ont fait 60 milliards d'euros de bénéfices, un record historique !
Oui, monsieur Raffarin, les prix à l'achat dans l'immobilier ont doublé en 6 ans.
Oui, monsieur Raffarin, les valeurs du Cac 40 ont pris 100% en 10 ans.
Oui, monsieur Raffarin, la France compte 1,1 millions de RMistes.
Oui, monsieur Raffarin, des millions de Français en ont par dessus la tête de vos effets d'annonce et autres balivernes mensongères !
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NOUVELOBS.COM | 11.04.05 | 13:38
Voici les premières réactions à l'annonce de Jean-Pierre Raffarin sur les chiffres du chômage :
Julien DRAY, porte-parole du PS : "Cette déclaration est comme un aveu d'échec reconnu par le Premier ministre. Il fête à sa manière son propre anniversaire, puisque cela fait pratiquement trois ans jour pour jour qu'il est à Matignon". "Ce n'est pas seulement un échec de Jean-Pierre Raffarin, mais de tous ceux qui ont participé au gouvernement, même ceux qui en sont sortis (…) et ne peuvent se différencier". Il ne s'agit pas de "s'acharner sur la personne de M. Raffarin, qui est en piteux état, à en croire les sondages". "La politique suivie ces derniers mois, et notamment les baisses d'impôts considérées comme une solution magique pour relancer l'économie, n'ont produit aucun effet". (Paris, déclaration lors du point-presse hebdomadaire du PS du lundi 11 avril)
Alain BOCQUET, président du groupe communiste à l'Assemblée nationale, estime que le gouvernement ne "tiendra pas du tout" son objectif de faire baisser le chômage de 10%.
Alors que le Premier ministre a annoncé un "décalage" de quelques mois de cet objectif, Alain Bocquet a affirmé qu'il "ne tiendra pas du tout cet objectif puisque la politique de Jean-Pierre Raffarin depuis qu'il est aux affaires, c'est 280.000 chômeurs en plus".
"On va tout droit dans le mur", a dénoncé le dirigeant communiste, qui a prédit que "ce chômage va grandir" à cause de "ces choix qui privilégient la rentabilité financière des grandes sociétés financières et industrielles plutôt que le développement du pouvoir d'achat, la consommation, la création de l'emploi". (Déclarations, lundi 11 avril)
Jean-François COPÉ, porte-parole du gouvernement, estime que la baisse de 10% du chômage pourrait être atteinte à la fin du premier trimestre de l'année prochaine. Interrogé sur les propos de Jean-Pierre Raffarin, il a précisé que "cela veut dire un décalage par rapport à notre objectif de l'ordre de, peut-être, un trimestre". "L'objectif de réduction très significative du chômage demeure", a assuré le porte-parole du gouvernement pour qui "cela ne change strictement rien à la démarche" du gouvernement : "On va chercher des emplois parce qu'on va chercher la croissance (…) à travers une politique totalement déterminée." (Europe-1, lundi 11 avril) Répondre | Répondre avec citation |
L'annonce d'un repli de l'activité industrielle en février vient apporter de l'eau au moulin des économistes qui prédisent depuis des mois une décélération de la croissance française en 2005, et explique le regain de prudence du gouvernement au chapitre de l'emploi.
Après la baisse de la consommation de produits manufacturés des ménages annoncée il y a quelques semaines et la détérioration du moral des industriels, l'annonce d'un recul de 0,5% de la production industrielle en février constitue un nouveau signal d'alerte pour la croissance, selon les experts.
Ce chiffre "n'augure rien de bon", estime Nicolas Bouzou, chef économiste de l'Institut de prévision Xerfi. Car même si l'industrie "ne représente que 20% de l'économie française", ses mouvements "reflètent assez bien les mouvements de l'économie dans son ensemble" en raison de ses effets d'entraînement sur les autres secteurs, souligne-t-il. Une industrie dynamique a par exemple un impact favorable sur les services comme les transports ou le nettoyage industriel.
De plus, le recul de l'activité aurait pu être "encore plus dramatique si la rigueur inhabituelle de l'hiver n'avait pas dopé artificiellemen t la production énergétique de 2,6%", observe Marc Touati, économiste de Natexis Banque Populaires.
Plus grave pour la plupart des économistes, cette statistique décevante risque d'être suivie par beaucoup d'autres. Les chiffres à venir "ont peu de chances de signaler un rétablissement de l'activité au vu des développements récents", juge ainsi Jean-Marc Lucas, de BNP Paribas. Les enquêtes menées dans l'industrie en mars ont indiqué un net tassement des anticipations des chefs d'entreprises, fait-il notamment valoir.
De son côté, Marc Touati estime que "l'écroulement depuis trois mois des perspectives personnelles de production des industriels interrogés par l'Insee montre que le ralentissement ne fait que commencer".
Il n'y a donc plus guère d'économiste pour tabler sur une croissance de 2% en 2005, hypothèse pourtant la plus basse du gouvernement, qui avait bâti son budget, à l'automne dernier, sur 2,5%.
(…) M. Raffarin "a fait preuve de sagesse en révisant à la baisse des prévisions en matière de croissance et d'emploi", a commenté Nicolas Bouzou, de Xerfi. "Le dilemme d'un Premier ministre ou d'un ministre de l'Economie c'est de donner confiance en restant crédible. Quand vous annoncez une prévision de croissance très haute cela peut donner confiance, mais si vraiment tous les indicateurs montrent qu'on atteindra pas cette croissance vous perdez votre crédibilité. M. Raffarin était en train de perdre cette crédibilité", a-t-il expliqué.
Soulignant notamment que l'euro reste "désespérément haut face au dollar", ce qui entame la compétitivité des entreprises, M. Bouzou estime que la croissance sera de 1,7% en 2005.
"Il est désormais clair que le PIB n'augmentera pas de 2% cette année", déclare également Marc Touati, qui table sur une croissance "d'environ 1,6% sur l'ensemble de 2005". Avec des conséquences sur l'emploi. "Jean-Pierre Raffarin a eu raison", ajoute-t-il, "comme nous ne cessons de le répéter depuis déjà plusieurs mois, le chômage ne baissera pas de 10% cette année". Répondre | Répondre avec citation |