Raffarin : le chômage attendra

Lundi, 11 Avril 2005 16:47
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Le premier ministre fait marche arrière : "toujours confiant" dans les résultats de sa politique économique et sociale, il affiche désormais de la prudence sur la baisse du chômage, le taux de croissance en 2005 et la baisse de l'impôt sur le revenu...

Dans un entretien paru aujourd'hui dans Nice-Matin, Jean-Pierre Raffarin reconnaît pour la première fois que sa promesse, martelée à moult reprises, de baisser de 10% le nombre de demandeurs d'emploi sur l'ensemble de l'année 2005 "reste (son) ambition" mais que "le nouveau choc pétrolier décale, peut-être, sa réalisation de quelques mois". Tout en réaffirmant cette "ambition" d'y parvenir, M. Raffarin semble maintenant partager les doutes récemment émis par son ministre du Travail Jean-Louis Borloo. "Il reste que, selon l'Unedic et plusieurs instituts, le nombre de demandeurs d'emploi devrait diminuer de 120.000 cette année. Nous pouvons faire encore mieux", assure le Premier ministre, loin des 250.000 postes qu'il faudrait créer pour tenir un tel engagement.

Pour le taux de croissance, M. Raffarin joue aussi la carte de la prudence en jugeant "raisonnable" de retenir une fourchette "entre 2 et 2,5%" pour 2005. À l'automne dernier, le gouvernement a bâti son budget sur 2,5% tandis que la Commission européenne évoquait plutôt une croissance de 2%. "Pour 2004, les experts évoquaient 1,7% de croissance. Nous avons fait presque un point de mieux" à 2,6%, rappelle le chef du gouvernement en jugeant que "les pessimistes n'ont donc pas toujours raison".
Pour la baisse de l'impôt sur le revenu, "l'orientation est maintenue" mais le gouvernement la conditionne et décidera des nouvelles réductions, notamment dans l'élaboration du budget 2006, "en fonction du rythme de l'activité économique". "Nous avons déjà baissé l'impôt sur le revenu de plus de 10% depuis 2002", souligne le Premier ministre sans ajouter que d'autres impôts, comme la CSG et le RDS, ont eux augmenté. Pendant sa campagne présidentielle de 2002, Jacques Chirac s'était engagé à baisser d'un tiers l'impôt sur le revenu sur le quinquennat. L'IR devrait donc encore être réduit d'environ 2O% d'ici à 2007.

"Notre politique est globale, nous actionnons tous les leviers possibles", explique M. Raffarin, le premier étant "la consommation" : augmentation du Smic, "garantie de maintien du pouvoir d'achat des fonctionnaires", développement de l'intéressement des salariés et "déblocage des revenus tirés de la participation", lutte "contre les marges excessives de la grande distribution" via l'amélioration de la loi Galland. Le gouvernement soutient également l'investissement, "notamment par l'exonération de taxe professionnelle avant qu'un nouveau dispositif, plus favorable à notre industrie, ne soit arrêté pour 2006", a-t-il ajouté.

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Mis à jour ( Lundi, 11 Avril 2005 16:47 )