
Fin novembre, il avait réuni les représentants de la profession (associations, entreprises, particuliers employeurs, structures publiques, financeurs...) pour la signature d'une convention destinée à en faire un "pôle d'excellence nationale". Il avait dans un premier temps indiqué qu'il dévoilerait un plan "courant janvier". Si tous les acteurs s'étaient alors réjoui de l'intérêt porté au secteur, le ministre est désormais attendu sur des annonces concrètes, notamment en terme de financement.
Pour parvenir à cet objectif, l'ensemble des professionnels souligne la nécessité de solvabiliser la demande, c'est-à-dire de permettre au plus grand nombre de ménages de payer de tels services. En décembre, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin avait évoqué la création, dans le budget 2006 de l'Etat, d'un "crédit d'impôt pour l'emploi d'un salarié à domicile qui bénéficiera à tous, qu'ils soient imposables ou non imposables". Mais le ministre de la Cohésion sociale pencherait en faveur d'une plus large exonération des cotisations sociales payées par les ménages employeurs, selon la CFDT, consultée début février par le ministère. Dans ce cas, "qui prendra en charge le paiement des cotisations ?", s'inquiète toutefois Rémi Jouan (CFDT), soulignant que Jean-Louis Borloo est pour l'instant resté très discret sur l'ampleur de l'engagement de l'Etat.
Les représentants du secteur ont également demandé au ministre de simplifier les procédures d'agrément pour les organismes fournisseurs de services à la personne. Ils réclament aussi la simplification et la promotion du titre emploi-service. A cet égard, selon le quotidien Les Echos de lundi, le ministre pourrait annoncer la création d'un "chèque-emploi universel" qui remplacerait le titre emploi-service et le chèque emploi-service et dont l'utilisation s'étendrait notamment à tous les particuliers, y compris non salariés.
Enfin, employeurs comme syndicats s'accordent sur la nécessité d'accroître l'attractivité de ces métiers, tant en termes de formation et de qualification que de salaires. Une étude du ministère de l'Emploi publiée fin 2002 souligne que les salariés pâtissent de l'insuffisance du nombre d'heures travaillées et de la difficulté de jongler avec plusieurs employeurs, ainsi que du manque de formation et de perspectives de carrière.
=> À lire aussi Comment les inégalités mènent aux emplois domestiques par Jean Gadrey, professeur à l’université de Lille-I, sur le site de l'Observatoire des inégalités.
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Commentaires
Ces services à la personne regroupent aussi bien l'aide à domicile pour les personnes âgées que la garde de jeunes enfants, le soutien scolaire, le jardinage ou l'assistance informatique. Mais il s'agit aussi de services collectifs : crèches privées, assistantes maternelles, gardiennage d'entreprise… Ils représentent aujourd'hui 1,3 million d'emplois en France. Chaque année, près de 80.000 emplois de ce type sont créés. Le secteur a donc une croissance annuelle de 5,5% par an, selon les chiffres du ministère.
C'est pourquoi Jean-Louis Borloo comme Jean-Pierre Raffarin misent beaucoup sur ce "gisement d'emplois non délocalisables". Objectif : faire passer ce taux à 15% par an pour créer 500.000 emplois d'ici trois ans, et réduire le chômage de 10% en 2005.
Pour booster ce secteur, le ministre de la Cohésion sociale veut professionnalis er et sécuriser les services à la personne. La mesure phare de son plan est le "chèque service universel", sur le modèle des tickets-restaurants. (…) A la différence du titre emploi-service, il sera ouvert à tous les particuliers, y compris les non-salariés. Conséquence : un particulier pourra acheter ce chèque pour payer, par exemple, les cours de soutien de son enfant. Ce chèque sera assorti
d'un crédit d'impôt de 25%.
Enfin, pour inciter les patrons à mieux déclarer leurs employés à domicile, de nouvelles exonérations de charges patronales sont prévues. L'exonération sera totale pour les plus de 70
ans, les handicapés et les personnes dépendantes. Pour les autres, il y aura une réduction de 15 points des cotisations sociales. Par cette mesure, l'Etat espère qu'il y aura plus de volontaires au travail chez les particuliers. (…)
Améliorer la qualité des services à la personne, ouvrir des perspectives de carrière, simplifier leur réglementation : toutes ces nouveautés doivent "dynamiser l'offre" du secteur et le sécuriser, et donc réduire à terme le travail au noir.
Lire tout l'article sur www.rtl.fr Répondre | Répondre avec citation |
Quand les balayeurs sont devenus des "techniciens de surface" et les concierges des "gardiens d'immeubles", ces métiers subalternes ne s'en sont pas retrouvés anoblis pour autant !
Les "services à la personne", c'est une fois de plus mettre en avant - sous une considération déguisée - les petits boulots mal payés, précaires et sans avenir, afin de faire baisser les chiffres du chômage.
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Au lieu de développer l'accueil pré & post-scolaire et les centres de loisirs, on va embaucher des gardes d'enfants.
Au lieu de préserver la qualité de l'enseignement donné à nos gosses, on va recruter des soutiens scolaires à domicile.
Au lieu de créer des lits dans les hôpitaux, on pourra crever tranquille à la maison.
Etc… etc…
Quant au jardinier, femmes de ménage, maître d'hôtel, cuisinier et gouvernante, je laisse ces privilèges à Hervé Gaymard !!! Répondre | Répondre avec citation |
Un smicard peut-il payer des cours de soutien à son gosse qui a des difficultés scolaires ?
Une retraitée malade qui touche 450 euros par mois peut-elle s'offrir une aide à domicile permanente ?
Où est l'égalité des chances du plan de cohésion sociale ?
On sombre à fond dans le privé et l'individuel : ce qui doit être accessible à tous et géré collectivement est peu à peu rogné ("il faut alléger la dépense publique", n'est-ce pas Monsieur Gaymard ?). Comme pour les assurances privées (retraite, maladie) c'est selon les moyens de chacun : les plus défavorisés n'ont qu'à s'abstenir.
Et on retourne au 19ème siècle, à faire la promotion des "emplois de maison" : maintenant les chômeurs et les pauvres n'auront qu'à aller servir les bourgeois !!! Bonniche, nounou, jardinier, précepteur ou gouvernante, maître d'hôtel et femme de chambre… La nostalgie est à la mode, entre les Choristes et le pensionnat de Chavagnes : mais quand la nostalgie devient politique, ça s'appelle de la régression sociale. Répondre | Répondre avec citation |
Ma copine qui vivait de l'ASS s'est fait embauchée comme aide ménagère par une association loi 1901 recevant ses subventions du Conseil Général du Val d'Oise. C'est ce qu'on appelle de la sous traitance.
Elle est embauchée en CDI pour 110 heures de travail par mois. Elle est payée 7,70 euros brut de l'heure. Même si son contrat de travail stipule 110 heures, elle en fait en réalité entre 60 à 97 heures.
Son transport est remboursé à 100% qu'à partir de 90 heures de ménage.
Son trajet n'est pas compté comme heure de travail et souvent me dit-elle, le transport est d'une heure pour 2 heures de ménage.
En effet ses déplacements s'effectuent en bus dans l'agglomération de Pontoise, Cergy etc… et connaissant bien cette grande banlieue, je sais que les déplacements y sont une galère permanente en journée puisque les bus ne passent qu'une à deux fois par heure et que les distances d'un lieu à un autre sont conséquentes. C'est une banlieue à l'américaine avec des grande zones pavillonaires, ou d'habitats concentrés sans commerce autour.
Le moindre trajet y est un casse tête.
Ses clients sont des profs, des papis et mamies et des personnes en arrêt de travail ou en invalidité.
Le plan Borloo est à mon avis un avant gout du workfare (travail obligatoire) comme cela se passe déjà aux Etats Unis, en Allemagne etc…
Car avec l'arrivée des maisons de l'emploi, nous savons bien que le travail deviendra une obligation et comme il n'y en a pas pour tout le monde Borloo invente des boulots de merde ou le pauvre ira garder les mômes des autres pendant que les siens seront livrés à eux mêmes.
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