M. Beffa ayant informé l'Elysée régulièrement de ses travaux, ses principales conclusions ont déjà inspiré le chef de l'Etat, qui a fait de la politique industrielle l'un des axes essentiels de son intervention devant les "forces vives de la Nation", mardi 4 janvier.
"Les succès industriels se préparent longtemps à l'avance, avait-il déjà déclaré le 31 décembre. Les programmes, comme le TGV, le nucléaire, Airbus ou Ariane, font encore la force de notre industrie. J'ai demandé au gouvernement de lancer, en soutien de nos entreprises et avec nos partenaires européens, les projets industriels qui tireront la croissance de demain." (…)
Les conclusions du groupe Beffa sont assez alarmistes : il y a urgence, la France est au bord de la rupture. Elle souffre d'une insuffisante coordination entre la recherche publique et privée, de trop peu d'innovation, d'un manque criant d'investissements et d'une spécialisation industrielle qui la prépare mal à affronter l'avenir. Pour y remédier, la mission Beffa préconise la création d'une agence pour le développement industriel. Elle serait chargée d'identifier des grands programmes de développement industriel. Son conseil de surveillance serait notamment composé d'industriels, de chercheurs, mais aussi de représentants des organisations syndicales.
Le groupe de travail a identifié six secteurs prioritaires : l'énergie, le transport, l'environnement, la santé, la sécurité, la société de la connaissance et de la communication. Pour chacune de ces thématiques, une cinquantaine de projets, qui pourraient devenir des programmes, ont été identifiés. L'un consisterait, par exemple, à se donner pour objectif de faire une percée significative dans la connaissance et le traitement des maladies neurodégénératives ; un autre à développer un transport maritime rapide ou encore un TGV de nouvelle génération. (…) Cela répondrait aux constats alarmistes faits par plusieurs rapports cette année, qui soulignent que la France perd des parts de marché à l'étranger, y compris dans les produits à forte valeur ajoutée ; que son commerce extérieur est trop dépendant de grands contrats (TGV, nucléaire...) et que l'emploi industriel - à raison de 100.000 postes supprimés par an - doit être relancé.
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