
Pour le Premier ministre, "les personnes touchant des revenus d'assistance ne sont pas suffisamment incitées à reprendre un emploi". Pour les y inciter, la prime pour l'emploi (PPE), destinée aux foyers aux revenus modestes, va être revalorisée et mensualisée. Cela représente un effort supplémentaire de l'Etat d'un milliard d'euros sur les deux années à venir. En outre, la prime de 1.000 euros nouvellement créée et destinée à favoriser la reprise d'activité des chômeurs de longue durée sera étendue à "tous" les bénéficiaires de minimas sociaux (RMI, ASS, API…) et complétée par un forfait mensuel de 150 euros sur un an.
Mais M. de Villepin veut aussi "responsabiliser" employeurs et bénéficiaires de ces allocations. Il a prévenu que le contrôle des fraudes et des abus serait "renforcé, notamment pour le petit nombre de ceux qui pratiquent une activité au noir alors qu'ils touchent un revenu d'assistance". Rappelant que les revenus comme le RMI, l'ASS et l'API "ont été conçus à l'origine comme une aide transitoire", le chef du gouvernement a annoncé que désormais "toute fraude entraînera une suspension immédiate des droits à prestation". Cependant, pas un mot sur le renforcement des effectifs de l'Inspection du travail, qui est encore moins bien lotie que l'ANPE.
Ces annonces s'inspirent pour une large part du rapport remis en avril par le président d'Emmaüs, Martin Hirsch, qui constatait qu'"un allocataire du RMI a souvent moins de ressources quand il reprend un emploi" et proposait de mieux combiner revenus du travail et prestations sociales. Mais Dominique de Villepin n'a toutefois pas retenu l'idée de M. Hirsch d'un "revenu de solidarité active" qui aurait garanti aux familles des ressources supérieures au seuil de pauvreté...
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Commentaires
Pour soutenir l'emploi et la consommation, le Premier ministre a annoncé une extension et une mensualisation de la prime pour l'emploi, une réforme fiscale pour 2007 et une aide de 75 euros pour alléger la facture de fioul des foyers modestes.
"Ce sont des mesurettes qui n'auront qu'un impact limité sur l'économie. Le gouvernement tente de soutenir à bout de bras la consommation mais tout cela n'aura qu'un impact limité", estime Olivier Gasnier, économiste à la Société générale. Il considère que l'action du gouvernement ne permettra pas à la croissance de décoller - "nous atteindrons difficilement 1,5% cette année" - et que la baisse du chômage ne sera due qu'au traitement social et non à des créations d'emplois.
Dominique de Villepin s'est réjoui des bons chiffres du chômage de juillet et a souligné que 30.000 contrats nouvelles embauches avaient été conclus depuis leur lancement le 4 août.
"Les mesures Villepin ne boosteront pas la croissance. Cela reste du colmatage qui ne fera pas remonter l'emploi salarié. Le marché de l'emploi est actuellement sous perfusion grâce aux emplois aidés mais l'emploi ne décolle pas", déclare pour sa part Marc Touati, économiste chez Natexis Banques populaires. Cet économiste se demande également pourquoi le Premier ministre a programmé pour 2007 et pas 2006 la réduction des tranches d'impôt.
Emmanuel Ferry, économiste chez Exane, estime que "la remise à plat de la fiscalité est une bonne décision" mais, comme ses collègues, il prévoit que le "saupoudrage ne changera pas les chiffres de l'emploi qui sont mauvais".
L'enquête mensuelle CDAF/NTC Research/Reuters publiée jeudi montre ainsi que la réduction des effectifs dans l'industrie manufacturière s'est accélérée en août. Répondre | Répondre avec citation |
Le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) a indiqué jeudi qu'il était "loin d'être satisfait" des mesures annoncées par le Premier ministre Dominique de Villepin, rappelant que "c'est contre le chômage qu'il faut lutter et pas contre les chômeurs".
"Le MNCP est loin d'être satisfait après la troisième conférence de presse mensuelle de M. de Villepin", indique-t-il dans un communiqué.
"Notre expérience sur le terrain nous amène à constater que la grande majorité des emplois disponibles sont des emplois précaires", relève le MNCP, qui "regarde la récente baisse du chômage avec précaution, le nombre de radiations ayant considérablemen t augmenté".
Le MNCP "rappelle au gouvernement qu'il ne faut pas se tromper de cible, c'est contre le chômage qu'il faut lutter, par la création d'emplois, par un soutien aux initiatives d'économie solidaire, et pas contre les chômeurs". Répondre | Répondre avec citation |
«Mon choix est clair : je veux qu'il soit plus intéressant et plus facile en France de travailler plutôt que de vivre d'un revenu d'assistance», a notamment déclaré Dominique de Villepin.
Je n'attends que ça ! Comme la quasi-majorité des privés d'emploi dans ce pays, je ne suis pas un fainéant et je ne veux pas vivre de l'assistanat.
Ça fait maintenant 24 mois que je cherche quotidiennement un nouveau job en ligne avec mes compétences - sans pouvoir compter sur une aide réelle et sérieuse de l'APEC (un email reçu en 4 mois pour leur permettre de réactualiser le PAP et toucher les primes).
Je trouve insultants et condescendants les propos de Monsieur de Villepin!
Cordialement,
Andrew Whiting Répondre | Répondre avec citation |
Est-il si FACILE, si enviable que ça de vivre avec un minima social ???
D'abord, est-ce un choix ? Combien de chômeurs sont VOLONTAIRES ?
Quand on perd dans un premier temps un tiers de son revenu après un licenciement, est-ce qu'on en est fier ??? Comment le vit-on ? Et le regard des autres ? Et le jugement de la famille et des "amis" ?
Quand on ne retrouve toujours pas un emploi digne de ce nom malgré des recherches intensives et assidues, et que l'on passe un beau jour à l'ASS ou au RMI, l'a-t-on choisi, l'a-t-on fait volontairement ?
Alors oui, il a bien fallu s'adapter avec le temps. Si on a un peu de chance, on ne finit pas sous un pont.
Mais comment vit-on avec 420 euros par mois ?
On sait que les allocations chômage & logement n'ont pas été revalorisées (mais mon loyer a pris 28 euros, soit 2 jours d'ASS). La carte orange, les timbres-poste ont continué d'augmenter.
Avec 420 euros par mois, on finit par ne plus avoir de vie sociale ou sentimentale.
Je suis une femme - à 44 ans, déjà trop vieille pour le marché du travail - et je ne peux même plus aller chez le coiffeur ou chez l'esthéticienne. Je mange des pâtes presque tous les jours, j'ai pris 15 kilos de malbouffe et je ne rentre plus dans mes fringues, mais j'ai pas le budget pour m'en racheter. Je suis super à l'aise pour un entretien d'embauche !
Le reste n'est qu'affaire d'habitude : les bons réflexes économes, voire écolos, c'est vrai, c'est pas si grave. L'atteinte à la dignité se passe ailleurs : dans l'affirmation de soi, régie par des codes d'apparence que l'on ne peut pas toujours démonter de manière convaincante, surtout si on se sent diminué même si on est loin d'être stupide.
Mon activité culturelle se limite à Internet et à la télé, heureusement que les bibliothèques sont gratuites. Je ne suis pas allée au cinéma depuis très longtemps. Et j'ai la haine quand je sors 2,20 euros pour un café quand j'ai - rarement - un rendez-vous sur Paris.
Les de Villepin, Sarkozy et compagnie s'imaginent qu'on est contents comme ça, qu'on fraude, qu'on le fait exprès de "piller" les caisses publiques. La seule chose que je leur souhaite, c'est de tomber en déchéance (mais c'est impossible, ça ne leur arrivera jamais…).
Hervé Gaymard était déjà incapable d'évaluer son loyer alors qu'il était ministre de l'économie. Pourtant, je suis sûre qu'il s'en tire très bien maintenant, même si on n'en entend plus parler.
Et n'importe quel socialiste bon teint ne sait même pas ce que c'est de vivre avec le Smic.
Il faudrait une bonne émission de télé-réalité pour prouver par A+B que n'importe quel haut fonctionnaire de l'Etat ne s'en sortirait pas avec un minima social. Ni même un brave salarié qui palpait 2.500 euros.
Ma haine est immense. Répondre | Répondre avec citation |
La réponse est simple : En fournissant du travail justement ! Enfin, un travail qui permette de vivre décemment…
Nos dirigeants ont une lecture très approximative de la réalité. Contrairement à ce qu'ils affirment, ce n'est pas la volonté de travailler qui fait défaut dans ce pays mais la création d'emplois dignes de ce nom.
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