Dominique de Villepin a donc manié la carotte et le bâton pour rendre, justement, "le travail plus intéressant que l'assistance" en annonçant des aides à la reprise d'activité, mais aussi un contrôle et des sanctions accrus pour ceux qui "fraudent". Quand on sait que la fraude au RMI représentait en 2003 moins de 1% des versements, c'est-à-dire 1.400 abus pour 10 millions d'allocataires (donc 0,00014%) selon la selon la Caisse Nationale d'Allocations Familiales, il y a de quoi sourire.
Pour le Premier ministre, "les personnes touchant des revenus d'assistance ne sont pas suffisamment incitées à reprendre un emploi". Pour les y inciter, la prime pour l'emploi (PPE), destinée aux foyers aux revenus modestes, va être revalorisée et mensualisée. Cela représente un effort supplémentaire de l'Etat d'un milliard d'euros sur les deux années à venir. En outre, la prime de 1.000 euros nouvellement créée et destinée à favoriser la reprise d'activité des chômeurs de longue durée sera étendue à "tous" les bénéficiaires de minimas sociaux (RMI, ASS, API…) et complétée par un forfait mensuel de 150 euros sur un an.
Mais M. de Villepin veut aussi "responsabiliser" employeurs et bénéficiaires de ces allocations. Il a prévenu que le contrôle des fraudes et des abus serait "renforcé, notamment pour le petit nombre de ceux qui pratiquent une activité au noir alors qu'ils touchent un revenu d'assistance". Rappelant que les revenus comme le RMI, l'ASS et l'API "ont été conçus à l'origine comme une aide transitoire", le chef du gouvernement a annoncé que désormais "toute fraude entraînera une suspension immédiate des droits à prestation". Cependant, pas un mot sur le renforcement des effectifs de l'Inspection du travail, qui est encore moins bien lotie que l'ANPE.
Ces annonces s'inspirent pour une large part du rapport remis en avril par le président d'Emmaüs, Martin Hirsch, qui constatait qu'"un allocataire du RMI a souvent moins de ressources quand il reprend un emploi" et proposait de mieux combiner revenus du travail et prestations sociales. Mais Dominique de Villepin n'a toutefois pas retenu l'idée de M. Hirsch d'un "revenu de solidarité active" qui aurait garanti aux familles des ressources supérieures au seuil de pauvreté...
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