Dominique de Villepin, le premier d'entre eux, donne l'exemple. "Repos" est un terme qui ne fait visiblement pas partie de son vocabulaire. A peine est-il arrivé sur son lieu de villégiature, dans le Morbihan, qu'il s'est rendu au CHU de Bretagne-sud pour rencontrer les personnels hospitaliers. Il avait, quelques jours plus tôt, accéléré la mise en place du contrat nouvelles embauches, applicable à partir du 4 août, jouant de l'effet de surprise générale.
Qui a parlé de vacances ? Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, multiplie les interviews sur la pénurie alimentaire au Niger et le dossier nucléaire iranien.
Thierry Breton, ministre de l'économie et des finances, assure une tournée des plages et occupe le terrain, comme dimanche soir sur TF1, en soulignant l'évidence : "Deux mois après le discours de politique générale du premier ministre, tout le monde s'est mis au travail."
Xavier Bertrand, ministre de la santé, étudie le dossier de la sécurité des hôpitaux et a rendu publique, dans une déclaration à la presse, la présence de 351 fœtus et enfants mort-nés dans la chambre mortuaire de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul, à Paris.
Le gouvernement veille décidément sur nous. Et sur son image. L'été 2003, avec sa canicule, son président de la République aux abonnés absents, son premier ministre à la montagne, ses ministres désemparés en polo, a laissé un souvenir amer et, finalement, un bon résumé de la situation politique qu'il convient de ne pas reproduire. Quand deux Français sur trois partent en vacances, le gouvernement se doit de travailler et, surtout, de le faire savoir.
D'autant que le premier effet de cette présence ministérielle continue dans les médias, en ce début août, contribue momentanément à placer hors champ Nicolas Sarkozy, ministre de l'intérieur et numéro deux du gouvernement. Qu'il s'agisse d'une tactique consciente ou non est de peu d'intérêt. Dominique de Villepin fait en l'occurrence la démonstration qu'il peut, lui aussi, occuper le terrain.
La limite de l'exercice est cependant vite atteinte. A force de vouloir intervenir le premier, l'erreur guette. Le choix de mettre l'affaire de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul sur la place publique avec éclat, de traiter un dossier délicat comme on traite un fait divers banal, s'avère aujourd'hui empreint de précipitation. La posture n'est pas sans rappeler - dans un dossier d'une tout autre nature - la hâte de M. de Villepin, alors ministre de l'intérieur, à donner du fond aux accusations de Marie L., cette jeune affabulatrice qui prétendait avoir été agressée dans le RER...
(Source : Le Monde)
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