"Après avoir perdu 41.300 postes en 2003, l'emploi salarié a légèrement rebondi en 2004 en gagnant 48.740 postes", indique l'Unedic dans un communiqué publié aujourd'hui. "Au regard d'une croissance économique de 2,1%, ce bilan des créations d'emplois paraît modeste : sur un an, de fin décembre 2003 à fin décembre 2004, l'emploi salarié n'a progressé que de 0,3%", souligne l'Unedic. 48.740 postes pour 2,449 millions de demandeurs d'emploi de catégorie 1, effectivement, ça ne pèse pas lourd !
L'Assedic vient aussi de publier ses dernières statistiques : le nombre de chômeurs indemnisés a légèrement augmenté de 0,1% en juin par rapport à mai, en données corrigées des variations saisonnières. Etonnant, quand on nous dit qu'il y a 35.200 demandeurs d'emploi en moins...
Fin juin, on comptait 2.484.300 chômeurs indemnisés, soit une hausse de 0,3% en un an qui s'explique par l'augmentation du nombre de bénéficiaires des allocations de Solidarité-Etat (441.200, soit + 0,6% en un mois et + 4,2% en un an, ce qui semble confirmer l'augmentation du chômage de très longue durée seulement annoncée de 1,2%). En revanche, le nombre de bénéficiaires de l'assurance-chômage a diminué de 0,1 % sur un mois (2.043.100).
Toutes allocations confondues, y compris chômage, formation et préretraites, le nombre d'allocataires indemnisés par les Assedic est stable sur un mois : on dénombrait fin juin 2.637.500 allocataires. Sur un an, la baisse est de 0,7% (2.655.400 en juin 2004) :
=> 63.200 préretraités ont été comptabilisés en juin, un chiffre en baisse de 1,9% par rapport à mai et de 25,1% en un an
=> le nombre de bénéficiaires en formation a atteint 90.000, soit une baisse de 1,2% en un mois et de 4,7% en un an. De quoi méditer...
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Commentaires
Nous vous recommandons l'analyse très pertinente d'Agnès MAILLARD, à lire sur Le Monolecte, graphiques officiels et calculs à l'appui…
Pour mieux "affiner" les dérangeantes statistiques du chômage, les demandeurs d'emploi sont répartis en 6 catégories (dont vous trouverez toutes les définitions sur un tableau ANPE/DARES arrêté à juin 2005).
Quand on les additionne :
Cat. 1 = 2.282
Cat. 2 = 431,1
Cat. 3 = 279,4
Cat. 6 = 501,2
Cat. 7 = 89,5
Cat. 8 = 137,3
Total chômeurs selon la définition officielle : 3,7205 millions. Ce qui ne correspond pas du tout au chiffre annoncé de 2,9247 millions, soit 800.000 personnes qui sont passées à la trappe !
Les chiffres officiels éludent allègrement le nombre des chômeurs qui travaillent.
Pourtant :
=> Chômeurs ayant travaillé de 1 à 78h dans le mois : 485.000
=> Chômeurs ayant travaillé plus de 78h dans le mois : 728.000
Total des chômeurs qui ont bossé dans le mois mais qui sont toujours chômeurs : 1,213 millions !
Ce qui fait que le tiers du nombre total de chômeurs a bossé dans le mois. Nous voilà soudain bien loin du cliché du chômeur fainéant tel que les gens qui ont pourtant accès à ces chiffres se plaisent à nous le dépeindre !
L'autre enseignement de cette lecture, c'est que l'accès au travail ne garantit pas la sortie du chômage, car le travail s'est fortement précarisé.
De même, sortir du chômage ne signifie pas forcément retrouver une activité : on note sur une ligne pudiquement intitulée "autres motifs de sortie" que 64% de sortants ne sont pas définis. On peut donc supposer que deux tiers des chômeurs qui ont quitté les statistiques en juin 2005 ont été purement et simplement radiés.
TOUT LIRE => indispensable ! Répondre | Répondre avec citation |
Chacun s’accorde, à mots plus ou moins couverts, à constater le côté précaire si ce n’est artificiel de la légère embellie statistique des récents chiffres du chômage.
Les nouveaux chiffres mensuels du chômage tombés à point révéleraient une embellie sur le front du chômage. «Une amélioration incontestable», tonne Thierry Breton. «On reçoit plus vite les gens donc les chiffres du chômage baissent», ose, vendredi, Jean-Louis Borloo en visite dans une agence locale de l’ANPE. Le ministre de l’Emploi s’est même laissé emporter par sa passion - exclusive ? - du bonneteau verbal, fanfaronnant un «on installe une équipe de France de l’emploi». On hésite entre celles de 1998 et de 2002-2004.
Coïncidence de calendrier ou effet de l’inconscient soumis malgré tout au principe de réalité, les défaites sportives ont été subies sous l’ère des précédents ministères Raffarin et des politiques de «réformes» antisociales qui vont se poursuivre ce mardi, avec la dernière réunion du gouvernement. À moins que notre vibrionnant ministre n’ait, là encore, confondu Eurofoot et «agenda de Lisbonne», sanctionné par le carton rouge du 29 mai dernier…
Ces quelques rodomontades ministérielles constituent une gifle de plus à celles et ceux, et ils sont des millions, qui subissent de plein fouet les choix économiques et sociaux d’un pouvoir plus que jamais aux ordres impitoyables du MEDEF, fût-il dirigé par une femme. L’opération aura fait long feu. Chacun s’accorde, à mots plus ou moins couverts, à constater le côté précaire si ce n’est artificiel de la légère embellie statistique. Retour aux «contrats aidés», après avoir supprimé les emplois-jeunes, radiations accélérées, voire premiers effets de l’incitation à l’alternance, retardant d’autant l’arrivée sur le marché du travail, sont autant de motifs mis en avant pour justifier la circonspection avec laquelle ces chiffres ont été accueillis tout au long du week-end.
Si l’on rapporte ces mêmes résultats à une période d’un an, également mesurée par l’INSEE, les indicateurs prêtent nettement moins à la satisfaction. Les intéressés le savent déjà pour le vivre. Les ministres le taisent. Le chômage, singulièrement celui des jeunes, n’est pas à la baisse dans notre pays. L’emploi industriel a perdu 70.000 postes entre les mois de décembre 2003 et 2004. Nestlé, Kodak, Hewlett Packard, IBM, ABB Alstom, Indesit, Sediver : il n’y a pas de trêve estivale pour les licenciements boursiers.
Autre facteur empêchant une réelle relance de l’emploi : la consommation reste elle aussi en berne. La pauvreté de masse et l’austérité salariale et budgétaire ne risquent guère de l’aider à repartir. De même pour la politique monétaire. Corseté par sa vision soumise à la stricte rentabilité financière des entreprises et à l’étranglement des dépenses publiques, Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, vient de déclarer que sa politique de taux d’intérêts est propre à raviver la croissance. Le président de la BCE ne cesse de répéter la même chose depuis 2002 avec le résultat que chacun peut constater.
Les Français ont très clairement rejeté ces recettes néfastes lors du référendum sur le projet de constitution européenne. Une partie d’électeurs de gauche du «oui» partagent le diagnostic antilibéral qui a nourri la victoire du 29 mai. Plutôt que d’entendre la voix du pays, l’État continue dans la même voie, celle qui mène tout un pays à l’impasse économique et à un recul de société accéléré. S’agissant de travail, le refus de mener une politique industrielle digne de ce nom, de s’attaquer à une répartition des profits utiles à la nation tout entière, de mener une politique ambitieuse de formation tout au long de la vie ne peuvent nourrir qu’une seule certitude : la baisse du chômage ne sera que statistique. Le gouvernement se réunit une dernière fois demain pour adopter les ordonnances de nature à mettre en pièce le Code du travail et les droits des salariés et des chômeurs. Une mèche lente a été allumée le 29 mai. Spéculer sur la torpeur estivale, c’est jouer avec le feu d’une colère sociale profonde et durable. Répondre | Répondre avec citation |
Rappelons simplement que :
- la moitié des "sans emploi" n'est pas indemnisée par l'ASSEDIC, donc ne rentre pas dans ses statistiques
- celles de l'ANPE englobent une population "large" de demandeurs d'emploi inscrits et pointant, mais qui ne sont pas forcément indemnisés par l'Assedic (les RMIstes dépendent de la CAF, et d'autres n'ont droit à rien et ne sont comptabilisés nulle part)…
Autant de "nuances" difficilement sondables qui compliquent les recoupements et les interprétations . Répondre | Répondre avec citation |