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Esclavagisme à l'européenne

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Malgré les dires de Jacques Chirac et le "non" du 29 mai, la directive Bolkestein n'est pas enterrée et si le plombier polonais est devenu un mythe, vingt électriciens du même pays qui sont venus travailler chez nous ont aujourd'hui du fil à retordre...

Un article de Fanny Doumayrou pour L'Humanité :

Une vingtaine de salariés polonais travaillant pour un sous-traitant des Chantiers de l’Atlantique sont en grève depuis vendredi dernier.

Originaires de Gdansk et Szczecin, une vingtaine d’ouvriers polonais travaillant aux Chantiers de l’Atlantique se sont mis en grève vendredi pour réclamer au moins deux mois de salaire impayés. Ces salariés sont employés par l’entreprise polonaise Kliper, qui effectue à bord des navires des travaux d’électricité et de serrurerie pour l’entreprise nazairienne Gestal, elle-même sous-traitante des Chantiers de l’Atlantique (Alstom). Présente depuis mars à Saint-Nazaire, la société Kliper fait venir des salariés polonais pour des périodes courtes de travail, de trois ou quatre mois. Arrivés en mars ou après, logés dans des bungalows dans un camping de Saint-André-des-Eaux, les vingt grévistes n’ont touché aucun salaire, seulement 5 euros par jour de prime de panier, avec laquelle ils devaient survivre. Jeudi, ils ont décidé d’entrer en lutte avec une action spectaculaire : ils se sont enchaînés aux tourniquets à l’entrée des Chantiers.

«Ce jour-là, c’est la dernière fois qu’ils ont eu affaire à leur patron, qui les a menacés de venir avec des amis et des revolvers s’ils continuaient à revendiquer», raconte André Fadda, responsable de la CGT des sous-traitants et intérimaires des Chantiers, qui soutient les grévistes. «Ensuite, il s’est volatilisé, en emportant les contrats de travail en français.» Leur contrat prévoyait des salaires de 1.100 euros brut par mois, pour 48 à 50 heures de travail hebdomadaire, sans majoration pour les heures supplémentaires. Les grévistes ont calculé qu’en salaire hors primes, Kliper leur doit 43.000 euros en tout.
Le donneur d’ordres Gestal a en partie reconnu sa responsabilité, en versant vendredi un acompte de 13.000 euros pour les salaires du 1er au 20 juillet, ce qui représente entre 100 et 1.400 euros par ouvrier, selon leur date d’arrivée. Mais il ne veut pas prendre en charge les salaires antérieurs, avançant le fait qu’il a payé Kliper fin mai et fin juin. Depuis, il n’aurait plus de nouvelles de la société polonaise.

Pour la CGT, Gestal ne peut pas s’en tirer à si bon compte : «Gestal est responsable car il n’a pas vérifié la fiabilité de son sous-traitant, pointe André Fadda. D’après les ouvriers, il était au courant depuis mai que Kliper ne payait pas les salaires. Alstom est aussi responsable, puisque c’est lui qui incite ses sous-traitants à faire venir de la main-d’oeuvre étrangère.» La CGT réclame le versement du reste de la somme due (30.000 euros), le paiement des majorations d’heures supplémentaires, des primes de déplacement (environ 25 euros par jour), et l’embauche des ouvriers par Gestal, pour la durée prévue de leur contrat. Hier matin, les grévistes se sont rendus en manifestation à la mairie. «Nous avons demandé une intervention auprès du préfet pour qu’il réunisse rapidement les différents donneurs d’ordre pour régler le problème», raconte André Fadda. Le centre communal d’action sociale a promis une aide alimentaire pour les grévistes, littéralement affamés.

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Mis à jour ( Samedi, 30 Juillet 2005 23:52 )  

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