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Malades de travail

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Mains paralysées, épaules usées... Nouvelle épidémie, les «troubles musculo-squelettiques» se répandent parmi les salariés, qui préfèrent se taire. De peur d'être licenciés.

Dans une publicité pour un chocolatier aux couleurs lilas et blanc, une marmotte emballait les plaques, aidée par des rennes. A l'usine des Fromagers de Thiérache (200 ouvriers), pas de vision onirique, de sapins enneigés, de chalet montagnard, mais une superposition de bâtiments de différentes époques, brique rouge, béton et structure métallique. Dans l'unité d'emballage de fromages, où la température est de 12°C, les ouvriers majoritairement des femmes charlotte bleue ou transparente sur la tête, blanc de travail zippé et bottes en caoutchouc aux pieds, enveloppent 2.000 fromages à l'heure et les superposent dans des colis. Les clac' clac' métalliques des trois chaînes d'emballage et du tapis roulant remplacent le tintement des clochettes de la réclame chocolatée.
L'entreprise a eu beau investir 10.000 euros dans de nouvelles machines qui mettent les fromages à hauteur d'homme et dispensent les ouvriers de porter les grilles de 6 kg de maroilles ou de vieux-lille, on se plaint encore du dos, des épaules, des coudes et des poignets. «Je suis en maladie professionnelle pour mes bras», explique Christine, 43 ans, vingt-cinq passés à emballer de la crémerie, tendinites à répétition et opération du canal carpien de la main gauche. Elle continue tout de même à évoluer entre les tire-palettes et les boîtes cartonnées : «On est trois ou quatre ici à avoir été opérés. Il y en a plein en maladie professionnelle». Christine a retrouvé un poste dans l'entreprise, à la palettisation, elle compte et coche le nombre de colis de fromages qui sortent des tapis pour l'expédition.

La médecine du travail a octroyé à deux autres opérateurs, diminués comme elle, un port de charge limité ou un aménagement de poste. Les Fromagers de Thiérache s'y sont pliés. Ces opérateurs ont eu de la chance car l'entreprise les a gardés. Ils sont des cas rares. L'employeur n'est pas tenu de les conserver dans son effectif, l'inaptitude étant un motif classique et légal de licenciement. Aussi les employés atteints de troubles musculo-squelettiques (TMS) ne retrouvent-ils pas automatiquement leur chaîne de montage après leur congé maladie professionnelle.
Les conséquences des TMS ne se lisent pas seulement sur les radios, mais aussi sur les bulletins de paie et... d'allocations. Cassés à 40 ans, physiquement et socialement. Ils ont encore pourtant toute une vie professionnelle à assumer. Les TMS font des ravages chez les agriculteurs, première catégorie de travailleurs touchée, les artisans et les commerçants, comme les caissières de supermarché, et, bien sûr, les ouvriers, troisièmes au «palmarès» : 45% d'entre eux atteints. Ces troubles, amplifiés par le stress, vont jusqu'à se loger dans les coudes et les poignets des employés de bureaux comme les informaticiens. (…)

Lire tout l'article de Stéphanie Platat sur www.liberation.fr

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Mis à jour ( Lundi, 02 Mai 2005 15:44 )  

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