Lundi, patronat et syndicats du privé reprendront leurs négociations afin de mettre en place une "convention de reclassement personnalisé" (CRP) pour les salariés victimes de licenciement économique : d'une durée de 6 mois, elle serait proposée aux salariés concernés ayant au moins deux ans d'ancienneté, quelle que soit la taille de l'entreprise.
Si les syndicats se sont félicités que le Medef ait abandonné son idée initiale de remettre en place la dégressivité des droits, tous estiment qu'il reste de nombreux point à négocier, et demandent notamment que la CRP aille au-delà de 6 mois pour permettre au salarié de suivre des formations qualifiantes longues. Ils réclament également un meilleur niveau d'indemnisation, et estiment à ce titre que les propositions de la mission Sabeg sont nettement plus ambitieuses.
En outre, "nous trouvons que les entreprises sont peu sollicitées pour financer le dispositif et nous regrettons qu'aucun système de mutualisation ne soit prévu", a indiqué Annie Thomas (CFDT). "Il est important que les entreprises participent à un financement supérieur à deux mois parce que c'est une façon d'assumer leur responsabilité sociale", a insisté Gabrielle Simon (CFTC).
Le gouvernement a donné aux partenaires sociaux jusqu'à fin avril pour aboutir.

Mercredi, les partenaires sociaux se pencheront également sur la pénibilité au travail. Lors de la première séance en février, ils ne s'étaient pas mis d'accord sur la définition même de la pénibilité, les syndicats voulant aussi permettre aux salariés ayant effectué des tâches pénibles de bénéficier de la retraite anticipée, ce que le Medef - évidemment - refuse.
Et vendredi paraîtront les statistiques définitives du ministère de l'Emploi sur les salaires en 2004, au moment où la question du pouvoir d'achat domine l'actualité sociale.
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Pour le ministre de l'Economie, Thierry Breton, s'il n'est "pas choquant" de "partager les fruits de la croissance", il faut en contrepartie introduire de la mobilité et de la flexibilité dans la Fonction publique.
Le nouveau grand argentier du gouvernement a souligné que les augmentations déjà accordées aux fonctionnaires pour 2005 coûtaient 560 millions d'euros. "En année pleine, un point d'augmentation, c'est à peu près 800 millions d'euros pour le budget de la nation", a-t-il rappelé. Un coût qu'il faut toutefois majorer pour les trois fonctions publiques (Etat, Territoriale, Hospitalière): les syndicats l'évaluent entre 1,2 milliard et 1,4 milliard d'euros en année pleine.
"Nous abordons cette discussion avec une attitude ouverte à la modernisation de la Fonction publique et la motivation des fonctionnaires", a déclaré le 13 mars Jean-Pierre Raffarin, faisant état de "minces marges de manoeuvre grâce au retour de la croissance". Les salaires 2005 et 2006 mais aussi les bas salaires, les fins de carrière ou encore la formation devraient être abordés, comme l'a demandé le Premier ministre.
Cette réouverture de négociations ne fait pourtant pas l'unanimité : un grand nombre de députés UMP ne se sont pas privés de critiquer un gouvernement trop sensible, à leur yeux, à la "pression de la rue". Le président de l'UMP Nicolas Sarkozy a plaidé lui, pour des "fonctionnaires moins nombreux mais mieux payés".
(Source : AFP) Répondre | Répondre avec citation |
Jean-Pierre Raffarin va dévoiler mercredi un plan de relance de la participation et de l'intéressement des salariés, espérant ainsi doper leur pouvoir d'achat même si les syndicats réclament avant tout une revalorisation des salaires.
Comme lors de la réforme des retraites en 2003, le Premier ministre interviendra devant le Conseil économique et social, ce qui donnera plus de solennité à ses annonces.
M. Raffarin, qui avait évoqué dès la présentation de son "contrat France 2005" le 9 décembre des mesures en faveur la participation, prendra la parole à 14h pour environ 40 minutes, selon Matignon. "Le sens de son discours, c'est le contrat France 2005. La philosophie reste la même mais il n'était pas alors entré dans le détail", a-t-on indiqué dans son entourage sans autre précision.
M. Raffarin avait alors préconisé le développement de l'intéressement dans les PME - ce dispositif restant l'apanage des grandes entreprises - et "la diffusion de l'actionnariat salarié dans toutes les entreprises, y compris les non cotées".
Le projet de loi de Christian Jacob sur "les PME, la participation et le financement de l'économie", qui doit être présenté prochainement en Conseil des ministres, propose d'ores et déjà un rabais de 20 à 30% sur les actions distribuées aux salariés.
En renvoyant au contrat France 2005, Matignon entend souligner que le Premier ministre travaille de longue date sur ce sujet et qu'il ne cherche pas à répondre ainsi, dans l'urgence, à la grogne sociale qui se cristallise autour de la défense du pouvoir d'achat. Son discours n'en est pas moins programmé au lendemain de la réouverture des négociations salariales dans la fonction publique, elles-mêmes consécutives à la journée de mobilisation sociale du 10 mars, qui avait vu défiler de 600.000 à un million de personnes dans les rues.
Le chef du gouvernement avait répondu le 13 mars en plaidant pour "un partage de la croissance" dans le public et le privé, via des négociations salariales et une relance de la participation. Dès le 16 mars, le ministre de l'Economie, Thierry Breton, a annoncé une mesure ponctuelle d'intéressement pour 2005.
En développant l'intéressement et la participation, M. Raffarin espère aussi apporter sa pierre au débat sur les bénéfices records de grandes entreprises et sur l'opportunité de faire profiter ou non les salariés de cette manne. "Quand j'entends le profit fait par un certain nombre d'entreprises, je me dis vraiment qu'il faut qu'elles le partagent. Il faut partager avec les actionnaires, avec les salariés et notamment avec les salariés actionnaires", a-t-il lancé le 18 février.
La participation aux bénéfices, obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés, est en principe indisponible pendant cinq ans.
L'intéressement, facultatif (six millions de salariés sont concernés, selon le Medef), peut être perçu immédiatement, sous forme de prime, ou placé sur un Plan d'Epargne d'entreprise qui est alors aussi bloqué pour cinq ans.
Les syndicats sont d'ores et déjà très circonspects sur les annonces à venir. Force Ouvrière souhaite ainsi qu'"il y ait au préalable un accord sur les salaires" en constatant que l'intéressement est "par définition fragile".
Le Medef se dit à l'inverse "très favorable" à la relance de la participation en notant qu'elle a "le mérite d'être variable, de s'amplifier quand l'entreprise réussit bien et de se réduire quand elle réussit moins bien". Répondre | Répondre avec citation |
Le ministre de la Fonction Publique, Renaud Dutreil, va tenter d'apaiser la grogne des fonctionnaires en présentant mardi aux sept fédérations syndicales ses propositions en matière de revalorisation des salaires pour 2005 et 2006.
M. Dutreil et les sept fédérations syndicales de fonctionnaires - CGT, FO, Unsa, CFDT, FSU, CFE-CGC et CFTC - vont se retrouver, mardi à partir de 16h30 au ministère, pour une nouvelle réunion au cours de laquelle doit être annoncée une revalorisation précise des salaires des fonctionnaires pour l'année 2005. Ministre et syndicats s'étaient déjà réunis le 22 mars, quelques jours après la journée de grève et de manifestations du 10 mars qui avait mobilisé public et privé et incité le gouvernement à lâcher du lest, à moins de trois mois du référendum du 29 mai sur la Constitution européenne.
Si le ministre avait salué "un climat apaisé et constructif", les syndicats, qui attendaient du "sonnant et trébuchant", avaient réagi de façon mitigée, tout en exprimant une certaine satisfaction à voir M. Dutreil formuler une acceptation de principe de leurs revendications. L'Unsa et la CFE-CGC ont évalué à 0,8% ou 0,9% la hausse que pourrait consentir le ministre mardi. Pour les syndicats, la hausse de 1% consentie jusqu'à présent par le gouvernement pour 2005 en deux étapes (+0,5% au 1er février et +0,5% au 1er novembre) est largement insuffisante car elle ne couvre pas l'inflation prévisionnelle de 1,8%.
Les syndicats se sont dits ouverts à une discussion portant également sur 2006, mais uniquement une fois accordée une "hausse significative" pour 2005. "On attend une mesure significative pour 2005, qui ne sera pas une mesure +pour solde de tout compte+", a expliqué Gérard Aschiéri (FSU). "Depuis la journée du 10 mars, on a toutefois noté un ton nouveau de la part du gouvernement, qui est le fruit de nos mobilisations, ainsi que d'un changement d'orientation politique à l'approche du référendum", a poursuivi M. Aschiéri, ajoutant que "ce changement de ton (devait) à présent être concrétisé". Répondre | Répondre avec citation |