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Accueil Social, économie et politique Le pouvoir d'achat stagne, Chirac appelle à "lâcher du lest"

Le pouvoir d'achat stagne, Chirac appelle à "lâcher du lest"

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L'INSEE, le BIPE et l'OFCE confirment les craintes des Français : ce n'est pas un mirage, notre pouvoir d'achat piétine depuis deux ans si l'on calcule son évolution par personne, et il a même reculé pour une partie d'entre nous !

Le constat de l'Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques est accablant. Ainsi, le pouvoir d'achat par personne n'a augmenté que de 1,5% en 2002, a baissé de 0,5% en 2003 et augmenté de nouveau de 0,7% l'an dernier. Pour le premier semestre 2005, en supposant une hausse de la population de 0,4% - la moitié des 0,8% annuels -, le pouvoir d'achat par personne stagnera !
Mais ce n'est pas seulement la stagnation qui explique le malaise social. Ces évolutions moroses ne sont en effet que des moyennes, ce qui signifie que si le pouvoir d'achat a augmenté pour une partie de la population, il a reculé pour une autre, a souligné une économiste de l'institut.

De plus certains économistes, syndicats ou associations de consommateurs jugent que l'INSEE surévalue même le pouvoir d'achat, soit en surestimant les revenus disponibles des ménages, soit en minimisant la hausse des prix : par exemple, pour l'indice des prix, les critiques portent sur la pondération des dépenses, comme dans le cas des loyers qui ne pèsent que 7% du total. Difficile à admettre pour ceux qui, comme à Paris, paient un loyer équivalent à un tiers voire la moitié de leurs revenus, mais réalité comptable au niveau national, puisque la France compte beaucoup de propriétaires, donc sans loyers.
Quant aux revenus, l'institut économique privé BIPE préfère calculer le revenu effectivement disponible pour les achats courants, après les dépenses "inévitables" (logement, électricité, gaz, assurances, transport collectif, emprunts à la consommation ou immobiliers). Selon lui, le revenu effectif par foyer a baissé de 1,1% en 2003 et stagné en 2004.
Et si on ne s'intéresse qu'aux salariés, Jean-Paul Fitoussi, président de l'institut économique OFCE, va beaucoup plus loin : il estime que depuis 25 ans le pouvoir d'achat des salariés est en "quasi-stagnation", avec une hausse d'"environ 0,6% par an". "C'est très bas sur une aussi longue période", a-t-il déclaré jeudi sur Europe 1, ajoutant que les craintes des Français ne sont donc "pas du tout" un mirage. Lui aussi souligne que sur cette moyenne stagnante, certains voient leur pouvoir d'achat baisser : "Il ne s'agit pas des plus bas salaires mais des salaires moyens, de deux fois le SMIC, ou des salariés précaires, qui constituent un quart des salariés".

Sur cinq ans (1996-2001), le niveau de vie des classes moyennes, qui représentent plus des deux tiers de la population, a augmenté en moyenne presque deux fois moins vite que celui des catégories les plus basses et les plus élevées, selon l'INSEE.
Lire ci-dessous les commentaires : Jacques Chirac appelle à "lâcher du lest " sur les salaires des fonctionnaires.

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Mis à jour ( Samedi, 12 Mars 2005 17:12 )  

Commentaires 

 
0 # Yves 2005-03-12 22:47 M. Chirac appelle à "lâcher du lest" sur les fonctionnaires

LE MONDE | 11.03.05 | 13h48

Après le succès des grèves et des manifestations du 10 mars, le président de la République demande à Jean-Pierre Raffarin de rouvrir les négociations salariales dans la fonction publique. Une augmentation générale de 1 % des traitements devrait servir de base aux discussions.

Le signal est venu de l'Elysée : "Il faut lâcher du lest sur les fonctionnaires". Le week-end dernier, avant même la mobilisation sociale du 10 mars, Jacques Chirac expliquait déjà à des ministres que les salaires dans la fonction publique et la question du nombre de postes dans l'éducation sont deux des catalyseurs de la grogne sociale. Le succès des grèves et des manifestations de jeudi l'a convaincu : il faut les traiter désormais en priorité.

Selon nos informations, le ministre de la fonction publique, Renaud Dutreil, va donc proposer, avant la fin du mois de mars, aux syndicats de la fonction publique une revalorisation de 1 % des rémunérations, en plus des 0,5 % accordés en février et des 0,5 % prévus en novembre sans compter les augmentations liées à l'ancienneté et aux promotions (3 % à 4 % en 2005).

Pour se rasseoir à la table des négociations, les syndicats avaient fixé une condition minimale : l'augmentation générale des traitements pour 2005 devait être, au minimum, égale à l'inflation. C'est désormais chose fait et, fort de ce coup de pouce de 800 millions d'euros, M. Dutreil a invité, jeudi, les organisations syndicales à une réunion pour discuter de tous les sujets "sans aucun tabou". (…)

Le nouveau ministre de l'économie et des finances, Thierry Breton, était pourtant opposé à l'idée d'un coup de pouce supplémentaire aux fonctionnaires, alors que la réforme de la grille promise par ailleurs va elle-même coûter de l'argent. Jeudi après-midi, MM. Dutreil et Breton se sont rencontrés pour tenter de cadrer la négociation future. (…)

A destination des entreprises publiques, le ministre des transports, Gilles de Robien, avait déjà été chargé jeudi d'envoyer un message, sur BFM : "il faut avoir les oreilles et les yeux bien ouverts, et tenir compte des messages, du contenu qui nous est envoyé par les manifestants". A destination des salariés du privé, le ministre du travail Jean-Louis Borloo avait solennellement annoncé, mardi à l'assemblée nationale, la réunion, le 18 mars, de la commission nationale de la négociation collective "pour relancer des négociations salariales de branches." En réalité, cette réunion technique, est prévue de longue date, pointent les syndicats. (…)

(Source : Le Monde du 12/03/05)
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0 # Yves 2005-03-12 23:24 Les syndicats sortent vainqueurs de leur "confrontation" avec le gouvernement. Non seulement ils ont réussi à mobiliser leurs troupes en nombre dans le public et dans le privé (sous la forme de nombreux débrayages), mais il semblerait que contre toute attente, le gouvernement soit prêt à rouvrir les négociations sur les salaires des fonctionnaires et des agents de l'État.

Renaud Dutreil et Thierry Breton n'y étaient pas favorables, mais "l'ordre" vient d’en haut, de la présidence. Chirac appelle à "lâcher du lest".

Il est probable que les salariés du secteur privé, forts des bénéfices exceptionnels des grandes entreprises françaises, s'engouffrent dans cette brèche ouverte le 10 mars.

Car si le gouvernement s'apprête à renégocier, c’est qu’il a été ébranlé. La perspective d'un printemps chaud à l'approche du référendum sur la Constitution européenne a pesé lourd dans la balance (comme quoi, certains opposants à cette Constitution n’auront pas tout perdu en cas de victoire du OUI).

Les chômeurs et précaires regarderont le train passer (avec le risque que des augmentations de salaires dans le public et le privé – certes légitimes – ne restreignent encore le nombre d’embauches !), eux qui furent déjà les grands absents des revendications du 10 mars.

À lire : Manif' à Paris : Chômage et précarité, les grands absents !
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0 # nicrus 2005-03-14 16:12 Et si tout cela n'avait comme principale motivation, la peur que le non ne l'emporte au mois de mai?
C'est etrange de voir ce gouvernement "ceder" ou au moins en donner l'impression (avec Raffarin tout est dans la Com) apres une seule grosse journée de mobilisation, alors que ce même gouvernement n'a pas recullé d'un pouce sur la reforme des retraites et de la securité sociale qui ont pourtant mobilisé largement et pendant plusieurs semaines à travers tout le pays… Mais c'est vrai qu'à l'époque, même si il y avait les echeances des regionnales et des europeennes, le gouvernement etait d'abord convaincu de l'emporter et s'est auto aveuglé, ensuite son arrogance n'avait pas encore était ecorné (affaire Gaymard, pertes des elections, chomage à 10% …) et surtout l'echeance du referendum europeen était loin.
D'ici au 29 mai, il ne reste que peu de jours et c'est la grosse affaire de la vie politique de Chirac. Et si le camp du oui commençait à douter, et si alors que "ce n'est pas la rue qui gouverne", il était deja trop tard pour retourner l'opinion par des mesurettes qui n'auront sans doute pas le temps d'entrer en application avant le referendum.

L'agitation et la "panique" qui s'emparent du pouvoir sont sans doute des exellents signes pour ceux qui refusent de constitutionnal iser le liberalisme et ne veullent pas en payer les consequences.

La volte face de Raffarin doit etre un encouragemment pour les tenants du NON.

Continuont la mobilisation sur tous les fronts.

Votez NON

Nicrus
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0 # Pataquès 2005-03-12 23:47 Chirac prêt à lâcher du lest. Gouvernement ébranlé. Renégociations dans le public. Augmentations de salaires. Et le privé pourrait suivre !

Que de bonnes nouvelles !… Pour ceux qui en bénéficient…

Pour les autres…

Deux options se présentent :

• Soit les syndicats ont raison : Pour relancer la croissance, relancer l'emploi ET FAIRE DIMINUER LE CHÔMAGE, une augmentation générale des salaires est nécessaire.
Qui n'adhérerait pas à cette option qui ferait alors le "bonheur" de tout le monde : les salariés et les privés d'emploi ?

• Soit les syndicats se trompent : Les augmentations de salaires plombent un peu plus les comptes de la Nation et la dette publique de… 1.066 milliards d’euros. Appliquées au secteur privé, ces augmentations se traduisent par une baisse de notre compétitivité internationale (rappelons que la balance commerciale française est dans le rouge depuis 5 mois maintenant) et par des restructuration s synonymes de licenciements et de délocalisations . Et là, les choses se compliquent un peu plus.

Soyons optimistes ! Voyons les choses par le bon bout ! Faisons confiance aux syndicats. Gageons que leurs prévisions soient conformes à leurs espérances (et surtout aux nôtres).

Je vous sens sceptiques… Non ?

Je ne sais pas pour vous, mais moi… je le suis un peu… beaucoup.
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0 # Yves 2005-03-14 16:34 Le ministre de la fonction publique, Renaud Dutreil, et les fédérations de fonctionnaires sont tombés d'accord lundi sur la date du 22 mars pour tenir une réunion salariale, cette date devant toutefois être confirmée par Matignon, ont indiqué les syndicats lundi 14 mars.

Le gouvernement pourrait accorder une revalorisation salariale supplémentaire de 1%.

Les syndicats se félicitent de cette renégociation mais réclament pour la plupart 5% d'augmentation pour rattraper la perte de pouvoir d'achat des fonctionnaires (le gouvernement assurant pour sa part que le pouvoir d'achat des fonctionnaires a sensiblement augmenté ses dernières années).

Les chiffres annoncés par les uns et les autres, et la revalorisation des traitements des fonctionnaires annoncée avant le 10 mars sont disponibles sur le site (dans les archives de l'Actu).

Nous vous signalons qu’Actuchomage dispose d'un "petit moteur" (en haut de la page d'accueil à gauche) qui facilitera vos recherches thématiques dans les archives du site.
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0 # Pataquès 2005-03-14 16:56 Merci Jean-Pierre… GAILLARD (pas Raffarin) !!!

Entendu ce matin sur France Info où officie l'inusable Jean-Pierre Gaillard, journaliste bien connu des milieux d'affaires et autres boursicoteurs du dimanche : "La Bourse de Paris à pris + 6% depuis le 1er janvier".

Voilà où messieurs Borloo, Dutreil, Raffarin, Breton… peuvent trouver l’argent pour les fonctionnaires, les salariés du privé et les chômeurs !!!
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