"Il s'agit de coller à la France une conception du droit du travail dont les Français, dans leur immense majorité, ne veulent pas", a déclaré M. Ayrault à la presse à l'issue d'une réunion du groupe PS. "On fait croire qu'il s'agit de donner plus de pouvoir d'achat aux salariés, alors qu'en fait on veut systématiser les heures supplémentaires dans un système de droit du travail qui sera de plus en plus individualisé".
"Le gouvernement fait preuve d'une immense lâcheté dans cette affaire et avance masqué", a accusé M. Ayrault en dénonçant le recours à une proposition de loi, d'origine parlementaire, et non à un projet de loi, d'origine gouvernementale. De ce fait, a-t-il précisé, "il n'y a pas de consultation du Conseil d'Etat, donc aucun éclairage sur le plan juridique, et il n'y pas non plus de négociation ni de consultation des organisations syndicales".
Pour le député-maire de Nantes, la proposition de loi déposée par quatre députés UMP a pour but de "mettre en oeuvre en France, par la petite porte, un droit du travail de plus en plus individualisé, avec une incapacité pour les salariés à dire non, à résister aux pressions, un droit typiquement anglo-saxon, le droit le plus libéral qui soit". "Nous dénonçons avec la plus grande force cette initiative inique, nous dénonçons l'hypocrisie et l'absence de courage du gouvernement, et nous demandons le retrait de cette proposition de loi", a conclu M. Ayrault.
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Le président de l'UDF François Bayrou a indiqué mardi que la réforme des 35 heures proposée par l'UMP était "acceptable" dans son volet "assouplissement ", mais insuffisante en ce qui concerne les heures supplémentaires .
"Avec les garanties nécessaires, la partie assouplissement peut être acceptable. Je suis plus circonspect sur la partie heures supplémentaires ", a-t-il expliqué sur LCI.
M. Bayrou a souhaité que "s'il y a des heures supplémentaires ", elles soient "payées vraiment plus". "Il faut explorer l'idée d'avoir des heures supplémentaires payées au même taux, que vous soyez dans une petite ou dans une grande entreprise, et pour éviter une charge supplémentaire, que cette prime vienne en déduction des charges sociales", a-t-il dit.
Il a souhaité aussi des précisions sur le dispositif du compte épargne temps et du rachat de jours RTT.
François Bayrou a refusé de dire d'emblée s'il votera le texte, examiné à partir de mardi à l'Assemblée. "Poussons la discussion, on verra au bout du compte quel sera le vote", a-t-il dit.
Il a regretté que la réforme des 35 heures n'ait pas été proposée plus tôt, "dans les toutes premières semaines" qui ont suivi la présidentielle de 2002. Dans un entretien publié mardi dans La Tribune, le président du groupe UDF Hervé Morin a indiqué de son côté qu'il proposerait aux députés UDF de "voter le texte" sur la réforme des 35 heures, même s'il considère que "cette nouvelle réforme arrive trop tard". Répondre | Répondre avec citation |
Arlette Laguiller, porte-parole de Lutte ouvrière, a estimé lundi qu'il fallait "une contre-offensive des travailleurs" pour défendre la loi des 35 heures que veut assouplir le gouvernement, dans un éditorial à paraître dans l'hebdomadaire éponyme de son parti.
Pour LO, "en fait d'assouplissement ", la réforme gouvernementale actuellement discutée à l'Assemblée nationale fera "disparaître le seul avantage de la loi des 35 heures, une certaine réduction du temps de travail, tandis que les patrons conserveront les avantages qu'Aubry puis Fillon leur ont accordés en contrepartie".
"Après avoir freiné les salaires depuis des années, après avoir réduit le pouvoir d'achat de tous et l'avoir écrasé pour beaucoup, voilà que le patronat et le gouvernement nous octroient la "liberté" de travailler plus pour gagner plus mais pas proportionnelle ment", a dénoncé Mme Laguiller. "Ce projet est une nouvelle agression contre le monde du travail, une de plus", a-t-elle relevé en appelant à ce que les manifestations de samedi pour défendre les 35 heures soient "un succès".
"Ni le patronat ni le gouvernement ne changeront d'attitude s'ils ne sentent pas la colère monter dans la classe ouvrière et que cette colère va devenir une menace", a déclaré la porte-parole. Répondre | Répondre avec citation |